Coahuila : qui a dit qu’il n’y avait rien à voir dans l’enfer du désert ?

Durango : Mapimi, Puente Ojuela

Coahuila : Viesca, dunes de Bilbao, Parras del fuente, Saltillo, Arteaga, Cuatro Cienagas, Piedras negras

 

C’est en quittant le Balneario San Juan de Durango (voir article précédent) que je prends brusquement conscience que nous avons vécu pendant 3 mois dans une oasis au milieu du désert … Et pas n’importe quel désert ! Le désert du Chihuahua qui est le plus vaste d’Amérique du Nord, englobant plusieurs Etats mexicains et étasuniens. 

 

 

 

Je tire mon chapeau à tous les êtres humains ou pas qui ont su s’adapter à cette aridité poussièreuse, seulement adoucie par une brève saison des pluies en milieu d’année. Personnellement, l’air épais,  chargé de particules en suspension, a eu raison de mon odorat qui ne fonctionne plus du tout depuis 3 mois. C’est étrange de ne plus pouvoir sentir aucune odeur bonne ou mauvaise et de ne plus être capable de distinguer la saveur des aliments… Je verrai bien si cela est définitif ou non en sortant de cette zone désertique. 

 

Mais pour cela, il nous reste encore à traverser tout le Coahuila, 3ème plus vaste Etat du Mexique. Et cet Etat, de prime abord, s’annonce encore plus hostile que ses voisins du nord que nous avons déjà visités (Sonora (ici) , Chihuahua (ici) , Nuevo Leon (ici), Tamaulipas (ici)) : sec à en crever, plat mais bordé par de hautes montagnes intimidantes … Il n’a d’ailleurs été conquis qu’assez tardivement par les conquistadors, au milieu du 16ème siècle, par accident dit-on et avec difficultés tant en raison de ses conditions désertiques que des attaques répétées des natifs.

 

Que va-t-on y trouver nous-mêmes ?

 

Prendre de la hauteur

 

Après avoir dit adieu à Durango, nous mettons le cap sur Mapimi, aux confins du Durango, du Chihuahua et du Coahuila

 

Mapimi est connu pour son étrange « zone du silence », une zone  désertique, réserve naturelle, où les ondes radios s’interrompent et les boussoles ne savent plus où donner de l’aiguille. On dit même qu’on y aurait observé des extra-terrestres.

 

 

C’est aussi un « pueblo magico » mignonnet

 

J’avoue que je me laisserais bien tenter par une rencontre du troisième type avec des petits hommes verts, mais l’endroit est trop éloigné. Nous décidons d’aller visiter une autre curiosité locale : le pont suspendu de Ojuela.

 

L’histoire de ce pont tient en partie à l’avidité des conquistadors et de leurs descendants qui vinrent sonder toutes les montagnes de la région pour trouver de l’or. Ce fut bonne pioche à Ojuela où fut très vite installée une industrie minière (toujours en activité) extrayant or, argent, zinc et manganèse. Le jack-pot ! Mais, c’est entre 1828 et 1928 que l’activité fut à son apogée, entrainant la construction au sommet des montagnes d’une petite ville de 7000 habitants (aujourd’hui abandonnée) et du fameux pont suspendu.

 

 

 

Nous nous mettons en quête du « Graal ». L’entrée du site se fait en bordure de route et nous nous acquittons de 120 pesos par personne. Nous sommes mardi et il est déjà 15  heures. Le site fermant à 17 heures, il va falloir faire vite pour parcourir les 4 kms de piste bien poussiéreuse et nous lancer à l’assaut de la montagne sur un chemin étroit (mais pavé) pour accéder aux curiosités locales.

 

 

 

Le chemin est si étranglé et à flanc de colline qu’il est impossible d’y faire passer un véhicule plus large que le nôtre et encore moins d’en croiser un autre. Gracias a Dios, nous sommes seuls au monde.

 

 

 

Après quelques sueurs froides, nous y arrivons finalement.

 

 

 

Le fameux pont est presque en face de nous, mais il est piéton. Ce qui n’a pas toujours été le cas. En effet, il a été construit sous les ordres d’un ingénieur allemand en 1892, afin d’évacuer les wagonnets de minerais qui sortaient de la mine de Santa Rita de l’autre côté du gouffre pour les acheminer dans le pueblo de Ojuela. Il est donc légèrement en pente et, il y a longtemps, était revêtu de rails.

 

Nous nous avançons. Comme il est tout en bois, très long (318 m), pas très large (1.80 m) et qu’il surplombe un gouffre d’une centaine de mètres, lui-même balayé par les vents, je ne suis pas très fière hihi.

 

 

 

Je pose un pied et ça craque de partout. Il n’y a plus qu’à prier Dios que les planches ne soient pas vermoulues ! Non sans efforts, je dépasse mon vertige et arrive saine et sauve de l’autre côté du pont où Jérôme et Carlito m’attendent. Quelle trouille !

 

 

 

J’ignorais que la visite se prolongeait par celle de la mine Santa Rita qui n’est plus en service. Après les affres du vide, voici ceux de la balade souterraine ! Un gentil guide nous promène dans les 800 mètres de galeries ouvertes au public. Ce n’est pas exceptionnel, mais nous apprécions.

 

 

Une petite mule minière momifiée

 

De là, les paysages sont superbes, bien que brumeux. L’ambiance en paraît encore plus irréelle.

 

 

 

Hélas, il est déjà 17 heures et nous sommes courtoisement foutus à la porte du site. Je crois qu’il est possible de bivouaquer non loin de l’entrée générale, mais nous préférons dormir dans une petite rue tranquille du village de Mapimi.

 

Retrouver des dunes de sable dans le désert

 

Le lendemain, nous nous enfonçons dans le Coahuila. Passant l’industrielle Torréon sans nous y arrêter, nous sommes surpris de croiser de très nombreux et immenses élevages bovins dans une zone où la vie semble être un miracle. Je sais que l’élevage est traditionnel dans cet Etat et ce depuis la stabilisation des conquistadors, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir le coeur serré en voyant tous ces pauvres animaux suffoquer au soleil.

 

 

 

 

Nous arrivons aux dunes de Bilbao, à côté du pueblo magico de Viesca, en début d’après-midi.

 

Il fait si chaud que le poste d’entrée a été déserté (sans mauvais jeu de mots). Nous ne nous acquittons donc pas de nos 30 pesos par personne et entrons. Soyons honnêtes, pour qui a déjà visité Great Sand Dunes au Colorado (ici), l’endroit est décevant.

 

 

Néanmoins, pour les voyageurs que nous sommes, il offre une possibilité de camping et de douches. N’ayant pas sommeil à 14 heures, nous nous contentons de nous savonner sous l’eau fraîche mise à disposition dans les sanitaires. Gratitude !

 

Une oasis dans le désert : Parras de la Fuente

 

Comme il n’y a pas grand chose d’autre à faire dans le coin, nous poursuivons la route en direction de Saltillo.

 

Nous sommes toujours dans le désert, même s’il n’est pas de sable. A perte de vue et  bordé par les lointaines montagnes.  Le ciel azur, seulement obscurci par la poussière dense en suspension, contraste avec les couleurs d’une palette monotone : gris, vert de gris, marron, marron glacé, jaune paille, sable, miel, noir… Tout est assez terne, bien que finalement assez beau.

 

 

 

 

Parras, c’est une oasis dans le désert ! Située au pied des montagnes, elle reçoit suffisamment d’eau pour être parcourue par de petits canaux que les autochtones ont aménagés en piscines naturelles. Quel contraste avec ce que nous venons de voir !

 

 

 

L’eau sert aussi à l’agriculture :

 

 

Mais la spécialité de la zone, ce sont les vignobles. Ils sont considérés comme les plus anciens d’Amérique. On aurait bien acheté quelques bouteilles, mais leur prix est trop élevé (entre 400 et 600 pesos la bouteille, soit entre 20 et 30 euros), sachant qu’il n’est pas possible de le déguster avant  (hors caves, mais c’est un peu complicado)  pour voir s’il est bon ou non. On se rabattra sur une bière, ça rafraîchira autant !

 

 

Après avoir fait chou blanc avec le vin, nous échouons aussi avec la grotte aux chauve-souris. Vers 19 heures, nous nous rendons à l’hôtel qui « offre » le tour dans la Cueva de los murcielagos. Nous sommes censés pouvoir assister à un vol de 40 000 spécimens. Hélas, durant les mois d’hiver (grosso modo décembre/avril), elles sont en semi hibernation et ne volent pas…

 

Nous passons la nuit à côté d’un petit square, sans souci. Il nous reste à visiter le village qui est ravissant.

 

 

 

Une Coccinelle nous fait de l’oeil et nous indique la direction de la curieuse église Santo Madero, un peu plus loin dans la ville.

 

 

 

 

Construite en 1880 par les Jésuites, elle est … fermée au public ! Nous ne l’apprendrons qu’après avoir gravi les 412 marches qui permettent de le constater hihi. Je vous refile donc le tuyau !

 

Finalement, on voit aussi bien d’en bas hihi

 

 

Un musée du désert dans le désert

 

Nous poursuivons notre route vers Saltillo. On va en faire une ville étape car le van a besoin de voir un garagiste.

 

Où dormir dans cette petite citée de 800 000 habitants, saturée de bagnoles et, il faut bien le reconnaître, assez laide ? Nous choisissons le parc du « Bosque urbano del Ejercito Mexicano« , non loin du musée du désert. Il y a un point Ioverlander.

 

Nous passons une première nuit mouvementée. Ce petit animal nous a adopté et hulule à plein volume  toute la nuit juste derrière le van : 

 

Petit, mais costaud

 

Après être passés dans un garage, nous visitons très rapidement le centre-ville de Saltillo. Aucun intérêt.

 

 

En revanche, nous consacrons notre aprem au magnifique et incontournable Museo del desierto (240 pesos par adulte, 120 pour les  moins de 12 ans). Il nous faudra plus de 3 heures pour visiter ce qui est davantage qu’un musée du désert, un gigantesque lieu offrant une expérience complète d’histoire naturelle, d’anthropologie, de jardin botanique et de zoo. Il semblerait que ce soit le plus vaste du genre en Amérique latine. Il rivalise sérieusement avec celui de Tucson (Sonora desert museum), lui aussi haut de gamme (ici).

 

C’est simple : toute la famille a adoré la visite. Nous y apprenons à peu près tout sur le désert du Chihuahua et les formes de vie qu’il recèle : des bactéries uniques au monde qui vivent dans les posas de Cuatro Cienagas aux ours noirs de ses montagnes, de ses minéraux les plus rares à sa végétation la plus singulière.

 

 

Entrée du musée

des coyotes

 

Cependant, le clou du spectacle est ailleurs. Bien qu’il soit aujourd’hui désertique, le Coahuila était il y a bien longtemps une terre tropicale abritant une  autre faune que celle y vivant actuellement. On y a retrouvé de très nombreux fossiles et ossements d’animaux étranges disparus de la surface de la planète. En particulier des squelettes entiers de dinosaures qui sont exposés ici (« pour de vrai »). La galerie est superbe et exhibe un dinosaure unique au monde, le Tlatolophus galorum, plus connu sous le nom de « bec de canard ». Les amateurs du genre seront comblés.

 

 

 

Nous ressortons du musée fatigués, mais épatés !

 

La soirée se terminera en beauté car une famille française de voyageurs (les « Mingouches« ) arrive sur notre parking de la veille. Nous passons une excellente soirée en leur compagnie.

 

Le désert pompe à fric !

 

Le lendemain, direction Cuatro Cienagas via Monclova. Encore presque 300 bornes de désert au menu.

 

 

 

 

Mais avant de quitter la capitale du Coahuila, nous faisons un petit détour par le pueblo de Arteaga, connu comme la « petite Suisse mexicaine ». J’imagine qu’il faut monter dans la Sierra pour avoir l’effet « suisse » car le village en lui-même ressemble tout à fait au Mexique hihi. Seules ses places ombragées et son allée parcourue d’arbres centenaires au bord d’un insolite ruisseau donnent une touche d’originalité au lieu, offrant une fraîcheur bienvenue aux visiteurs.

 

Une place arborée : plutôt rare dans la région !

 

 

Nous quittons cette autre petite oasis sous une chaleur de plomb : le thermomètre annonce 36 degrés à l’ombre pour un 10 mars. Il fait tellement chaud que nous renonçons à aller jusqu’à Cuatro Cienagas et stoppons quelques 60 bornes avant, dans le petit et mignon pueblo de Nadadores. Bonne pioche ! Le point Ioverlander, à côté de la place centrale, est parfait pour passer la nuit : plat, pouvant accueillir n’importe quelle taille de véhicule, avec internet, eau et électricité, le tout gratuit.  Je remercie au passage celui qui l’a laissé !  Petit bémol : l’horloge qui chante toutes les heures (parce qu’elle chante !! Et à 6 heures du matin, tous les jours, c’est du Marc Anthony « Vivir mi vida » . Cliquez sur le lien si vous voulez chanter avec nous)  …

 

 

La coupable

 

Au matin nous reprenons la route pour Cuatro Cienagas qui est donné comme « l’endroit » incontournable à visiter dans le Coahuila. Il s’agit d’un pueblo magico de tradition viticole, mais qui est surtout connu pour sa vallée présentant un écosystème unique au monde. Le Museo del desierto de Saltillo nous a tout expliqué sur la zone et donné envie de la visiter. Il s’agit, en effet, d’une région qui, aux premières heures de la formation de la Terre, à l’ère du précambrien, était recouverte d’eau. Le mouvement des plaques tectoniques au moment de la formation de l’océan Atlantique causa ensuite une élévation de cette zone qui resta isolée du reste de l’océan et du monde pendant des millions d’années. Une partie de l’eau s’est ensuite infiltrée dans le sol et a été retenue dans des sites souterrains sous les montagnes. Aujourd’hui c’est une « zone humide » qui recèle une faune endémique étudiée par les scientifiques : des bactéries apparues il y a plus de 3.5 millions d’années et qui vivaient alors que l’oxygène n’existait pas encore, des poissons et des tortues  rares par exemple.

 

 

 

 

C’est avec enthousiasme que nous nous y rendons. Comme il y a potentiellement pas mal de sites à visiter, des lagunes transparentes aux dunes de gypse, des carrières de marbres au fleuve dans le désert, nous devons faire un choix.

En effet, une double mauvaise surprise est au rendez-vous.

Tout d’abord, les horaires d’ouverture ne sont pas du tout adaptés à la réalité brûlante du terrain : 10h /17 h. C’est ridicule. Tout le monde souhaiterait pouvoir pénétrer dans des endroits comme ceux-ci tôt le matin ou tard l’après-midi. Mais ce n’est pas possible  ou alors il faut rajouter un bon gros supplément.

Et le supplément, tu n’as pas envie de le payer car les prix de chaque site sont surévalués (rapport « qualité/prix ») : entre 100 et 200 pesos par personne (5 à 10 dollars), généralement sans exemption pour les enfants et sans aucune politique familiale. La visite des « playitas » (une vaste lagune turquoise dans le désert) est encore plus chère : chacun doit s’acquitter de 200 pesos l’entrée et il faut encore ajouter 550 pesos de guide obligatoire pour 1H30 de visite. Bref, à 3, si tu veux faire 2 sites et les « playitas« , c’est une journée à 100 dollars pour marcher dans le désert sans autre prestation, sans la bouffe, ni l’essence pour venir. Trop nul ! Nous ne sommes pas les seuls à être insatisfaits car beaucoup de mexicains n’ont pas les moyens de payer ces tarifs spéciaux pour « gringos-bingos ». Le bon côté des choses, c’est que moins de personnes ont accès à ces endroits, plus ils sont à l’abri du tourisme de masse, leur existence étant déjà sérieusement compromise. Cependant, les prix élevés n’ont pas cette finalité première car la plupart des sites sont privés et rapportent de l’argent aux seuls  hôtels qui les possèdent et pas du tout au village ni aux scientifiques qui y travaillent.

 

Bon, avec tout ça, nous optons pour les dunes de gypse, donc de sable blanc. 

 

 

 

L’endroit est superbe mais la réverbération du soleil, même à 10h du matin, est dure à supporter.

 

 

 

C’est un petit « White Sand Dunes » qui s’en distingue par la couleur de son sable un peu plus ocre et par les concrétions que l’on y trouve. Il y a aussi un magnifique effet de contraste du sable blanc avec les sombres montagnes qui entourent ce petit désert.

 

 

 

Néanmoins, pour qui a visité le parc national de White Sand Dunes au Nouveau-Mexique (ici), le site est beaucoup moins impressionnant.  Au bout d’1H30, nous en ressortons afin de ne pas finir la journée aux grands brûlés.

 

Nous nous rendons ensuite à la « poza azul« , seule lagune encore ouverte au public. C’est un superbe endroit où j’ai pu observer des tortues et des poissons endémiques dans des eaux totalement transparentes qui jaillissent des profondeurs de la terre.

 

La première poza contient la faune.

 

 

 

J’ai même pu observer cette tortue, mais la photo n’est pas de moi  : (http://www.desertfishes.org/cuatroc/organisms/herps.html)

 

Puis, en chemin vers la lagune bleue, on peut apercevoir la source de celle-ci.

 

 

Enfin, clou du spectacle, un observatoire a été placé à côté de la laguna azul pour la prendre en photos sans l’abîmer. 

 

 

 

Après toutes ces émotions de nature, nous hésitons à continuer les visites, mais, d’une part, il fait une chaleur accablante ; d’autre part, on en a déjà marre de se faire prendre pour des vaches à lait. J’irais bien au bord du fleuve (« rio mezquites« ), mais comme pour les « playitas » l’endroit est détenu par un hôtel qui fait payer 150 pesos le droit d’entrée et t’interdit strictement d’emporter de quoi boire ou manger pour pouvoir mieux te vendre à prix d’or les denrées alimentaires dont tu auras besoin pour survivre en plein soleil. Nous en resterons donc là. Tout comme beaucoup d’autres visiteurs exaspérés par les abus.  Tant pis pour nous et pour la bourse des hôteliers,  et tant mieux pour la préservation de l’écosystème. Le village n’étant pas spécialement intéresssant en lui-même, nous retournons dormir à Nadadores un peu déçus d’avoir fait autant de kms pour ne pas en profiter davantage.

 

 

 

On se contentera donc de rêver au coucher de soleil dans le désert en admirant  les photos des autres !

 

 

 

 

Il me resterait, pour être exhaustive, à vous parler de notre passage de frontière vers les USA à Piedras negras qui a été un pur enfer, mais ce sera l’objet d’un autre article que je consacrerai aux passages en douane au Mexique avec son véhicule (c’est ici si vous voulez en savoir plus).

 

Conclusion : 

 

Bien que son approche puisse paraître a priori rebutante le Coahuila restera pour nous un  bon souvenir. Certes les paysages sont monotones et parfois désolés pour qui passe à toute vitesse sans s’arrêter, mais ils offrent en réalité une richesse de vie incroyable pour qui prend le temps de la découvrir. 

 

Point de vue sécurité, les routes principales et secondaires sont en bon état et nous avons ressenti une ambiance beaucoup plus sereine que dans le Zacatecas, le Chihuahua, le Tamaulipas ou le nord Nuevo Leon où les habitants nous mettaient tous en garde contre le crime organisé, les risques d’enlèvements ou la délinquance de la route. Rien de tel ici. Il faut dire que le Coahuila est relativement plus safe que ses voisins, comme le montre les « semaforos » mis en place par le gouvernement fédéral pour jauger chaque mois de tous les cas de crimininalité et de délinquance dans chaque Etat du pays (Semaforo delictivo. gob. mx : ici). C’est également le 3ème Etat du pays où les habitants se sentent le plus en sécurité (ici). On s’est tellement sentis « confortables » dans le Coahuila que nous avons même dormi à Piedras Negras en zone frontalière sur un parking  non gardé à 3 rues de la douane, dans un quartier très familial. Un peu contraints et forcés par les circonstances, mais sans aucun souci. Ce qu’on n’aurait pas fait à l’intérieur de Ciudad Juarez, par exemple.

 

Par dessus tout, nous avons rencontré dans le Coahuila des mexicains d’une gentillesse confondante. Non seulement la plupart se sont montrés curieux et orgueilleux que des français viennent visiter leur région (il n’y a pas beaucoup de touristes dans le Coahuila et encore moins de français), mais à 3 reprises en une semaine des gens nous ont spontanément offert de la nourriture typique pour que nous la goûtions, refusant d’être payés. Un monsieur, voyant que nous cherchions de l’internet, était prêt à nous offrir une chip de téléphone pour nous dépanner. Enfin, la police a également été très sympa et nous a plutôt cajolés qu’emm**dés.  Cette générosité nous a vraiment fait chaud au coeur et montré, une nouvelle fois, que les mexicains ne peuvent pas être assimilés à l’horrible réputation que certains leur font.

 

Une pensée sur “Coahuila : qui a dit qu’il n’y avait rien à voir dans l’enfer du désert ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.