Trois semaines sur les routes, petite virée aux cascades d’Ouzoud

Al Jedida, Cascades d’Ouzoud, Demnate, Ouarzazate

 

Nous voici repartis pour quelques semaines sur les routes du Maroc, notre dernier road-trip ici datant … d’avril 2009, soit d’une quinzaine d’années  !

 

En nous installant ici, il était difficile de nous imaginer confinés à vie à Rabat, aussi avons-nous pris la décision de racheter un véhicule de voyage.

 

C’est en regardant sur « Le bon coin » que Jérôme est tombé sur un fourgon à vendre qui nous était étrangement familier : « notre » « Charles de Gaulle », le Fiat Ducato (pour sa description technique, voir ici) avec lequel nous avions voyagé 13 mois en 2015-2016 sur le continent sud-américain et visité Islande (ici), Ferroé (ici), Danemark (ici) et Allemagne (ici) en 2014 (!!  Souvenez vous (pour ceux qui n’ont pas suivi, c’est ici) que nous l’avions échangé en 2018 contre un Iveco Laika qui était alors stationné aux USA. La famille avec qui nous avions réalisé cet échange est ensuite partie faire le tour de l’Asie et de l’Afrique avant de revenir en Europe l’an dernier et de le remettre en vente en septembre 2023.

 

 

 

Bien qu’il n’ait pas la fiabilité du Ford Coachmen américain (les fidèles des fidèles se souviendront de nos galères mécaniques immortalisées dans la rubrique « c’est quand le moteur s’arrête que l’aventure commence ! »), son nouvel aménagement avec un toit relevable et son prix correct pour un 4X4 de désormais 20 ans et 200 000 bornes, nous ont décidés à le rapatrier dans notre quotidien.

 

Et devinez quoi ?! En écho à des souvenirs lointains et probablement pour nous souhaiter un bon retour dans une réalité Fiat, le roulement avant droit s’est immédiatement mis à faire un bruit suspect, nous obligeant à le changer lui et son frère de gauche, histoire de ne pas commencer le périple marocain sur une dépanneuse hihi. A croire que les roulements sont des épines récurrentes qui se plantent dans nos roues de voyageurs…

 

Cela étant fait, nous avons pris la route pour quelques semaines afin de montrer un peu le Maroc à notre Carlito (qui, au passage, ne se souvenait pas d’avoir passé un an dans le « Charles de Gaulle » quand il était petit… Faites voyager vos gosses, ça vaut le coup hihi).

 

En route, lors une première étape pour Ouarzazate depuis Rabat via El Jadida, les cascades d’Ouzoud et Demnate.

 

 

Premier arrêt dans la cité portugaise de El Jadida

 

Alors, je vous le confesse, passer par El Jadida pour se rendre aux cascades d’Ouzoud quand on habite Rabat, c’est un peu comme visiter Montélimar sur un trajet Lyon- Grenoble… Mais bon, nous voulions jeter un œil à cette ville.

 

 

 

 

 

La cité fortifiée qui fut le premier comptoir installé au 15ème siècle par les Portugais en Afrique pour jalonner le passage de leurs navires en direction de l’Orient est bien conservée, mais dans un style comparable j’ai quand même préféré Assilah plus au nord (voir ici).

 

 

 

Nous y faisons néanmoins un joli tour de ses murailles en fin d’après-midi.

 

 

La vieille ville offre un dédale de ruelles intéressant, abritant à la fois une église et une mosquée !

 

 

Mais toute l’animation se trouve en dehors des remparts, notamment dans l’immense marché de rues qui lui fait face.

 

 

 

La municipalité étant assez peu friendly avec les VR, ne les laissant pas facilement bivouaquer (il n’y a plus de camping), nous n’y passons qu’une nuit bruyante sur le parking de l’hôpital local. 

 

Les cascades d’Ouzoud

 

La lendemain, nous remontons en direction de Casablanca, puis prenons plein est vers les montagnes.

 

La première partie du trajet est longue comme un jour sans pain : de la plaine plus ou moins désertique ou cultivée, seulement égayée par quelques bleds peu attrayants.

 

Le seul vrai contact (et quel merveilleux contact !) que nous avons ce matin-là avec la population se fait avec la police. Au milieu de nulle part, pour protéger le passage des cailloux je présume, 3 policiers flashent les automobilistes à la jumelle. Bingo ! Nous avons une belle photo de nous roulant à 73 kms/h au lieu des 60 réglementaires. Inutile de négocier, c’est incontestable… Nous nous acquittons donc de 150 dhs (environ 14 euros), contents que ne soient pas appliqués des tarifs français hihi.

 

 

Notre mission, protéger les cailloux …

 

 

C’est en milieu d’aprem que les paysages commencent à changer, quand nous nous élevons enfin dans les monts qui nous entourent.

 

 

 

La végétation de plantes grasses est singulière.

 

 

 

 

Puis, soudain, sous une douce lumière hivernale, les couleurs changent… Nous traversons un pittoresque petit canyon sur un pont branlant qui nous évoque des souvenirs péruviens (Cañon del Pato) avant d’arriver enfin à Ouzoud.

 

 

 

 

Vers 17 heures, nous stationnons sur un parking autorisant les VR à y passer la nuit moyennant 50dhs et partons de ce pas nous balader. C’est le solstice d’hiver et la nuit tombe vers 18H30.

 

 

 

 

Les cascades d’Ouzoud, nous les connaissions déjà, mais les avions visitées sous un climat plus estival. Ce soir-là, nous sommes seuls à braver un froid qui nous tombe brusquement dessus.

 

 

 

 

Sans touristes, ni rabatteurs à nos trousses (la plaie de beaucoup d’endroits au Maroc… ) nous apprécions le crépuscule qui s’invite.

 

 

 

 

Le paysage est splendide.

 

 

 

 

Les bateaux à rames sont stationnés pour la nuit.

 

 

 

 

Tout est calme.

 

 

 

 

Les seuls qui s’activent comme des fous, ce sont les très nombreux singes qui logent dans les parois bordant les cascades. Nous nous amusons un long moment à les observer de loin prendre des risques à courir dans tous les sens au-dessus d’un vide abyssal. Aucun doute : ils sont plus doués que moi pour l’équilibre hihi.

 

 

Singes caméléons se confondant avec la falaise

 

 

Comme il commence à faire sérieusement froid, nous regagnons le fourgon, contents de disposer d’un chauffage. Nous nous couchons satisfaits avant de déchanter au petit matin : la batterie de la cellule est en fin de vie et quand nous émergeons il doit faire 10 degrés dans le véhicule, le chauffage ne pouvant être rallumé… Pfff …

 

C’est pas grave : nous filons nous mettre au soleil. Il est encore tôt quand nous faisons un second tour des cascades et, encore une fois, nous avons le site pour nous. De nombreux singes magots se dorent au soleil : c’est une chance d’en voir autant et d’aussi près.

 

 

 

Pour autant, nous ne sommes pas dupes : ce qui les attirent aussi près de nous, ce sont les vendeurs de cacahuètes qui contribuent à leur semi-domestication et sûrement et tristement à leur perte. Les singes s’approchent et nous montent doucement et sans agressivité sur les épaules pour voir ce que nous pouvons leur proposer à manger quand nous passons à proximité d’eux. C’est à la fois étonnant et un peu consternant car, même sans être fan et vouloir favoriser ce genre de choses, on ne peut pas s’empêcher de prendre quelques photos.

 

 

 

 

C’est en revenant au parking que nous rencontrons Roméo et ses enfants, en vacances au Maroc. Nous nous reverrons le soir même car nous dormons tous à Demnate.

 

 

 

Une arche naturelle et le froid comme compagnon nocturne

 

C’est en arrivant à Demnate que je me suis souvenue de son arche naturelle. Nous l’avions déjà visitée, elle aussi, il y a 15 ans lors de notre dernier périple marocain.

 

Nous abandonnons le fourgon une petite heure pour faire le tour de cette superbe curiosité naturelle au parcours assez vertigineux et casse-gueule.

 

 

 

 

La lumière est fabuleuse et même notre adoléchiant est sous le charme. A tel point qu’il retournera y faire un deuxième tour plus tard avec la famille française.

 

 

 

Nous passons la nuit sur le parking de l’hôtel Ecolodge- Espace Tamount. C’est un magnifique endroit avec un jardin superbe et un petit musée sur la vie locale depuis la préhistoire. Au passage, nous observons un oléiculteur presser les olives du domaine, selon un savoir-faire que j’imagine ancestral et révolu en France.

 

 

 

 

Il ne fait pas chaud dans notre fourgon, mais nous constatons qu’il fait encore beaucoup plus froid dans l’hôtel où nous prenons notre petit-déjeuner le matin venu. On se rapproche de la température et de l’humidité idéales pour une cave …

 

 

Le Maroc, pays chaud hihi

 

Comme disait un mec dont on célèbre l’anniversaire le 25 décembre, en vérité, en vérité, je vous le dis, la plupart des hôtels marocains sont impraticables en hiver ! Au mieux ce sont des caves avec de mini-chauffages sauvant les apparences, au pire des glacières sans rien. Je me souviens d’avoir logé dans certains d’entre eux lors d’un séjour hivernal en 2009 et manqué d’y périr de froid, et bien, en 2023 rien n’a changé. Sauf la Wifi qui s’est un peu plus répandue. Pour le reste, il faut être motivé, bien couvert et oser se doucher à l’eau froide par 10 degrés ambiants (l’eau chaude est toujours annoncée, mais comme elle vient souvent de très loin, elle a tendance à se perdre en cours de route) hihi.

 

Une route de montagne fabuleuse

 

Au matin du 24 décembre, nous mettons le cap sur Ouarzazate via la route R307 qui traverse le Haut Atlas.

 

 

 

Est-ce une route ? Une piste ? A priori elle est en voie de modernisation car nous croisons plusieurs fois des engins de chantier à l’arrêt en ce samedi.

 

 

 

 

Les paysages sont majestueux, mais nous respirons vraiment mal à l’intérieur du fourgon : des gaz d’échappement bien « diéséleux » et viciés envahissent notre espace de vie, nous faisant comprendre que nous avons un petit problème. Pour notre sauveur mécanique le diagnostic est simple : il n’y pas (plus) de « calorstat » dans le moteur, ce qui l’empêche de chauffer et lui fait recracher des gaz bien toxiques, comme un diesel qui démarre à froid. Il faudra le faire remettre.

 

En attendant, nous croisons cette petite mule qui attend son berger bien sagement.

 

 

 

Nous partageons le trajet avec Romeo et sa famille, stoppant dans un minuscule village pour prendre un bon thé à la menthe. La vie dans ces contrées semble  vraiment rude, les femmes ployant sous les fagots.

 

 

 

Les maisons en adobe et le froid nous rappellent les hauts plateaux boliviens, nous montrant qu’il existe vraiment un Maroc à deux vitesses, dont un totalement dépourvu de confort.

 

 

 

Il nous faudra 6 heures de route pour venir à bout de ces montagnes qui, à chaque virage, nous offrent des vues époustouflantes.

 

 

Un dernier virage, et on rejoint la civilisation !

 

 

 

 

C’est le réveillon de Noël, mais nous arrivons si tard à Ouarzazate qu’il ne faudra pas compter le célébrer à la française. Nous sommes ensevelis sous la poussière et bien crades. Le premier endroit que nous visons pour dormir s’avère décevant et, à la tombée de la nuit, nous finissons par trouver le camping Lot of stars qui offre des prestations correctes, dont des douches chaudes pour 80 dhs la nuit. Il fait un froid glacial et notre chauffage est toujours en panne, faute de batterie cellule fonctionnant à plein régime. Heureusement, un joli feu est organisé qui nous réchauffe nous et les autres clients. Malgré tout, nous sommes contents de notre journée et nous couchons le sourire aux lèvres.

 

 

 

Au matin du 25, sans surprise, le père Noël n’est pas passé. On va dire que dans le coin, la fête n’est pas très populaire. A Rabat, en revanche, j’ai été surprise de discuter avec plusieurs Marocains m’ayant dit « on ne fête pas Noël, mais on fait un sapin et on mange une buche car c’est cosy » ou « on ne fête pas Noël, mais on s’offre des cadeaux », les grandes surfaces jouant toutes sur le thème de Noël…

 

 

Ce matin-là, nous sommes définitivement congelés : il a fait moins 4 pendant la nuit et si nos couvertures nous ont bien protégés du froid, le lever dans un véhicule dont la température est proche de zéro est rude. Et cela d’autant plus que le soleil ne se lève pas avant 8H30 du matin, restant bien faible jusqu’à 14 heures.

 

Pour nous réchauffer, nous partons en ville avec Roméo et sa famille qui acceptent gentiment de faire le taxi pour nous, pour aller manger un morceau dans un petit resto. Ils reprendront la route vers le sud juste après.

 

 

 

 

Quant à nous, nous passons une nuit supplémentaire au Lot of stars, un peu moins gelés car Jérôme a trouvé une solution provisoire pour la batterie.

 

 

ça faisait longtemps hihi

 

 

Au matin, nous partons à la recherche d’un garage pour régler le problème du « Calorstat ». Nous en trouvons un facilement et le mécano est formel : il a la pièce. Jérôme le laisse donc démonter les parties concernées du moteur à moitié confiant. Et comme il s’y attendait, une fois le véhicule mis hors d’état de circuler, le gars nous annonce qu’il n’aura le « Calorstat » que le lendemain. Pffff… Nous n’avons aucune envie de passer une journée et une nuit glaciales dans la zone industrielle de Ouarzazate. Mais vraiment aucune. C’est pourquoi Jérôme se met en recherche active de la pièce et finit par en trouver une lui-même chez un revendeur. Il ne reste plus qu’à la faire remonter, ce qui prend néanmoins quelques heures supplémentaires, notre mécano répartissant son temps entre plusieurs véhicules arrivant les uns après les autres. Comme un mexicain ou un colombien hihi.

 

 

 

 

C’est malgré tout reparti ! Après un bref tour à Ouarzazate dont la visite est compromise par l’insistance pénible des rabatteurs, nous reprenons la route pour la vallée des roses ! 

 

 

 

La même chose en images qui bougent :

 

 

 

Une pensée sur “Trois semaines sur les routes, petite virée aux cascades d’Ouzoud

  • 2 janvier 2024 à 12 h 01 min
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    Si le chauffage est de type webasto,il demande une bonne batterie cellule, car chaque relance pompe pas mal. Une fois operationnel, pourquoi pas un trip vers Tafraoute et la vallée des Amelnes voir les amandiers en fleur. Mais vous connaissez peut-être

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