La beauté fascinante des cités marocaines bordant l’Atlantique

Tiznit, Agadir, Essaouira, Safi, Oualidia, Azemmour

 

Quelques jours et futures surprises (voir la dernière image de cet article) nous séparent désormais de la date d’expiration de notre visa touristique et de notre nécessaire sortie du pays.

Nous décidons de remonter vers le Nord en longeant la côte jusqu’à Rabat, puis Tanger, puis Ceuta.

 

 

 

 

Petit arrêt à Agadir

 

En quittant Tiznit, nous hésitons à nous arrêter dans la vaste ville d’Agadir. Dans notre vie de voyageurs, nous l’avions toujours évitée pour ne pas avoir à nous fourrer dans des embouteillages ou dans un haut lieu du tourisme de masse.

 

Cette fois, nécessité fait raison : une pièce des toilettes du van vient de rendre l’âme et il y a à Agadir un revendeur de pièces pour camping-cars. Depuis notre départ de Rabat, ça commence à faire beaucoup de mini galères qui se soldent avec plus ou moins de billets de banque. En l’occurrence, c’est une liasse que nous laissons pour réparer une connerie apparemment minime mais qui oblige à changer  un mécanisme entier … Pfffff ….

 

Comme les campings n’existent plus à Agadir et que les autorités municipales font désormais la chasse aux camping-cars, nous hésitons à y passer la nuit, avant de finalement trouver un spot dodo dans une rue, un peu planqués. Cela nous permettra de découvrir un peu de cette ville.

 

C’est la fin de journée et nous partons nous promener sur sa magnifique promenade en bord de mer. Avouons le, c’est très bien fait et très agréable d’y flâner.

 

 

 

Nous sommes début janvier et, un peu avant le coucher du soleil, il fait encore 25 degrés. Tous les touristes présents profitent de la douceur. Certains s’offrent un tour de dromadaire …

 

 

 

… d’autres, de vélo …

 

 

 

 

Bref, le coucher de soleil est photogénique !

 

En route pour Essaouira

 

Au matin, nous reprenons la route. Comme nous sommes très à l’Ouest, le soleil a du mal à se lever. Vers 8H30, il fait encore à peine jour, tandis que la nuit tombe alors 1H30 plus tard qu’en France (même fuseau horaire).

 

 

 

La sortie Nord d’Agadir est absolument superbe, avec ses immenses plages taillées pour le surf.

 

 

 

 

Puis nous entrons dans une vaste zone propice à la culture des arbres à chèvres :mrgreen: 

 

 

Ou à dromadaires …

 

 

Dans les parages, les arganiers nourrissent humains et animaux !

 

Nous arrivons à Essaouira en milieu de journée. Nous la connaissions déjà, mais c’est l’occasion de refaire un tour avec Carlito dans cette cité un temps portugaise, autrefois appelée Mogador.

 

Comme souvent ici, le vent est assez violent, réjouissant les kite-surfeurs et coupant le souffle aux autres.

 

 

 

 

Nous sommes ici en haut lieu touristique et la promenade en bord de baie ressemble à un défilé de bourgeois du 16ème arrondissement parisien. C’est très chic. Pas un autochtone en vue. Nous sommes les seuls ploucs.

 

Le port d’Essouira doit sa renommée à ses bateaux de pêcheurs Instagrammables colorés. Rien n’a changé en 15 ans, à part l’apparition d’Instagram qui en a popularisé les photos jusqu’à l’écoeurement. C’est pour ça que je vais en rajouter une couche avec les miennes, si jamais, par un malentendu épouvantable ou un hasard incroyable, vous n’aviez jamais vu d’images des barques bleues d’Essaouira !

Tadam !

 

 

Mais, attendez, c’est pas tout ! J’en ai d’autres !

 

 

Et j’en ai même encore plein plein d’autres, vous allez voir ! Mais laissez moi continuer encore un peu mon histoire…

 

Nous avons laissé les riches sur la promenade et les restos chics et cherchons une place pour stationner voire, soyons fous, rester pour la nuit. Il est dit sur internet et par quelques panneaux dans la ville que les camping-cars ne sont pas du tout, du tout les bienvenus. Tu penses ! C’est comme dans les montagnes du Colorado, quand les riches se paient des hôtels à 500 balles la nuit ou des maisons à plusieurs millions de dollars, ça les agacent un tantinet que les ploucs viennent camper gratos sous leurs fenêtres. En plus, ça dégrade le côté instagramable du lieu !

 

Nous nous hasardons néanmoins dans le parking municipal le plus proche du port, au pied des remparts et, surprise, le gardien nous autorise non seulement à stationner, mais à passer la nuit ici. Incroyable !

 

La preuve !

 

En route pour la visite du village fortifié !

 

Nous passons une première porte :

 

 

Evitons les attaques en rafales de merdes de mouettes :

 

 

Et arrivons sur la place centrale où, dans un coin, les restos de pêcheurs te préparent des assiettes de poissons frits environ 4 à 5 fois plus chères qu’à Rabat pour une quantité équivalente. Les poissons ont ici remplacé les poules aux oeufs d’or !

 

 

Nous continuons vers  les ruelles étroites de l’ancienne médina !

 

 

 

Tout est dédié au tourisme ! On dirait même que les chats sont payés par la municipalité pour ajouter leur quotient élevé de mignonnerie à la beauté des lieux !

 

 

 

 

Les remparts sont également accessibles, avec leurs canons tournés vers le large.

 

 

 

A part le vent épouvantable, nous passons un bien joli moment hors du temps à vagabonder …

 

Mais, grande nouvelle, le soir le soleil se couche ! On ne va pas rater ça, ce serait trop bête ! Pourtant, les températures glaciales de la fin de journée, qui contrastent totalement avec celles d’Agadir, incitent plus à hiberner qu’à ressortir…

A m’être gelée, autant aligner les photos !

 

 

 

Je ne suis pas la seule, bien sûr, à admirer le spectacle.

 

 

Même Carlito paraît satisfait !

 

 

En ce qui me concerne, je trouve l’envers du décor presque aussi intéressant, baigné par la lumière du soleil couchant.

 

 

 

Bon, allez ! On rentre se mettre au chaud !

 

 

Safi, la ville des poteries bleues

 

Le lendemain matin, nous reprenons la route pour Safi, connue pour être le plus grand port sardinier du Maroc, mais aussi pour rester dans le thème du bleu, pour ses poteries « bleu-Safi ».

 

En sortant d’Essaouira le paysage change imperceptiblement, les plantations d’arganiers faisant place à des champs de cailloux.

 

Puis, nous arrivons à Safi en traversant son immense complexe d’exploitation du phosphate. Impossible de ne pas établir un lien avec la cité minière de Humbestone au Chili (désormais ville fantôme) que nous avions visitée avec Christian et Valérie en janvier 2016 (ici).

 

 

 

 

Après avoir traversé la ville nouvelle, nous stationnons à proximité de la médina ancienne et de ses remparts. Pas un touriste à l’horizon. Nous ne nous méfions donc pas quand une nouvelle bande adhésive vient se coller à nous. Un gars nous a repérés et il tient à tout prix à nous « rendre service » (comprenez nous balader chez tous ses potes commerçants). Nous acceptons de bonne grâce car, en ce dimanche, nous ne trouvons aucun resto ouvert et avons besoin d’aide (sans penser qu’il nous collerait tout le reste de la journée) …

 

 

Le port de Safi

 

 

Lui, en revanche, il sait où manger et nous conduit chez un type qui nous cuisine un excellent tajine de poulpes.

 

 

 

Ce qui est un peu gênant c’est que notre bienfaiteur, loin de s’en aller, s’installe à une autre table, attendant patiemment que nous ayons fini notre déjeuner. Déjeuner qui s’en trouve du coup un peu gâché car manger sous surveillance, c’est un peu oppressant … 

 

Le poulpe avalé, j’apprécierais de me promener tranquilou dans la médina, mais monsieur Scotch veut nous montrer « sa » coopérative de poteries.

 

Tant pis pour la visite de la forteresse dressée sous l’occupation portugaise. De toute façon, elle est fermée, nous annonce-t-il.

 

 

 

Nous contournons un petit Marabout, nous enfonçons sous des arcades, longeons des ruelles …

 

 

 

Et arrivons à la coopérative … Comme je cherche une coupe à fruits, autant l’acheter ici.

 

La visite est intéressante, bien que classique.

 

Nous avons vu des monticules de terre argileuse sur la route entre Essaouira et Safi.

 

 

 

On les retrouve ici à l’état brut-concassé.

 

 

 

La terre est ensuite baignée, mise en grosses galettes, avant d’être travaillée.

 

 

 

Une fois cuits dans un four à bois, les objets sont peints. C’est pas facile de respecter une forme comme s’en rend vite compte Carlito !

 

 

 

 

Nos achats faits dans « sa » coopérative, j’espère que notre guide improvisé va nous laisser respirer, mais non. Il repart avec nous dans la vieille ville. 

 

 

 

J’adore l’ambiance qui s’en dégage et en profiterais volontiers si nous étions seuls et libres de disposer de nos mouvements. Mais le gars ne nous lâche pas, malgré tous nos appels de pied explicites en ce sens. 

 

 

 

 

Nous finissons par lui fausser brusquement compagnie après l’avoir gratifié d’un pourboire très correct. Evidemment, et selon la tradition,  il se fâche un peu car la somme n’est, selon lui, pas à la hauteur de ses services (non demandés). Nous n’en tenons pas compte, sachant que quoi que tu donnes, ton « guide » en voudra le double ou le triple, te faisant passer du statut de cher-ami-bienfaiteur à celui de charogne-radin-voleur en une fraction de seconde. Ces techniques commerciales marocaines sont décidément très au point hihi …

 

Quoi qu’il en soit, l’architecture toute en voutes de la médina de Safi mérite vraiment le détour, et nous apprécions d’y déambuler. Jugez en plutôt :

 

 

 

 

Nous achevons notre visite de Safi dans la ville nouvelle, sur les hauteurs de la médina où se trouvent le musée de la céramique et … le plus grand plat à tajine du monde !

 

 

 

 

Nous poursuivons ensuite notre route vers Oualidia.

 

Oualidia et sa lagune

 

Pour nous, Oualidia est avant tout l’endroit où nous avons décidé de passer la nuit en remontant de Safi vers El Jadida. Ce que nous découvrons, c’est que la bourgade n’est pas uniquement intéressante pour l’aire de camping-car qu’elle offre, mais pour sa lagune protégée par des récifs et communiquant avec l’Atlantique.

 

 

 

L’endroit doit être sympa en été quand l’eau de baignade est plus chaude, mais au coucher du soleil, c’est charmant.

 

 

 

De l’autre côté des récifs l’océan fait rage et les bateaux de pêcheurs attendent tranquillement sur le sable.

 

 

 

 

La spécialité de Oualidia, ce sont les huitres vendues partout, ainsi que les fruits de mer.

 

 

 

 

 

Azemmour et le début de la fin

 

Nous sommes le lundi 8 janvier. Le 10, nous devons être sortis du pays et nous sommes encore à plus de 500 bornes de la frontière … 

Notre plan du jour : relier Kenitra au-dessus de Rabat en faisant une pause sur la route à Azemmour

 

Cette petite ville en embouchure de fleuve fut, elle aussi, un temps colonisée par les portugais (1513-1541) et, comme partout sur la côte, il reste des vestiges fortifiés de cette occupation.

 

 

 

 

Encore une fois, et comme la ville n’est presque pas touristique, nous nous faisons remarquer avec nos bonnes têtes de gringos. Un gars nous prend immédiatement sous son aile pour nous faire visiter la médina… 

 

 

En fait, c’est pas plus mal car la citadelle portugaise a l’air fermée. Comme il connaît le gardien, il nous la fait ouvrir pour que nous puissions la visiter. 

 

 

 

Par ailleurs, chaque année la petite cité organise un festival de fresques murales. C’est assez sympa de déambuler dans ses rues.

 

 

Comme à Safi, de nombreux Juifs ont vécu ici en bonne harmonie avec les populations musulmanes, mais la plupart sont partis lors de la création d’Israël.

 

 

 

 

 Tout cela est fort intéressant, mais il nous reste beaucoup de route à faire….

 

Nous arrivons à Kenitra en fin de journée, passons la nuit au camping, bien décidés à franchir la frontière le lendemain. Toutefois, au réveil, nous nous rendons compte que la technologie FIAT en a décidé autrement…

 

Je vous donne un indice …

 

 

 

La suite, au prochain et dernier épisode !

 

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