New York : 12 jours en van et autant de surprises (épisode 2)

New York (Midtown, Time Square, West Side, Staten Island)

 

Tout a commencé par un amusant (enfin si on veut 😁)  épisode 1 (ici).

 

En ce lundi matin 31 juillet, après notre fameuse douche de plage, nous sommes ravis de retourner « en ville » où nous avons rendez-vous avec des amis français rencontrés au rassemblement québécois fin juin. Par ailleurs, nos potes argentins annoncent leur venue pour le lendemain soir. Tout cela devrait être bien sympa.

 

 

Midtown en bonne compagnie

 

Les déambulations des jours précédents dans Manhattan nous ont laissé un peu sceptiques. C’est superbement bétonné au point de ne plus laisser pénétrer la lumière, c’est beau ou pas, selon les goûts de chacun, mais dans tous les cas on reste « extérieur » à tout ce que l’on voit. Je ne parle pas d’entrer visiter  les buildings, les musées ou les théâtres, ni même de faire des visites guidées pseudo-immersives.

Je veux dire qu’il y a d’un côté le flot des milliers de touristes (dont nous) qui viennent à NY dans le but de passer d’une attraction à une autre, comme on le ferait chez Disney ; de l’autre un minuscule flot de new-yorkais des classes sociales supérieures pas encore partis en congés et, entre les 2, tous les travailleurs de l’ombre qui font tourner la ville mais que nous ne sommes pas censés voir. Dans ce genre de schéma, chacun reste à sa place et la rencontre humaine ne peut se faire qu’entre personnes d’un même groupe. Or, moi, je brûlerais d’envie d’échanger avec des habitants. Staten Island nous en donnera l’occasion, mais pas Manhattan

 

 

 

 

En attendant, restant dans notre groupe touristique, nous avons RV avec Delphine, Sebastien et Mila devant la plus vaste gare du monde par son nombre de quais : Grand Central Terminal. Nous sommes très contents de les revoir, d’autant plus que Mila et Carlito qui sont du même âge ont bien sympathisé.

 

 

 

Cette gare de 44 quais est mythique et a servi de décor a de nombreux films.

 

 

Construite, démolie, reconstruite, restaurée plein de fois depuis la fin du 19ème siècle, elle est superbe dans son marbre clair.

 

 

Son emblème est l’horloge à 4 faces du guichet central d’informations.

 

 

 

 

Au plafond du hall central, une constellation du zodiaque émerveille, tandis que les guichets de vente ont été restaurés « dans leur jus ».

 

 

 

 

Nous nous dirigeons ensuite vers la Bibliothèque publique (New York Public Library) : depuis que j’ai vu le film Ghostbusters en 1984, c’est le bâtiment que je souhaite visiter à NY 😅.

 

 

Nous y faisons un bon tour.

 

 

 

Néanmoins,  je suis très déçue : aucun fantôme ne se manifeste et les livres demeurent bien sagement sur les étagères.

 

 

Recherche spectre désespérément dans ces rayonnages!

 

 

Même les lions de l’entrée se tiennent tranquilles.

 

 

 

 

Nous nous rendons ensuite à l’Empire State Building que je ne présente pas. Nous ne rentrerons que dans son hall d’entrée, personne n’ayant envie de monter au sommet. Du quartier, la perspective sur ce building est assez mauvaise. Je le verrai mieux quelques jours plus tard depuis Chelsea.

 

L’Empire vu depuis Chelsea

 

 

Enfin, notre tour s’achève à Times Square, l’endroit le plus amusant mais absurde des US après Las Vegas. Quartier mythique depuis le début du 20ème siècle, longtemps tombé en décrépitude et devenu dangereux, il a su se réinventer depuis le premier mandat de son maire  Rudolph Giuliani au milieu des années 1990.

 

 

 

Le moins que l’on puisse dire c’est que le « carrefour du monde » pique les yeux. Et c’est encore pire de nuit comme nous le verrons quelques jours plus tard. Néanmoins, c’est inoubliable.

 

 

 

Le temps filant, nous devons dire adios à nos amis français car ils doivent filer récupérer leurs 2 gros chiens chez leur « dog sitter » et rentrer à Staten Island dormir sur le parking un peu louche du premier soir.

 

 

 

 

L’inoubliable piscine de Port Richmond

 

En ce mardi matin, toujours à Staten Island, nous roulons dans le quartier de Port Richmond,  adjacent à Saint-Georges où nous sommes depuis quelques jours, afin de trouver un garagiste pouvant nous faire quelques bricoles sur le van. Il a beau être un véhicule super fiable, il faut l’entretenir comme n’importe quel autre. Nous en trouvons un assez facilement et, coup de bol, bien qu’il soit plein, il comprend que nous n’avons pas beaucoup de temps et accepte de nous prendre sur le champ. Pas de souci : comme c’est un véhicule américain, le moteur est bien connu et les pièces disponibles instantanément ! 2 heures plus tard, nous repartons avec une facture salée de 500 dollars, mais le travail est fait. 

 

 

 

 

Depuis le garage, j’observe un des ponts de NY qui passe à proximité et je voudrais bien m’y rendre. A vue d’oeil nous nous en approchons et stationnons le van sur le parking d’un coquet petit parc (Faber park) qui comprend un skate park et une piscine. Notre sang ne fait qu’un tour : qui dit piscine municipale, dit douche. Viiiiite je fonce voir comment ça fonctionne. Et c’est là que ça devient drôle.

 

 

 

 

La jolie bâtisse début 20ème siècle abrite un staff assez désagréable, en plus de vestiaires et de douches. J’explique que nous sommes des voyageurs au long cours et que nous voudrions savoir s’il est possible de prendre une douche, mais on me répond sèchement que non. Bueno

Je demande alors si je peux me baigner dans la piscine et combien ça coûte : c’est gratuit, mais il y a des conditions très strictes pour entrer. Bueno bis

Et quelles sont-elles ? D’abord, respecter les horaires : l’endroit ouvre par alternance de 10h à 19 h : toutes les 1H30 les baigneurs sont mis à la porte et la piscine ferme 30 mns, avant de rouvrir et de recommencer un nouveau cycle. Etrange, mais bon (je comprendrai en fin de semaine l’intérêt de tous ces garde-fous, c’est le cas de le dire – voir épisode 3)… Ensuite, il est interdit de venir sans maillot de bain 😅 et sans cadenas pour le casier : on doit prouver qu’on a les 2 en entrant. Enfin, tous les objets autres que des vêtements, serviettes et savons sont interdits, en particulier les téléphones. Les sacs sont vidés et fouillés. Je jure sur la Bible de respecter les règles et le Cerbère de la porte ajoute : bien sûr, les douches sont obligatoires avant d’aller dans la piscine !! 😖 c’est justement ce que je veux : me doucher, pas me baigner !! Oui, mais ça c’est interdit, après ta douche tu dois obligatoirement aller te baigner dans la piscine. Sinon, tu n’as pas le droit de rentrer. Pffffffffffffffffffff ………… Banco quand même !

 

 

Manon des sources ou comment remplir son réservoir d’eau aux bidons !

 

 

Nous commençons avec Carlito. Nous nous déshabillons et nous douchons dans nos vestiaires respectifs avant de nous donner rendez-vous sans serviettes (interdites au bord du bassin) devant ce dernier. Et là, nous allons vivre un des plus grands moments de solitude de notre carrière et Dieu sait si nous sommes pourtant à l’aise partout.

 

 

Une piscine de plein air avenante en apparence !

 

 

Au moment où nous nous approchons de la piscine, décontractés, les regards de la vingtaine de baigneurs présents se figent littéralement sur nous. Toutes les activités s’arrêtent, toutes les têtes se tournent vers nous, les yeux grands comme des soucoupes volantes. Malaise palpable. Mais que se passe-t-il donc ?! De toute évidence on a fait un truc qui dérange, mais quoi ?!

 

Arrêtés nets dans notre élan,  j’imagine tout ! En une fraction de seconde, je crois comprendre ! En sortant du vestiaire et de la douche, euphorique de m’être rafraîchie, j’en ai oublié … de remettre mon maillot de bain ! Je suis nue comme un ver devant tout ce monde qui me regarde l’air ahuri ! Por Dios ! Mes jambes sont déjà d’avis de partir en 4ème vitesse me cacher au fin fond du vestiaire, morte de honte, quand mes yeux me proposent juste de baisser la tête vers le bas de mon corps pour voir ce qu’il en est. Et là, ils me renvoient une information très différente de celle que mon cerveau a imaginé un instant plus tôt : j’ai bien mon maillot de bain et correctement mis de surcroît, tout comme Carlito qui est  vêtu normalement pour aller se baigner. Ouf !  Mais … si je ne suis pas à poil devant eux, qu’ont-ils donc à bloquer ainsi sur nous ?

 

 

J’emprunte donc la photo officielle puisqu’il est interdit d’en faire !

 

Soudain, je comprends tout pour de bon. Le bassin est composé à 80% d’afro-américains à la peau très sombre et de 20 % de latinos bien bien bronzés. Nous sommes les seuls blancs-comme-des-bidets du lieu ! A voir leurs têtes très étonnées, ça ne doit jamais arriver que des blancs fluos viennent se baigner ici ! Nous sommes … incongrus et assurons le spectacle malgré nous 😖! Pour faire oublier notre absence de couleur, nous plongeons et ressortons en catimini un peu plus tard, histoire de ne pas susciter de nouveau un émoi embarrassant. Pour autant, personne ne se montre hostile à notre égard, au contraire, et nous ressortons de la piscine morts de rire mais propres 😂.

 

Elle deviendra d’ailleurs notre Q.G. pour le reste de la semaine : c’est pas parce qu’on est pâles qu’on va rester sales hihi et tant pis si on étonne les autres baigneurs.

 

 

 

Le soir venu, nous donnons RV à nos amis argentins dans une rue bourgeoise du quartier Saint-Georges de Staten Island car on ne veut pas les « loger » dans un endroit susceptible de les effrayer. 

 

 

Vue sur Manhattan depuis notre bivouac du soir

 

 

Nous sommes très heureux de les retrouver car on ne les a plus vus depuis Yellowstone. Comme tout le monde, ils arrivent à NY crevés par la route.

 

 

Mieux garés que les autres soirs

 

 

Mercredi encore seuls 

 

Nos potes étant morts de fatigue et ayant l’habitude de se lever très très tard l’après-midi le matin, nous partons seuls en direction de Manhattan en ce mercredi matin. On s’est mis d’accord pour se retrouver plus tard dans la journée.

 

Nous souhaitons faire un cadeau à Carlito qui est passionné d’aviation : la visite du musée new-yorkais de l’aviation, le « Intrepid sea-air-space museum« . C’est son rêve. 

 

En attendant, il faut y aller : le moins que l’on puisse dire c’est qu’en bord de Hudson, il est mal desservi en métro. Nous sortons donc à Times square et achevons d’y aller à pied. Il est tôt et les rues sont magnifiques avec la lumière du matin.

 

 

Quand nous arrivons devant le musée, à l’ouverture, il y a déjà une longue file d’attente. Les avions ne m’intéressant pas, j’abandonne mes 2 hommes qui feront la visite sans moi. Vu de l’extérieur, c’est quand même très très très impressionnant ! C’est, en effet, un porte-avions qui sert de musée !

 

 

 

A l’intérieur (photos Jérôme) se trouvent évidemment plein d’avions à découvrir, mais aussi une navette spatiale et (à côté) un sous-marin !

 

 

 

En ce qui me concerne, j’ai quartier libre. J’hésite à aller visiter un musée d’arts, le MoMa pour ne pas le citer, mais je renonce. Quand je vois la foule présente ici, je n’ose l’imaginer là-bas ! Même si ça me fait très envie et que je sais que je rate un musée de classe internationale, je comprends que je vais le visiter dans de mauvaises conditions, bousculée et pressée et que je n’en conserverai que la satisfaction de pouvoir frimer en disant (à la française) « oui, oui, « j’ai fait » le Moma ». Inutile. J’en effectuerai une visite virtuelle depuis mon ordi et je regarderai les oeuvres aussi longtemps qu’il me plaira sans personne pour me planter une perche à selfies dans l’oeil !

 

Je flâne donc sur la rive de l’Hudson qui est superbe.

 

 

De fil en aiguille, j’en reviens à Times Square où il se passe quelque chose qui m’intéresse : un groupe de personnes tourne en rond, pancartes « on strike » (« en grève ») à la main. Personne ne leur prête attention, sauf quelques touristes qui font une photo d’eux et s’en vont.

 

 

 

Moi, je veux comprendre ! J’en interromps un qui m’explique qu’il s’agit d’un groupe d’intermittents du spectacle qui a stoppé le travail depuis 15 jours et manifeste ainsi tous les matins : acteurs dans les théâtres ou les séries télé, ils dénoncent leur exploitation par les grandes firmes. Ceci rejoint donc ce qui se passe dans le même temps à Hollywood ! 

 

Le temps passant je rejoins Jérôme et Carlito qui en ont fini avec les avions. Nous partons à pied en direction du sud de Central Park.

 

 

 

L’idée est d’accomplir son 2ème rêve : s’approcher de la Steinway Tower. Il est, en effet, féru d’architecture et nous explique que cette tour est l’une des plus technologiques au monde. Son emprise au sol n’est que de 18 mètres pour un immeuble de 80 étages, ce qui en fait la tour la plus mince de la planète !

 

 

Depuis Central park, la skyline est très belle !

 

 

Nous rentrons retrouver nos amis à Staten Island !

 

 

Quand nous arrivons au van, toujours garé dans son joli quartier bourgeois, une surprise nous attend : un voisin se passionne pour nos aventures et celles de nos amis et il nous invite à découvrir son jardin avec vue sur Manhattan ! Il habite précisément dans la maison qui avait retenu le plus mon attention. C’est génial car on va enfin pouvoir parler avec de « vrais habitants » !

 

 

 

 

Il nous explique que ces belles demeures en bois datent de la fin du 19ème et sont protégées au patrimoine new-yorkais : chaque réparation doit être faite avec un bois, une fenêtre ou une porte de l’exacte époque de la construction, à l’année près. Comme c’est très difficile de satisfaire à ces exigences et très onéreux, seuls des riches peuvent loger dans celles-ci. Et encore … Sa femme, une allemande qui vit depuis 20 ans avec lui, nous confirme que bien qu’ils aient deux grosses situations (elle est médecin et lui designer de renommée internationale), tout leur argent passe dans la maison. Pour cette raison, et le fait qu’ils ne disposent que de 15 jours de vacances annuels, leurs filles ne sont jamais sorties des US, voire de NY ! Incroyable … Je comprends mieux pourquoi beaucoup de ce patrimoine historique tombe en ruines aux alentours !

 

Ce faisant, je lui demande si la vie dans le quartier est agréable et il me répond qu’une maison comme la sienne de 4 étages, vaut le prix d’un une pièce à Manhattan. Il ajoute que c’est un quartier mixte : si sa rue est très tranquille, à « 2 blocks » de là, c’est en revanche plus dangereux. Gloups … je fais le calcul, ça pourrait être dans le secteur où nous avons dormi sur notre parking un peu louche. Bon, on passera la nuit là où nous sommes !

 

Brooklyn, le pont et les amigos

 

Le lendemain, nous partons tous les 9 visiter le pont de Brooklin. Se déplacer en troupeau dans cette ville est un défi, d’autant que personne n’a les mêmes goûts ou envie hihi

 

 

 

Nous voici dans Wall Street, vers la bourse.

 

 

Je n’ai pas photographié le fameux taureau de Wall Street dont tout le monde touche les roubignoles pour que ça leur porte chance hihi : il était assailli ! Est-ce pour l’espoir d’avoir d’une bonne fortune à venir ? Ou pour le plaisir de caresser des testicules de taureau en toute sécurité ? Nul ne le sait 😁

 

 

 

 

Nous poursuivons et passons devant l’Hôtel de Ville.

 

 

Et arrivons enfin au pont de Brooklyn. C’est une fourmilière grouillante de touristes.

 

 

Le plus intéressant, d’un point de vue touristique,  est évidemment la vue qu’il offre sur Manhattan.

 

 

 

 

Sinon, il permet aussi de circuler ! Quand je vois le trafic en-dessous de nous, je suis bien aise d’être garée à Staten Island !

 

 

 

Long de 1834 mètres, ce pont n’en finit jaaaamais ! D’ailleurs beaucoup de gens renoncent après avoir fait « leur » photo de la skyline ! Pas nous ! Non seulement nous allons jusqu’au bout, mais descendons dans le quartier du dessous, à Brooklyn, car les filles veulent faire une autre photo célèbre. Celle du Manhattan Bridge

 

 

Ce jour-là, je suis tellement fatiguée, bien que la chaleur soit devenue plus supportable depuis le début de semaine, que je renonce à en faire plus !

 

 

 

Nos amis continuent vers Chinatown, nous rentrons …

 

 

 

Retour à Saint-Georges, notre petit quartier de Staten Island !

 

Voilà pour ces 3 jours bien remplis !

 

Je vous raconterai dans mon article suivant  sur New York comment notre fin de séjour est devenue  totalement rocambolesque et, de ce fait, bien plus intéressante que notre début de séjour un peu plan-plan !

 

 

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