C’est parti ! Concrétisation de nos nouveaux choix de vie

Oaxaca, RV Rancho Park

 

Et soudain, il s’est arrêté de pleuvoir ! Plus une goutte d’eau, la nature comme passée au lance-flammes, des températures que les plus fins météorologues français qualifieraient de « dangereuse canicule » et nous … savourant … Savourant une aridité que nous n’avions plus rencontrée depuis des mois et des mois, savourant la beauté de ces arbres qui malgré tout donnent des floraisons généreuses, savourant le changement qui s’opère une nouvelle fois dans nos vies.

 

Nous sommes calés au camping de Oaxaca depuis un mois et je vous explique pourquoi.

 

Lost in translation, encore une fois

 

Cette année 2022 sera pour nous une année de transition et, si Dios le permet, nous la concevrons avant tout comme une année d’expérimentations, avant de peut-être nous refixer en Colombie (ailleurs qu’à Guatapé) ou dans un autre pays. Le but des prochains mois est avant tout d’essayer de vivre un peu au Mexique (au camping, avec le côté sympa de voir du monde), un peu sur la route (en voyage en Amérique centrale) et un peu au Panama (dans un appart’)  pour voir ce qui nous convient le mieux. Pour le moment, nous n’avons donc pas racheté quoi que ce soit où que ce soit (surtout que la maison n’est toujours pas vendue), hormis nos deux nouveaux camping-cars au Mexique. L’objectif de ces prochaines semaines serait, idéalement, de déterminer avec certitude si nous pouvons obtenir un visa mexicain et/ ou panaméen.

 

 

Ce mois-ci, je n’ai pas donné trop de nouvelles car nous avons goûté aux « joies » d’être un peu à côté de la plaque tout le temps et avec tout le monde.

 

Comme à chaque fois que nous venons au Mexique, nous avons commencé par nous perdre dans les fuseaux horaires : nous avions oublié que l’arrivée à Cancun se fait à GMT -5 heures, mais  qu’à Oaxaca nous sommes à GMT -6 heures. On s’est planté plusieurs jours sur la nuance, et quand enfin nous l’avons pigée, le Oaxaca est passé de l’heure d’hiver à l’heure d’été, soit à GMT – 5 heures, comme à Cancun. Ce que nous ignorions ! On voyait bien qu’au camping tout le monde se réveillait avant nous et avait l’air de nous considérer comme de grosses feignasses ne se levant jamais avant 9 heures du matin, mais on ne comprenait pas trop pourquoi hihi. Le temps de reconnecter nos quelques neurones restants et c’est  la France qui est elle aussi passée à l’heure d’été. Nous étions alors tout à fait paumés pour téléphoner. Pffff….

 

 

Des fleurs et des couleurs

 

 

De toute façon, ça n’a pas trop d’importance car, dans le Oaxaca, le temps est resté bloqué en mars 2020. Malgré la vaccination, le folklore du covid est toujours le même : port du masque jusque sous les yeux, voire du double ou triple masque, port de la visière en plastique, lavage de pieds à l’entrée des boutiques, avec prise de température et distribution de gel hydroalcoolique. C’est trop, trop chiant avec 36 degrés à l’ombre. Le summum c’est que les mexicains qui, globalement, sont d’une désinvolture inouïe pour absolument tout (cf. l’état négligé de leurs jardins et intérieurs de maison, l’état déglingué de leurs bagnoles, même récentes, l’absence de soins aux animaux, aux routes et à tout le reste, l’inexistence d’une hygiène de base dans la restauration, etc) sont hyper consciencieux avec le respect des règles anti covid. Certes, les taxis brûlent les feux rouges sans aucune vergogne, provoquent des accidents de la route dont ils sont eux-mêmes victimes, mais avec un double masque sur le nez. Morts, certes, mais pas du Covid hihi… Quant aux enfants, ils ne retourneront en école présentielle normale qu’à partir de  … lundi 25 avril 2022 ! Depuis mars 2020, dans le Oaxaca, les classes des écoles publiques se faisaient en virtuel ou en  semi présentiel (une fois tous les 3 jours, par exemple, avec des groupes de 10). L’horreur pour les gamins qui, on le voit avec la petite copine mexicaine de Charles, ont complètement décroché et sont devenus accros aux écrans et aux jeux vidéos et n’aiment plus jouer « normalement » avec les autres.

 

 

La amiguita mexicana qui lève enfin la tête de son téléphone

 

 

Tout ça pour dire que de toute façon, ici, l’espace-temps local est encore plus distendu que celui des colombiens. Pas étonnant qu’ils soient encore en 2020 hihi … Pinaise …dans le quotidien, j’avais occulté qu’une invitation à déjeuner fixée à 13 heures, pouvait te conduire à commencer le repas à 17 heures. Car il n’est pas prêt. Et que tu passes tout ton aprem assise sur le canapé familial à regarder le plafond pendant que les autres sont sur leur téléphone, peu à peu morte de faim, en attendant de passer à table…. A l’inverse, j’avais perdu de vue qu’une invitation au dîner du soir, peut aussi  signifier dans la tête de tes hôtes que le dîner débutera à 17 h (comme l’almuerzo de la veille finalement). Du coup, nantie de l’expérience précédente, tu te pointes à l’heure dite gavée comme une oie, en pensant souper vers 21 heures, mais le repas est déjà posé sur la table. Désorganisation, quand tu nous tiens …

 

Cela dit, j’adore toujours autant les marchés mexicains …

 

 

 

Mais point de vue propreté, ça craint ! Si tu survis à un repas dans un mercado,c’est que tes anticorps sont désormais prêts à te défendre contre à peu près tout hihi

 

Par 36 degrés à l’ombre, la viande en plein air attend d’être vendue

A table !

 

 

Un petit dessert pour la route !

 

 

 

Face à cette absence de dynamique mexicaine, nous avons commencé à nous agacer un tantinet (mais pas plus qu’en Colombie, dans le fond), avant de faire comme les autres : prendre notre mal en patience. Et de la patience, il nous en a fallu car, nous sommes aussi en décalage avec le monde technologique de la banque. Celui-là, je le hais. Il a encore bloqué l’accès à tous nos comptes bancaires que ce soit en France ou ailleurs. « Pour des raisons de sécurité ». Nous avons donc passé 20 jours à essayer de les débloquer et, au moment où j’écris, tout n’est pas résolu. C’est trop chouette d’être à l’étranger sans argent ! Heureusement qu’on avait un peu de liquide … 

 

Faute de pouvoir payer, c’est comme cela que nous avons pris 3 semaines de retard pour  faire acheminer nos nouvelles plaques d’immatriculation (à notre nom) depuis les US, ce qui bloque nos déplacements longue distance. On aurait quand même pu continuer avec celles des anciens proprios, mais, truc trop drôle, on s’est fait piquer la plaque avant du petit CC (celui qui nous sert de voiture au quotidien). Il parait que c’est un sport national au Mexique. Pffff…. Du coup, on attend encore et encore ….

 

 

Heureusement, Oaxaca c’est joli

 

 

Deux pour le prix d’un (façon de parler)

 

Bon, rien n’est très grave dans le fond car nous avions prévu de demeurer 2 mois au camping de Oaxaca pour voir si la vie dans ce coin nous plaît. La bonne chose, c’est que Carlito a pu resocialiser avec des enfants de toutes nationalités et s’éclater tous les après-midis dans la piscine du camping que ce soit avec Fernanda, sa grande copine mexicaine depuis plusieurs années, ou les ados de passage.

 

Los amiguitos :

Los demas amiguitos

 

 

Jérôme quant à lui s’est collé à la restauration des deux camping-cars que nous avons acheté. Les deux partagent quelques points communs : ils sont vieux (1997 ou 1998), sont immatriculés aux US, sont des FORD, ont un moteur V8.  Les points communs s’arrêtent là. Même si les 2 consomment un max d’essence, nous voulions des véhicules américains dont on trouve les pièces sur tout le continent. Ras le bol des véhicules européens qui sont difficilement réparables. Parce que les pannes, ça nous connaît hihi

 

« Le Ford Coachmen »

 

Le premier, c’est un Ford « Coachmen » qui mesure 6 mètres de long. Autant le dire, il  a look de surfeur qui correspond tout à fait au côté « Brice de Nice » de Jérôme. Comment on va frimer avec lui sur les plages du Pacifique !!! Ce qui est sympa avec ce véhicule, c’est que son ancien propriétaire, très sérieux et méticuleux, nous l’a laissé en parfait état. Certes, son intérieur est vintage, mais il est impeccable. Il y a donc très peu de travaux à y faire, si ce n’est de  gagner un peu de place pour mettre nos affaires car son aménagement intérieur est un peu insolite. Prévu pour 6 couchages, on peine à y dormir à 3. Néanmoins, il comporte l’essentiel pour qui sait se contorsionner : des couchages, une cuisine, une toilette, une mini douche et quelques micros placards. C’est avec lui que nous voyagerons.

 

Visite en photos :

 

 

Dedans, c’est bizarrement foutu : visite depuis l’arrière vers l’avant :

 

Tu peux rentrer par derrière ou par le côté avant droit

Puis, il y a une toilette et juste en face quelques minis placards et un frigo

Et le lit de Carlito, sous le toît, façon sarcophage, avec 40 cms de hauteur

 

C’est assez minuscule au final car mal organisé comme souvent dans les RV américains, avec des meubles en bois massifs comme chez mémé, la moquette et les canapés en velours. Mais, il nous plaît bien ce petit véhicule ! Par contre, si tu mesures plus de 1.75 m c’est mort : tous les couchages sont trop petits ! 

 

 

Le « Ford Tioga »

 

Le second camping-car était prévu pour rester sur place, c’est-à-dire pour passer d’un camping à l’autre et nous servir de maison secondaire au Mexique. Heureusement que nous ne lui avions pas assigné d’autres fonctions car nous aurions été dépités ! Comme je l’ai expliqué dans mon précédent article,  le « Ford Tioga » ressemblait plus à squat qu’à un véhicule de voyage quand nous l’avons récupéré le mois dernier. Certes, la famille qui nous l’a vendu nous avait avertis que sa déco d’origine était moche, que certains trucs ne fonctionnaient plus, mais on était loin de se douter de l’état réel du véhicule.

 

 

 

 

C’est en arrivant au camping de Oaxaca que nous avons compris qu’il était bourré de vices cachés et qu’il allait falloir lui accorder du temps, de l’argent et de l’amour ou le mettre à la casse. On a choisi la première option car, malgré tout, on le trouve super bien agencé à l’intérieur, avec sa vraie chambre et son lit en 160, sa salle de bain indépendante, sa cuisine et la grande capucine qui sert de chambre à Carlito. Il faut dire qu’il mesure 9,40 mètres de long sur 2,50 de large (ce qui nous fait environ 22 m² de surface habitable si on inclut la capucine) : nous n’avons jamais eu un aussi grand véhicule, aussi sympa à vivre. Pour circuler, c’est autre chose, car il ressemble plus à une péniche qu’à un hors-bord, mais il n’a pas vocation à faire beaucoup de route avec nous.

 

 

Le problème c’est que non seulement la déco était obsolète, mais que sa cellule était et est toujours en très mauvais état. En décollant la tapisserie, nous nous sommes aperçus que ses parois tombaient en lambeaux et que la capucine  s’affaisse, facilitant en bout de course des entrées d’eau de pluie dans les panneaux en bois latéraux.

 

 

Il nous a donc fallu contracter divers artisans pour nous aider à faire les premières réparations en urgence, avec le coût et les emmerdements qui vont avec. C’est bien simple, hormis au Panama où les artisans sont pires que tout, je n’avais jamais vu des brêles pareilles. Pour l’économiser, ils pulvérisent de la colle sur les murs plutôt que de la passer au pinceau (du coup il y en a partout). Ils posent une tapisserie comme on ferait un patchwork. Tu leurs demandes de changer les assises de tes fauteuils avant de bagnole, commandant une forme « siège baquet » et ils te rendent des sièges en forme de « dos de dromadaire » (mes pieds ne touchent plus le sol quand je suis assise, ce qui est bien confortable pffffff), etc, etc … Bref, ils te rendent fous !! Je n’ose même pas imaginer la construction d’une maison dans ce pays ….

 

Photos des premières réparations : 

 

 

 

Il y avait du boulot ! (et il y en a encore beaucoup, hélas)

 

 

Et le plus pourri a fini par être remplacé. Par exemple, ce morceau qui descend jusqu’au châssis et tient presque à lui seul la partie gauche de la capucine.

 

 

 

Côté déco, nous avons fait retapisser tout l’intérieur en gris uni et mis des filtres aux fenêtres, refait entièrement les canapés et posé des rideaux plus jolis que les ignobles stores initiaux.

 

Résultats pour la cuisine /salon /capucine :

 

 

Et pour la chambre : 

 

 

 

Il nous reste pas mal de boulot sur la structure et en décoration, comme refaire la salle de bains, poser des lampes ou revernir les meubles, mais disons que le Ford Tioga est désormais vivable de façon plus agréable !

 

 

La suite petit à petit !

 

 

4 pensées sur “C’est parti ! Concrétisation de nos nouveaux choix de vie

  • 23 avril 2022 à 19 h 39 min
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    Cc eh bien que de péripétie, tu mets fait toujours rire avec tes histoires, j’adore. Nous vous souhaitons de trouver l’endroit idéal pour vous poser. Carlito devient un beau mec, ça lui fait quel âge ? Et la petite copine mexicaine est très jolie ☺️. Bonne continuation des bisous à vous 3

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    • 24 avril 2022 à 21 h 54 min
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      Coucou amiga ! Il vient de fêter ses 12 ans en janvier ! Merci fidèle lectrice ! Grosses bises à vous 2 !

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  • 24 avril 2022 à 16 h 08 min
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    Bon, le pire dans la vie c’est de s’ennuyer, et là vous êtes vaccinés…

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