Le Maroc dans la version splendide de ses oasis

Tissint, Tata, Tafraout, Gorges d’Aït Mansour, Tiznit

 

 

Nous mettons le cap plein ouest pour regagner la côte Atlantique où se trouvent nos amis Christian et Valérie. Ces deux là sont dans nos cœurs depuis notre rencontre en 2015 en Patagonie Argentine et nos virées communes au Chili, Pérou ou Bolivie. Des souvenirs pour une vie entière ! La distance nous a séparés depuis 2017, mais nous sommes toujours restés en contact depuis. Venus au Maroc pour y passer un morceau d’hiver, nous avons enfin la grande occasion de les revoir en chair et en os, alors nous fonçons les rejoindre.

 

Pour tout vous expliquer, nous sommes un petit peu pressés par le temps car notre visa touristique expire le 10 janvier et que nous devons remonter jusqu’au nord dans l’enclave de Ceuta pour les faire retamponner. Or de M’Hamid, via Tiznit, 1700 bornes environ et 10 jours nous séparent de la frontière. Le compte à rebours est enclenché !

 

 

 

 

Tissint et sa cascade au milieu du désert

 

Notre première étape sera la ville de Tata que nous ne connaissons pas.

 

Pour y arriver, nous nous engouffrons tout d’abord dans une plaine désertique qui n’en finit plus.

 

 

Je n’ai pas eu l’occasion de le préciser, mais ce retour sur les routes du Maroc qu’elles soient belles ou monotones, est vraiment confortable. D’abord car le réseau routier est en bon état général ce qui permet pour des vacanciers de se déplacer d’un point A à un point B assez rapidement et de profiter du pays. Ensuite car, contrairement à l’Amérique latine et, au Mexique tout particulièrement, il n’y a pas de gros problèmes de sécurité t’obligeant sans cesse à être sur tes gardes et à planifier tes trajets en fonction des actualités des dernières semaines. Honnêtement, pouvoir voyager sans risquer à tout bout de champ de se faire braquer à l’arme lourde, dépouiller, voire assassiner, c’est agréable et reposant…

 

Nous pensions bivouaquer autour de Tissint, mais il est encore un peu tôt. C’est un petit bled au milieu de nulle part composé de maisons modestes.

 

 

 

 

Elle est néanmoins connue pour sa cascade. Au milieu du désert, cela nous paraît impossible et c’est avec surprise que nous constatons qu’il coule bien une rivière à cet endroit ! 

 

 

 

Mieux, en quittant la petite ville, nous nous apercevons qu’elle est précédée d’une belle oasis qui donne envie d’aller s’y promener. Néanmoins, comme il est tard, nous laissons tomber l’idée car nous ne savons pas où dormir.

 

 

Tentative d’explication en aquarelle

 

 

Tata, la bonne surprise

 

 

De fil en aiguille, nous poussons jusqu’à Tata et optons pour un camping. En effet, un problème électrique s’est déclaré dans le van, l’alternateur semblant un peu à l’agonie et risquant de nous laisser en panne. Pffff … Souvent les gens nous demandent comment faire des rencontres authentiques avec les autochtones quand on voyage. C’est pas compliqué ! Tu te déplaces en Fiat ou en Defender et tu as l’occasion de visiter tous les garages qui se trouvent sur ton itinéraire et de rencontrer plein de gens sympas du coin hihi

 

Nous arrivons au camping en toute fin de journée. Surprise : il est plein à craquer de camping-cars d’européens, français en majorité, de gens de plus de 65 ans !!! Entassés les uns sur les autres, ils passent l’hiver ici, comme le font les « snow birds » canadiens qui descendent au Mexique ou en Floride pendant cette période de l’année. On prend une petite claque dans nos museaux car ça fait très longtemps que nous n’avions pas côtoyé ce genre d’endroits que nous n’apprécions guère, il faut en convenir (étant entendu que cela ne tient évidemment pas à l’âge des clients, mais à l’entassement). Cela dit, nécessité fait raison et c’est le bon endroit pour faire venir un électricien auto.

 

 A côté de nous, l’emplacement est occupé par un couple de Belges un peu excentriques qui passent la mauvaise saison ici.

 

 

Camping-car de Noël

 

 

La dame est formelle : à 2 rues de là est vendue la meilleure harira du coin (soupe). Tupperware sous le bras, nous partons Carlito et moi en acheter. Mais comme les indications sont d’une imprécision à toute épreuve, nous nous égarons. Et finissons par arriver au centre-ville, 2 bornes plus loin. Immédiatement, j’adore l’ambiance qui s’en dégage !

 

 

 

Comme partout, on vend des fruits et des légumes.

 

 

Là, du dromadaire.

 

Je prendrai le gigot de dromadaire s’il vous plaît

Ou la tête bien persillée ?

 

 

Des poules.

 

 

Du pain cuit sur des pierres.

 

 

 

 

Et même … de la harira ! Ouf !!!

 

 

Allez ! On s’casse !

 

 

2 heures plus tard ou presque, nous sommes de retour au camping. Il fait nuit noire.

 

Au matin, l’électricien vient démonter notre alternateur et l’emporte le réparer. On prie pour que le gars soit honnête car un autre camping-cariste nous raconte qu’il s’est fait escroquer de 350 euros à Tiznit, l’avant-veille, par un de ces mecs qui proposent leurs services dans les campings, n’y connaissent rien, te mettent définitivement en panne et te facture le tout au prix « gringo bingo ».

 

Entre temps, nous partons faire un tour dans la quebrada qui se trouve non loin. Il y coule encore un peu d’eau, malgré une sécheresse dramatique aux alentours.

 

 

 

Puis, nous partons visiter Tata de jour. On ne peut pas dire que ce soit une belle ville, mais ses façades roses et ses arcades, ses nombreux commerçants et ses habitants ultra sympas et polis, lui donnent un véritable charme.

 

 

 

 

Les femmes sont d’ailleurs en tenues berbères, en bleu indigo et noir.

 

 

Oui, la photo est foirée, je suis d’accord avec vous

 

 

Direction Tafraout

 

Le lendemain, nous reprenons la route en direction de Tafraout  en évitant les ânes, les chèvres et les dromadaires, comme préconisé. Vous avez vu comme je maîtrise bien l’arabe ?!

 

 

 

 

Les paysages sont d’une beauté époustouflante. La preuve en photos :

 

 

 

Seul petit souci : nous ne sommes pas surs d’avoir assez de diesel pour arriver à destination. Et dans les parages, on ne peut pas dire que les stations courent les rues. Nous passons un premier village qui n’en a pas.

 

 

Grosso modo, un comme celui-ci peint rétrospectivement par mes soins

 

 

Puis, dans un second, on nous assure qu’en faisant demi tour, on en trouvera à 10 bornes de là.

 

 

 

 

Et 10 bornes plus loin, on nous promet qu’encore plus loin, mais dans une direction totalement opposée à la notre, il y aura une station…

 

 

 

Et, nous n’en trouvons pas … Nous rebroussons chemin un peu dépités d’avoir grillé du diesel pour rien alors qu’il nous en reste peu. Perplexes, on se demande si on arrivera à traverser la montagne qui nous barre la route.

 

 

Et puis, soudain, dans un bled un peu plus vaste que les autres, nous trouvons un gars qui vend du diesel au bidon ! On se croirait en Bolivie hihi. 

 

 

 

 

Et c’est ainsi que petit à petit  nous parvenons dans la vallée de Tafraout.

 

 

 

 

Tafraout la belle

 

Tafraout est connue pour différentes curiosités naturelles.

 

Nous commençons sa visite par la vallée des Ammelne qui la précède où de pittoresques villages sont accrochés au flanc de falaises ocres. C’est magnifique.

 

 

 

 

 

 

Nous visitons l’un d’eux, qui recèle un petit musée d’habitation berbère traditionnelle. Il s’agit d’une vieille maison de plus de 300 ans qui a survécu jusqu’alors, entretenue par sa famille d’origine. On y découvre comment vivaient les gens avant.

 

 

On y prend même un petit thé dans la pièce réservée aux invités.

 

 

 

Ce qui est frappant, c’est que le reste du village avoisinant est en ruines.

 

 

 

 

Notre hôte nous explique que le pisé est fragile et que les villageois, au fil des années, ont préféré reconstruire leurs habitations en dur juste en face, optant pour un confort plus moderne.

 

 

 

Nous poursuivons en direction de Tafraout ville. Ici les femmes berbères sont vêtues en noir et tirent pudiquement leur voile sur le visage quand un regard se tourne vers elles. Difficile de les prendre en photo de face.

 

 

 

 

La spécialité du coin, ce sont les amandiers. Comme nous en sommes en montagne, ils est encore trop tôt dans la saison pour les admirer en fleurs. Par contre, toutes les boutiques vendent du amlou, une sorte de beurre d’amandes délicieux. Et du miel.

 

 

Nous décidons de dormir dans la palmeraie qui jouxte la ville, au milieu des roches arrondies en granit rose.

 

 

 

Au coucher comme au lever du soleil, le bivouac est superbe.

 

 

 

 

Au matin, nous décidons de nous rendre dans l’oasis située dans les gorges d’Aït Mansour.

 

L’oasis d’Aït Mansour

 

La route pour s’y rendre s’élève tout d’abord au-dessus de la plaine de Tafraout, dégageant des vues incroyables.

 

 

 

 

 

Elle se poursuit ensuite sur un haut plateau, avant de replonger par une étroite route en lacets en direction d’une palmeraie étroite, enfoncée dans les gorges. 

 

 

 

 

On dirait presque qu’il va falloir se tailler un chemin à la machette, mais en réalité l’étroite route se poursuit encore sur plus de 15 kms.

 

 

 

 

 

Il est encore tôt et nous sommes les seuls touristes au milieu des rares habitants qui vivent encore ici. Il fait froid et l’ombre projetée par les falaises et les palmiers ne permet pas au soleil de pénétrer franchement et de nous réchauffer.

 

 

 

 

Les sécheresses à répétition ont fragilisé l’oasis et les activités agricoles et corrélativement engendré un exode.

 

 

 

On cherche l’eau et la trouvons en remontant un petit canal d’irrigation qui borde la route.

 

 

 

 

Elle est stockée artificiellement en aval dans un bassin de rétention :

 

 

 

Et, naturellement en amont dans une petite retenue d’eau :

 

 

 

 

On sent l’écosystème particulièrement fragile, comme dans toutes les oasis marocaines dont les deux tiers ont déjà succombé à la sécheresse.

 

 

 

Très logiquement les habitants se retournent vers le tourisme pour vivre. Mais, en ce jour, il n’y a pas foule …

 

 

 

Le tout en vidéo :

 

 

 

 

En route vers Tiznite, dernière étape avant l’océan

 

Nous quittons l’oasis en milieu de journée pour rejoindre Tiznite et nos amis Christian et Valérie.

 

Sortis des gorges d’Aït Mansour, nous roulons un long moment sur de nouveaux hauts plateaux désertiques.

 

 

 

 

Avant de replonger enfin dans la vallée, nous faisons une courte pause café dans un hôtel nid d’aigle qui la surplombe.

 

 

La vue est dégagée, c’est le moins que l’on puisse dire hihi

 

 

Agadir est désormais annoncée et il ne nous reste plus qu’à nous laisser glisser vers le bas pour arriver à Tiznite.

 

 

 

 

On croise notre seul amandier en fleurs, preuve que le climat s’est réchauffé en revenant à des altitudes plus basses.

 

 

 

 

Et nous arrivons enfin au camping municipal où se trouvent nos amis. C’est une vraie  joie de les revoir car nos chemins ne se sont plus croisés depuis 2017 !

 

 

 

 

On n’a pas changé ! Surtout Carlito !

 

 

 

 

Par contre, le camping est lui aussi rempli à bloc de camping-cars français et européens. Il y en a des dizaines et des dizaines rangés en rang d’oignon dans la poussière : on a trouvé un nouveau repère de retraités ! Mais tu parles d’un agrément de passer 3 mois d’affilée ici pour ne pas supporter l’hiver français et ses factures ! Chaque pas soulève un nuage de poussière et tous les artisans du coin viennent proposer leurs services de mécanique, de peinture, de décoration… Pffff ….

 

C’est pas grave, nous partons bras dessus, bras dessous nous balader en ville. Ceinte de remparts ocres, l’ambiance y est bien sympathique et je comprends qu’on puisse l’apprécier.

 

 

 

 

C’est encore le Maroc profond…

 

 

 

 

Après quelques courses au marché, nous passons une excellente soirée tous les 4 à nous remémorer des souvenirs sud-américains.

 

 

Je prends une tête de chèvre pour l’apéro, t’en dis quoi ?

 

 

L’horloge tournant à toute allure, nous reprenons notre route le lendemain après-midi : direction le nord via le Maroc Atlantique !

 

 

 

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