San Gil, Barichara, Canyon de Chicamocha, Bucaramanga
En quittant Villa de Leiva, nous avions en tête quelques idées de visites à faire dans le département voisin de Santander. Idées qui, nous ne le savons pas encore, vont nous permettre de côtoyer les sommets et les gouffres, à tous les sens du terme .
C’est mal parti …
Ce que nous ignorions, c’est que la route qui file du village voisin de Santa Sofia vers la ville où nous pensions dormir le soir est dans un état bolivien. Du jamais vu même, puisqu’elle alterne sur plus de 25 bornes des passages de goudron neuf avec de la piste défoncée, puis des passages d’asphaltes effondrés. L’horreur !! Il nous faudra plus de deux heures pour arriver à Monquirra et encore deux heures de plus pour rejoindre San Gil.
Tout ça pour arriver à San Gil la moche !!
San Gil ? Parlons-en !! Les guides en font des éloges dithyrambiques, alors que la ville est dépourvue du moindre petit charme, exception faite de son parc.
Nous stoppons néanmoins au camping « Las fogatas » qui, à l’extérieur de cette dernière, nous offre un peu de calme en bord de rivière.
Les oiseaux qui volent par dizaines et les propriétaires d’une sympathie incroyable chez des êtres humains, font que nous nous y sentons bien.
Tout serait presque parfait si le combat contre les insectes qui font « bzzzzz » n’avait pas repris de plus bel. Normal ! Il refait chaud et humide !! Mais ce combat ne sera gagné, nous devons nous y résoudre, en dépit des vêtements couvrants et de l’insecticide.
Pour finir de nous remettre dans le bain de « la réalité », la propriétaire du camping, me voyant isolée sur mon ordi dans la salle commune, décide de me mettre au jus des infos du jour. Sans me demander mon avis, elle allume donc la télé qui me fait face et je reçois en cascade sur les genoux les 55 victimes du terrorisme aux USA, les 5 ou 6 de Bogota dans un banal affrontement dealers/policiers et les morts liés aux violentes émeutes qui secouent le Vénézuela au bord de l’agonie. Avec tous ces cadavres sur le ventre, ma journée est gâchée. Le monde est toujours aussi con. Je me réjouis d’arrêter ce voyage trop plaisant pour retourner à lui.
Au sommet du village, juste avant le gouffre
Pour se changer les idées, nous poursuivons la route jusqu’à Barichara, considéré comme le plus beau village de Colombie. En effet, c’est joli. Pas plus que dans les précédents villages, mais c’est joli !
Nous y rencontrons les franco-australiens Catherine et Gaétan qui voyagent avec leurs 4 enfants depuis le Canada. Très chouette rencontre qui permet de mettre en évidence l’absurdité du système éducatif français, comparé au système australien. A pleurer de bêtise une nouvelle fois !
Après une balade sur le « camino real » jusqu’à Guane, il est temps de visiter le village de Barichara.
Le chemin de la mort qui tue les chevilles :
Et pendant ce temps à Barichara :
C’est en buvant un jus de fruit dans un bar que nous apprenons que la France joue contre l’Albanie. Bien sûr, on s’en fout royalement, mais les serveurs sont à fond. Non seulement les colombiens suivent seconde par seconde leur propre championnat et celui des pays du continent, non seulement sont-ils accrochés à leur télé pour suivre la Copa America, mais en plus ils se passionnent pour l’Euro 2016. Et nos serveurs ont toute une analyse sur l’irrégularité de l’équipe de France, sur son entraîneur, ses joueurs… Pas d’autre choix que de suivre le match avec eux, au risque de passer pour de mauvais citoyens hihi. L’ambiance est morne jusqu’au deux buts marqués à la toute fin ! Mais comment leur faire comprendre que ça ne fait plaisir qu’à eux et que notre vie aurait été la même s’ils avaient perdu ?!! Vraiment, nous ne sommes pas de bons français … La France devrait nous interdire de revenir (s’il te plaît, la France !!) !!
Le temps passe vite à Barichara et nous y séjournons finalement 3 jours avec nos nouveaux amis. Le temps pour Charles de jouer comme un fou et d’apprendre la sculpture sur bois. Pas meilleurs profs que les copains !! Un grand merci à vous !
Il faut dire qu’au sommet du bord du gouffre, le bivouac est splendide !
Au sommet (summum ?) des sites touristiques : le parc national de Chicamocha
Quand on est français et qu’on entend parler de parc national, la visualisation première que nous offre notre féconde imagination est celle d’une parc naturel aux grands espaces et aux nombreux sentiers de randonnée. Un parc où la vie sauvage nous offre une possibilité de s’approcher d’elle, loin de l’agitation citadine. Mummm … Calme, silence …
Bon en Amérique du sud, faut se méfier. On avait déjà vu en Argentine dans les parcs autour de Bariloche, que ces parcs étaient surtout un prétexte à vous faire payer une entrée pour financer les indigènes et leurs campings. En Colombie, ce n’est pas forcément le cas, mais le parc national de est en soi une curiosité disneylandesque.
Nous y arrivons en fin de matinée, sans trop bien savoir sur quoi nous allons tomber. certes, Catherine et Gaétan nous avaient mis en garde, mais, n’y étant pas allés eux-mêmes, ils n’avaient que peu d’informations à nous donner. D’ailleurs, les voyageurs dédaignent généralement ce parc.
Allons-nous, nous aussi, passer notre chemin ?! Nous hésitons un temps et puis, tant pis ! Nous décidons d’en faire le tour pour, au-moins, avoir une opinion autorisée dessus !
Premier constat : c’est cher (55 000 pesos par adulte, 40 000 par enfant). Mais pour le prix on profite du parc, du parc aquatique et du gigantesque téléphérique. On peut même dormir sur le parking.
L’après-midi se passe donc à barboter dans le parc aquatique. Reconnaissons aux colombiens une chose : ils s’y connaissent en piscines !
La nuit tombée, nous sommes seuls sur le parking. Dans le petit commissariat se trouvant à quelques mètres de nous, les policiers sont à fond dans le boulot : en tenues de foot, ils regardent anxieusement le quart de final Colombie / Pérou. Pour ceux qui voudraient le résultat : la Colombie gagne aux penaltys ! Impossible de l’ignorer vu les hurlements de joie qui arrivent à nos oreilles.
Au matin, nous embarquons dans les télécabines qui vont d’un bord à l’autre du gouffre. Super !!!
On finit par un tour dans le parc, plutôt avec les miradors qu’il offre sur toute la région.
Verdict autorisé : c’est cher, touristique et pas pour les voyageurs en quête d’authenticité, mais si on pose un regard d’enfant sur le tout, c’est un endroit plutôt sympa en semaine et qui évite de faire la route jusqu’au sommet d’en face. Le Charles de Gaulle nous a dit merci !
Au point où nous en sommes, nous achevons notre samedi dans un immense centre commercial. Notre mission : comme la vôtre le samedi : faire des courses pour manger !! Garés dans le parking souterrain nous abandonnons le fourgon à son triste sort, le temps de faire le tour des rayons d’Exito. Nous ne savons pas, alors, que tous les vigiles du CC nous cherchent partout. L’un d’eux finit par nous repérer (comment on ne le saura jamais) et vient nous annoncer la mine un peu contrite que le Charles de Gaulle … fuit ! Non pas que quelqu’un s’est enfuit avec lui, mais qu’il perd de l’eau. Tout le monde est très inquiet et le vigile propose d’appeler un mécano pour que nous ne restions pas en panne 🙄 🙄 ! Tant de sollicitude nous prend une nouvelle fois de cours hihi. En fait, c’est le réservoir d’eau sale qui fuit un peu et cela n’a aucune gravité. Incroyables colombiens que nous remercions chaudement pour leur perspicacité et leur dévouement !
La soirée s’achève au bord d’un nouveau gouffre. Un gouffre à parapentes, cette fois-ci au dessus de l’immense ville de Bucaramanga. Reposant, non ?
Magnifiques paysages.. Et dire qu il va falloir revenir en France!!
Salut
Whaou la piscine avec vue sur le canyon… Je dois avoir gardé une âme d’enfant ;))
La route !! Enfin si c’est une route ! Dingue! Si vous n’aviez pas pris les photos je n’aurais jamais imaginé ça !
Décidément les colombiens sont accueillants et bienveillants !
Pour info vous avez été contraints de regarder le match le plus poussif de l’euro … D’après Europe 1 … Merci les AR à Aix!
Ne soyez pas pressés d’avoir des News de France …l’ambiance est morose et pesante enfin !
Bon je vous laisse je vais arroser ma bignogne .. Car par rapport à ses consœurs colombiennes elle est chétive !
Bise