Boston (Massachusetts) , Newport (Rhode Island)

 

Enchantés de notre séjour sur la côte du Maine, nous reprenons la route vers le sud.

Prochaine étape annoncée : Boston.

 

Comme pour beaucoup d’entre vous, j’imagine, Boston n’est pour nous que le nom d’une grande ville, connue pour son rôle dans la révolution américaine contre les anglais à la fin du 18ème siècle et pour sa célèbre université de Harvard. 

 

Son potentiel touristique nous étant inconnu, nous décidons de nous y aventurer, sans bien savoir à quoi nous attendre. Le moins que l’on puisse dire c’est que nous prendrons une grosse claque dans nos petits museaux de sceptiques !

 

 

 

 

L’école de la vie …

 

Nous voici donc à l’entrée de Boston. Les grandes villes en van, on ne va pas se le cacher, c’est pas toujours évident, surtout quand il n’y a pas de camping. Nos difficultés sont les suivantes : savoir où dormir en sécurité (ça c’est pour tout le monde), mais aussi et surtout où aller aux toilettes (sinon on doit vider les nôtres quelque part et sans dump c’est galère), remplir notre réservoir d’eau et prendre une douche à l’abri des regards. Grâce à Ioverlander, nous tenons une partie des réponses à nos questions avant de pénétrer dans la cité, mais pas toutes.

 

En attendant, en cette chaude et ensoleillée journée, nous décidons de commencer nos visites par la célèbre Université de Harvard (dans la ville de Cambridge), fondée en 1636. C’est le plus ancien établissement d’enseignement supérieur des US. Miracle, nous trouvons un stationnement juste devant !

 

 

 

 

Accéder au campus ne pose pas de souci puisque l’entrée est libre.

 

 

 

 

On en profite car ce sera notre seule chance d’entrer un jour à Harvard : le taux d’admission pour y étudier est seulement de 5% par an ! 

 

 

 

Nous ferons donc partie des heureux touristes à avoir foulé du pied cette prestigieuse université, mais pas de l’équipe des présidents américains, prix Nobel et autres prix Pulitzer qui en sont sortis.

 

Après avoir fréquenté l’élite mondiale (en tout cas les bâtiments qui la forment), retour à une réalité plus prosaïque : il faut nous doucher. Nous avons repéré dans la ville de Boston une douche publique (ou, pour le dire autrement, une douche pour SDF) qui nous sera très utile car on ne va pas sortir la tente en pleine rue, ça paraît compliqué. Nous y allons. Bonne pioche, c’est un endroit impeccable ! 

 

 

Je trouve la leçon très intéressante pour Carlito, comme pour nous : passer en quelques minutes du rêve d’intégrer l’élite mondiale au cauchemar de faire partie des déclassés, c’est une leçon beaucoup plus pertinente que n’importe quel discours pontifiant. C’est finalement un moment de vie puissant que seul le voyage au long cours permet :  s’autoriser à tout vivre, à approcher tour à tour les « premiers de cordée » et la masse des gens « qui ne sont rien ». Comme dirait Francis – qui se reconnaîtra – c’est presque une démarche spirituelle. Sans aller jusque là, c’est une bonne école de vie.

 

Avec tout ça, il nous reste à trouver un endroit pour dormir. Nous jetons notre dévolu sur une zone portuaire à proximité du quartier de Bunker Hill Monument et des navires historiques de Boston, comme le USS Constitution.

 

 

 

 

En arrivant, nous sommes choqués : c’est splendide. On ne s’attendait pas du tout à ça !!!

 

 

Nous nous approchons des bateaux « musées » et comme toujours tombons à pic : une dizaine de camions de pompiers et une grue nous barrent la vue sur le USS Constitution, une belle frégate de 1797 (c’est le plus vieux navire de guerre encore à flot au monde). Que se passe-t-il donc ?! La dernière fois que nous avons vu un truc bizarre de façon impromptue, c’était un bébé bison égaré sur une route de Yellowstone. Il fit ensuite la une des journaux US pendant plusieurs jours (voir mon article sur Yellowstone). Mais ici ?  L’arrivée rapide des télés et le survol du bateau par des hélicos nous laissent penser que la situation est grave. Attentat ? Attentat commis par un bisonneau ? Incendie ? 

 

 

 

Impossible d’en savoir davantage pour le moment …

 

Nous optons donc pour un dernier tour sur le port au coucher du soleil.

 

 

Le bivouac sera dans une rue, un peu en retrait d’un immense pont.

 

 

Bien que morts de fatigue, nous optons pour un petit « Boston by night » pour aller voir le Bunker Hill qui n’est pas très loin. Il s’agit d’un obélisque de 67 mètres de haut qui commémore la bataille la plus sanglante de la guerre d’indépendance des Etats-Unis en 1775.

 

 

 

Je poursuis seule dans la quartier pour aller voir le pont illuminé : c’est vraiment beau.

 

 

Au matin, quand nous nous réveillons, nous nous rendons compte que nous avons dormi à côté … d’un potager communautaire ! J’adore le concept ! Dans le même temps, nous apprenons enfin ce qu’il s’est passé la veille dans le USS Constitution : contrairement à ce que je redoutais – une attaque suicide d’un bisonneau contre un navire emblématique – c’est simplement un marin qui, nettoyant le pont, est tombé en fond de cale 6 mètres plus bas, se cassant une cheville ! Punaise, pour le sauver, ils n’auront pas moins déplacé une dizaine de camions de pompiers, des ambulances, une grue, la police et la télé ! Sont forts et riches ces ricains …!

 

 

En route pour le Freedom Trail !

 

Le Freedom Trail

 

Alors, le Freedom Trail, c’est LA bonne idée touristique de Boston ! C’est une ligne rouge qui parcourt la ville et permet de découvrir ses principaux monuments ou quartiers ! Pour une fois, on va se laisser porter et faire les touristes de base, ce sera reposant.

 

 

 

Nous le débutons … par la fin hihi. Il faut dire que nous sommes garés à côté de son dernier point d’intérêt, le Bunker Hill visité la veille.

 

Nous franchissons la rivière Charles et ses écluses en direction du Downtown.

 

 

Au passage, nous constatons que le stationnement a dû être organisé par le même mec qu’à Montreal : comprenne qui pourra et paient des amendes les autres hihi !

 

 

 

Nous arrivons à Old North Church, une église construite en 1723, à proximité du cimetière de Copp’s Hill lui-même fondé en 1660. Plusieurs hommes ayant pris part à l’événement historique du Tea-Party (pour faire court, une importante révolte politique contre le Parlement anglais en 1773, précédant la guerre d’indépendance américaine) y sont enterrés.

 

 

Puis, nous débouchons dans le quartier de la « petite Italie ». Il s’agit d’un des plus anciens quartiers de Boston où les premiers colons s’installèrent (Irlandais et juifs, puis en début de 20ème siècle italiens).

 

 

C’est un charmant petit quartier où il fait bon flâner entre demeures historiques, églises et restaurants italiens appétissants.

 

 

Nous prenons ensuite le chemin du Downtown, passant au passage devant la plus vieille taverne de la ville et un marché de fruits et légumes : ça fait tellement longtemps que nous n’en avons pas vu que nous lâchons la visite touristique pour nous recueillir sur les fraises, les myrtilles et les mangues qui sont sous nos yeux hihi.

 

 

Le quartier rappelle fortement les villes anglaises. On adore !

 

 

Le seul truc un peu chelou dans le coin, c’est le memorial de la Shoa. Pour symboliser les chambres à gaz, ses créateurs ont mis en place des sortes de cheminées en verre projetant de la vapeur sous les pieds, dans lesquelles on pénètre successivement. Est-ce évocateur ou de mauvais goût ? Perso, je trouve ça limite …

 

 

Bueno … Nous continuons et arrivons « là où ça se passe », exactement dans le Downtown.

 

 

Comme il est l’heure de déjeuner, un arrêt au Quincy market, anciennes halles de la ville, s’impose.

 

 

Malgré l’abondance de snacks, pas facile de choisir et surtout de se frayer un chemin au milieu des milliers de touristes cherchant la même chose que nous : manger !

 

 

Le Quincy market se trouve juste à proximité du Faneuil Hall, qui servait depuis le 18ème siècle  de marché couvert et de salle de réunion.  

 

 

 

 

Nous passons ensuite devant le Old State House , l’ancien capitole construit en 1713. C’est le plus ancien bâtiment de la ville.

 

 

 

Juste derrière se trouve le mémorial de la famine des irlandais. Bien qu’il ne s’agisse que de statues, j’ai trouvé l’endroit émouvant car Boston n’est pas seulement une terre de révolution, mais aussi d’asile. Elle a ainsi accueilli beaucoup d’Irlandais suite à la grande famine de 1845 qui décima un grand nombre d’entre eux dans leur propre pays et obligea beaucoup d’autres à s’exiler aux Etats-Unis pour survivre.

 

 

Juste en face se trouve une jolie église :

 

 

C’est à ce moment précis que Carlito commence à donner des signes de fatigue, maudissant le Freedom trail. Pour le reposer, nous optons pour le quartier de Beacon Hill : pendant qu’il glandouille dans un petit square, je fais le tour de ce pittoresque quartier construit sur une colline.

 

 

Il est doublement connu pour avoir abrité la lanterne (dont il tire le nom) qui permettait d’avertir les habitants d’une attaque imminente et pour avoir été l’un des centres de l’abolition de l’esclavage.

 

 

Avec tout ça, nous sommes rincés. Il ne nous reste plus qu’à tout refaire en sens inverse pour aller retrouver le van. Pfffff…. Inutile de vous dire que nous n’avons aucune insomnie cette nuit là !

 

Encore un petit jour …

 

Nous décidons de rester une journée supplémentaire, totalement fascinés par Boston.

A faire les touristes, nous en profitons jusqu’au bout en visitant tous les navires-musées mis à disposition du public.

 

En particulier le USS Constitution la frégate du 18ème siècle un peu casse gueule que nous n’avons fait qu’approcher 2 jours plus tôt, la faute aux pompiers. On espère simplement qu’ils n’ont pas savonné le pont car notre assurance santé a expiré 😁

 

 

En fait, il y a tellement de visiteurs dedans qu’on risque plus une mort par suffocation que par glissade …

 

Il nous reste à trouver « LA » bibliothèque de Boston construite en 1848 et connue pour avoir été la première bibliothèque publique du pays.

 

 

Le quartier commerçant des alentours est très enthousiasmant et les prouesses architecturales sont bluffantes !

 

 

Cette ville est vraiment grande classe ! Nous achevons la journée en bord de rivière Charles à observer les voiliers danser sur l’eau au fil du vent…

 

 

C’est avec regret que nous quittons Boston, mais vivre dans la rue sans confort est suffisamment éprouvant pour nous inciter à poursuivre notre route pour rejoindre un bord de mer moins citadin.

 

Finir en beauté : Newport !

 

Nous arrivons à Newport en toute fin d’après-midi, sans trop savoir où nous mettons les roues. De toute évidence, les demeures richissimes nous montrent que nous sommes dans un endroit vraiment chic.

 

 

Une belle promenade est aménagée pour profiter de la côte.

 

 

Partout des mansions construites à la fin du 19ème siècle par de richissimes industriels américains parsèment le paysage. Certaines, d’ailleurs, se visitent.

 

 

 

Nous trouvons un magnifique point de bivouac en bord de mer et faisons la connaissance d’un très sympathique couple de québécois, Nathalie et Francis. Nous passerons plusieurs soirées avec eux à refaire le monde au son des vagues. Une belle rencontre, dans un cadre magnifique !

 

 

 

Le village, lui aussi gagne à être visité, à mi-chemin entre un petit port anglais avec ses nombreux pubs …

 

 

 

Et … Wimbledon ! En effet, la ville accueille un tournoi sur gazon de l’ATP  qui se déroule en juillet. Nous arrivons juste quand celui-ci s’achève, hélas.

 

 

Les joueurs jouant en blanc, l’ambiance est particulièrement chic, voire surannée : il ne manque plus que la famille royale dans les gradins…

 

 

 

Nous sommes tellement sous le charme du village que nous y passons 3 bons jours. Parfois les airs de ressemblance se font carrément plus bretons qu’anglais.

 

 

 

Vraiment Newport nous aura séduit au-delà de toutes attentes ! Je crois que je vais y acheter une maison 😁 J’hésite juste entre les 2 du dessous 🤔

 

 

A suivre …