Québec : Tadoussac, Les Escoumins, Trois Pistoles, Rivière-du-Loup
New-Brunswick : Hartland, Saint John, Saint-Andrews
Nous laissons le fjord du Saguenay derrière nous avec une idée en tête : aller se reposer un peu en bord de Saint-Laurent. Depuis le rassemblement, nous n’avons pas arrêté de parler, veiller, marcher, faire de la route et tout le monde commence à se fatiguer.
Nous sommes toujours en compagnie de Vincent et Stéphanie quand nous décidons de visiter Tadoussac, petit village en bord de fleuve et haut lieu d’observation des baleines et bélugas.
Voyage dans les endroits les plus sereins de la planète Terre …
Tadoussac, la merveille du Saint-Laurent !
Nous y arrivons en milieu d’aprem par beau temps. La précision a son importance car depuis que nous sommes au Canada, le beau temps s’est fait discret.
Nous partons explorer ses jolies rues. Plusieurs styles architecturaux s’y côtoient. Les demeures victoriennes attirent particulièrement l’oeil :
On y trouve aussi la plus vieille église en bois de toute l’Amérique du Nord (1747 – 1750) :
Sur le malecon du village, des maisons plus récentes et plus rustiques se bousculent également :
Dire que l’endroit est beau et serein n’est en rien galvaudé !
Il n’en reste pas moins qu’il se fait tard et qu’aucun point de bivouac digne de ce nom n’est exploitable à Tadoussac. Nous décidons de traverser la rivière Saguenay pour aller en trouver un en face. C’est notre première expérience en traversier au Canada !
Quelques centaines de mètres après avoir débarqué, nous jetons notre dévolu sur un point de vue aménagé. On espère pouvoir y observer des baleines ou des bélugas. C’est payant (6,75 dollars canadiens par personne) jusqu’à 17H (un point de vue payant mouaf mouaf mouaf ! Ils font vraiment feu de tous bois !). Mais comme il est largement plus de 18H, nous pénétrons gratuitement.
Mais toujours pas de bivouac. Nous atterrissons finalement sur un petit parking de bord de route pour célébrer notre dernière soirée avec Stéphanie et Vincent. Le cadre est néanmoins sympa.
Et pour une fois, il n’y a pas que des moustiques pour nous accompagner. Soudain, un loup sort brusquement de la forêt.
Nous n’en terminons pas moins notre repas avec les copains humains et les copains ailés !
Au matin, difficile de se quitter. Les potes partent vers l’ouest. Comme c’est trop triste d’en rester là comme ça en bord de route, nous retournons tous ensemble un moment à Tadoussac pour voir si les baleines sont de retour. Re-traversier. Hélas, il n’en est rien. Nous nous quittons sur un échec mais très contents d’avoir passé 10 excellents jours tous ensemble. Comme toujours avec le voyage, la tristesse s’invite au moment de se quitter. C’est vraiment le sale côté de ce mode de vie…
Nous retournons quant à nous vers le port de Tadoussac où plusieurs petites marches conduisent à des observatoires. Mais quand ça veut pas, ça veut pas !
Et maintenant ???
Nous venons de passer un peu plus de 3 semaines au Québec et, dans l’absolu, aurions le droit d’y rester 2 bons mois de plus. Nous pourrions jeter notre dévolu sur la côte Nord, le lointain Labrador, voire Terre-Neuve. Seulement, personne ne se sent très motivé pour tenter l’expérience.
Quatre considérations nous démotivent :
- la première, par ordre d’importance, ce sont les moustiques. On se croirait nuit et jour en Camargue. Ils nous dévorent le jour et ruinent toutes nos nuits : on n’en peut plus. C’est totalement rédhibitoire.
- la seconde, c’est la qualité de la nourriture. Je ne parle pas de la préparation des plats : on aime ou n’aime pas, c’est subjectif. Je parle de la qualité des produits et surtout des fruits et des légumes (tous sur-emballés qui plus est). C’est cher et on ne se régale vraiment pas. C’est pire qu’aux US, voire totalement comme au Panama.
- la troisième, c’est justement le coût de la vie. La bouffe est chère, je viens de le dire, mais la plupart des activités qui pourraient nous intéresser sont payantes et à des tarifs ++++. Une journée pourrait facilement te revenir à 200 balles à 3 sans avoir non plus fait des trucs énormissimes
- la quatrième, c’est le climat : depuis notre arrivée il fait un temps de merde (appelons un chat, un chat) et c’est un peu pénible à la longue.
Bien que les québécois aient été charmants avec nous et que nous ayons été ravis de les rencontrer chez eux, ce sera tout pour nous. Nous décidons de traverser sur la rive sud du Saint-Laurent et de repartir aux US.
Le lendemain, nous sommes aux Escoumins, un petit village de la côte nord.
C’est là que nous prenons un autre traversier en direction de Trois Pistoles sur la rive sud. Le Saint-Laurent est si large qu’il n’y a évidemment pas de pont hihi. Je ne sais pas comment font les habitants en hiver quand le service est fermé ?
Pour 134 dollars canadiens (3 passagers + un van de 19 pieds), nous traversons pendant 1H30 le fleuve Saint-Laurent. C’est super ! On adore, même si on ne voit aucun cétacé.
Le village est mignon comme tout :
On y dort au bout d’un quai où nous rencontrons une très sympathique famille de colombiens expatriés à Montreal. Les pauvres, entre le climat glacial de l’hiver et l’obligation d’apprendre la langue française s’ils veulent obtenir la résidence permanente, ils en bavent au Québec … Néanmoins, les salaires et la sécurité étant bien meilleurs qu’en Colombie, ils s’accrochent.
Rivière du loup, la petite ville séduisante !
Nous n’en attendions rien, mais tombons sous le charme de Rivière du Loup, sur la rive sud.
Une belle architecture :
Des sentiers de balades intéressants :
Une atmosphère nocturne paisible :
On s’y sent bien.
Comme nous n’avons aucune raison de nous presser nous y passons quelques jours.
Le samedi, en bord de fleuve, a lieu une compétition de course à pied. Sans le vouloir, nous sommes pris dedans 😁. Toutefois, fidèles à nous-mêmes nous continuons à marcher (je déteste courir).
C’est depuis la jetée de Rivière du Loup que nous apercevons enfin des bélugas ! Hourrrrrrra ! Ne cherchez pas les photos : je n’avais pas mon appareil sur moi et ils étaient trop loin pour les photographier au téléphone. Il n’en reste pas moins que la beauté des paysages est remarquable à cet endroit ! Surtout au coucher du soleil.
En route pour le New-Brunswick !
Après ces quelques jours de pur repos en bord de fleuve, nous laissons les moustiques du Québec pour aller à la rencontre de ceux du New-Brunswick.
Notre objectif : arriver à en répertorier le plus grand nombre de sous-espèces atteindre la côte Atlantique en 2 jours. C’est par le plus grand des hasards que nous tombons sur le plus vaste pont couvert du monde !
Des ponts couverts, nous en avons déjà vus au Québec :
Ils avaient et ont un double intérêt : de pouvoir les utiliser en hiver sans que la surface ne soit gelée ou enneigée, mais aussi de protéger leur sous-structure de la pourriture en évitant l’accumulation d’eau sur leur tablier.
A Hartland, il prend des dimensions incroyables : 390 mètres de long !
Dans ce cadre idyllique, je me décide à sortir mes aquarelles un moment :
Nous décidons de dormir à côté du pont, malgré le bruit des motos et voitures qui prennent plaisir à faire un max de bruit en accélérant comme des folles à l’intérieur. On s’amuse comme on peut.
L’autre truc curieux du New-Brunswick c’est que le français n’est plus la langue officielle, mais qu’il demeure encore un peu parlé. Il y a donc systématiquement les 2 langues sur les panneaux routiers et les panneaux explicatifs.
Les remous de Saint-John
Nous poursuivons notre route en direction de l’Atlantique. Il fait très mauvais.
Malgré la pluie, nous stoppons et passons la nuit dans la ville de Saint-John dans la baie de Fundy. Elle est connue pour supporter les plus hautes marées du monde. Pour le reste, c’est une ville portuaire assez moche.
A chaque marée montante se déroule un phénomène naturel appelé « Reversing falls rapids » : 100 milliards de tonnes d’eau d’océan refluent dans la rivière Saint-John causant un choc de titans entre une rivière souhaitant se déverser dans la mer coûte que coûte et une mer furieuse désireuse de pénétrer plus en amont dans les terres.
C’est plus spectaculaire en direct qu’en photos :
Le meilleur pour la fin : le village de Saint-Andrews
Quand nous nous réveillons le lendemain matin, le climat a encore empiré. Tu vois pire ? Eh ben, encore pire !!!
Comment est-ce possible ce climat en plein mois de juillet : il tombe des trombes d’eau dans un épais brouillard. On se croirait en Islande ! Bien sûr, dans des moments comme ça, tout le monde en a après la Terre entière et c’est un concours de mauvaises humeurs et mauvaises fois qui s’organise dans le van. Bref, la journée de m*** par excellence.
On met néanmoins le cap sur le village de Saint-Andrews, sans trop savoir pourquoi. Disons, qu’il se trouve non loin de la frontière des US, c’est déjà un bon point pour lui.
Nous y parvenons aux alentours de midi et Jérôme et Carlito partent s’enfermer dans la bibliothèque locale.
Je m’en vais seule dans les rues regarder à quoi ce pueblo ressemble. Pas besoin de marcher beaucoup car il est assez petit, et je me retrouve littéralement projetée dans une autre dimension. Je ne suis plus au Canada, pour de bon, je suis en terre islandaise !
Le brouillard ne nous lâche pas :
Mais les maisons en bois colorées qui bordent les rues n’en ont que plus de charme :
Aux hasards des rues, je tombe sur une belle église accompagnée de son cimetière d’antan. L’ambiance est fantasmagorique.
Il y a même des biches qui broutent à proximité !
J’ADORE !!! Je cours chercher Jérôme et Carlito pour qu’ils viennent voir tout ça. D’autant plus que, miracle ô miracle, il vient de s’arrêter de pleuvoir et le soleil sort un peu.
Viiiiite on refait un tour de village sous le soleil : ça change les perspectives hihi
Le quai et la baie sont devenus plus joyeux :
Les marchands de tours à baleines, plus gais :
Les rues du village sont plus colorées :
Pour un peu, je mangerais bien un homard !
A défaut, nous rentrons 8 minutes dans une supérette nous ravitailler et quand nous ressortons – je vous le donne en mille – le brouillard est retombé sur la ville 😤
Notre visite au phare en est un peu gâchée…
Y a des baraques pas mal dans le coin :
Retour sur le port où les bateaux de pêche aux crabes attendent la prochaine marée.
Ce pêcheur sympa sur son bateau explique ses journées. C’est vraiment pittoresque.
La nuit commence à tomber.
Après dîner, je ressors avec Carlito braver le brouillard nocturne.
Les lumières se reflètent dans la baie. Tout est calme …
Seul Carlito fait le fou dans le brouillard !
Voilà, tout est dit !
Ma petite vidéo sur Saint-Andrews 😉
Dommage pour la météo – je suis allée dans les fjords du Saguenay en juin il faisait beau (nous avions aperçu de loin des belugas et plus près une baleine). Une autre année en Gaspésie en juillet où nous avons eu très chaud. Pas de chance, cette année est pluvieuse ça arrive !
Quant au coût de la vie, j’ai constaté une augmentation incroyable depuis 2010 – je m’y rends pratiquement tous les ans – et surtout depuis le Covid !
Bonne continuation
Oui ! Les prix sont devenus aussi fous que les moustiques ! Merci en tout cas pour ce retour d’expérience !