Galapagos, île de Santa Cruz
Mercredi 27 avril, le réveil ne sonne pas. Enfin, il ne sonne pas à l’heure adéquate car nous l’avons mal réglé. Un avion nous attend pour nous rendre aux Galapagos à 6h55 du matin et nous dormons du sommeil du juste ! Une intuition fait quand même ouvrir un œil à Jérôme : oh p**** !! Debout ! On est à la bourre ! C’est bien ce que se dit l’agent du parking (très bien, au demeurant, je laisserai nos bonnes adresses et budget en fin de second article ) où nous dormons, lequel nous attend pour nous accompagner à l’aéroport. Sous son œil goguenard, nous déboulons du fourgon comme des balles, en vrac, à peine habillés et absolument pas coiffés. En route !!!
Je suis à peine rassurée de prendre l’avion : si les équatoriens pilotent leurs avions comme ils conduisent leurs bagnoles, avec accélérations brusques, coups de freins inopinés et mise en danger de la vie d’autrui à chaque instant, le voyage risque d’être pénible … Carlito est de mon avis. A peine entré dans l’avion, il éjecte les deux pilotes et prend les commandes en mains. Je suis totalement rassurée et me détend immédiatement. De fait, l’avion décolle et se pose sans encombres à l’aéroport de Baltra, Galapagos, sous les acclamations des passagers.
Au passage, nous survolons les fameux volcans que nous n’avons jamais pu voir jusqu’alors !
Mais le voyage ne prend pas fin ici. Baltra n’est pas une ville, ni même un village, seulement un aéroport, situé sur une petite île éponyme au nord de celle de Santa Cruz où nous allons passer 5 nuits en 2 fois. En effet, vous ne le savez peut-être pas, les Galapagos sont un archipel, composé d’îles habitées ou non, accessibles ou pas au tourisme. Comme nous ne restons pas longtemps, nous avons décidé de ne séjourner que sur 2 d’entre elles pour ne pas perdre de temps dans les déplacements.
Tassés comme des cornichons dans un bocal, nous prenons un premier bus, lequel nous conduit à un bac nous permettant de traverser le bras de mer qui sépare Baltra de Santa Cruz.
Enfin, un second bus nous dépose à Puerto Ayora, petite ville où nous séjournerons. La conduite est toujours aussi douce et je manque de vomir sur ma voisine, tatouée à mort, anneau dans le nez me rappelant certains bovins de nos campagnes. Enfin, l’essentiel est accompli : nous sommes arrivés à bon port après avoir été accueilli par un superbe vol de pélicans.
Récit de ces quelques jours …
Puerto Ayora, un village sympa
Nous avons réservé 4 nuits par air BnB dans ce que je crois être une chambre chez l’habitant. Bonne surprise, nous découvrons qu’il s’agit en fait d’un petit appartement de 40 m² tout confort. C’est tellement grand que nous manquons de nous perdre entre le frigo et le four micro-ondes, 10 mois passés dans un fourgon de 6m² ayant transformé notre perception des dimensions.
Grisés par l’espace, nous passons notre première matinée à profiter de la terrasse, de la douche qui coule « pour de vrai » (les voyageurs me comprendront), de la télé pour Carlito ! On a bien fait de venir aux Galapagos, on aurait trouvé ça nulle part ailleurs, c’est sûr !!
Bien que nous soyons venus avec de la nourriture en provenance du continent (ne riez pas, je vous rappelle que vous faîtes la même chose quand vous partez au ski ! J’en connais même qui dévalisent leur boucher préféré avant de se rendre dans le sud de la France), il nous faut acheter deux ou trois bricoles dont l’importation est interdite, à savoir de l’eau, des fruits et des légumes (l’eau, on ne sait pas pourquoi n’a pas le droit d’entrer dans un avion, tant qu’à la verdure, elle risque de contaminer les Galapagos). Surprise, le litre d’eau coûte entre 4 et 8 fois plus cher que le litre de diesel. Cherchez l’erreur…
L’après-midi, nous traversons Puerto Ayora pour aller visiter la fondation Charles Darwinn et rendre une petite visite à ses protégés : les tortues géantes des Galapagos et les iguanes.
On a trouvé une race très étrange de tortue :
Les iguanes terrestres , sont en pleine forme également !
Petit arrêt à la plage adjacente de la Estacion. Les gros crabes rouges y pullulent.
Le spectacle est cependant ailleurs. Il nous attend sur le port de pêche où les animaux marins ont rendez-vous chaque soir avec les pêcheurs.
Des otaries apprivoisées attendent patiemment d’être servies, au même titre que les femmes du coin. Malheur néanmoins à celle qui n’attend pas son tour : le mâle dominant la chasse sans ménagement !
Les pélicans, eux aussi, se bousculent, s’arrachant la nourriture du bec !
Les frégates sont aussi présentes. On aurait aimé que la saison des amours soit encore en cours pour voir les frégates gonfler leur gorge, mais ce n’est plus l’époque.
Placide, un iguane de mer observe la scène !
D’ autres oiseaux sont également dans le coin :
Tortuga bay, recontre avec les tortues marines ?
Comme nous sommes bien décidés à nous reposer un peu, le lendemain nous nous levons à 6 heures du matin pour nous rendre à pieds à la plage de Tortuga Bay. D’une part, car il y a plusieurs kms à parcourir et qu’on souhaite éviter le soleil et la chaleur, d’autre part, car l’observation des animaux se fait le matin.
Au radar, nous quittons notre location, pour nous enfoncer sur le chemin aménagé. Sommes-nous mal réveillés ou fait-il effectivement mauvais ? Une brume de mer très humide nous enveloppe… C’est pas vrai ce pays !! Il ne fera donc jamais beau ?! On savait que nous partions un peu tardivement pour avoir un franc et beau soleil, la saison des pluies arrivant ici aussi à grand pas pour quelques mois. Mais quand même …
L’atmosphère est feutrée et les contours de la plage relativement indéfinis.
Les noirs iguanes se confondent totalement avec les pierres en lave, au risque de marcher dessus. Seules celles sommeillant sur la plage se distinguent par contraste. Waouh !
Il est tôt, des requins s’ébattent encore dans la baie avant que le flot de baigneurs ne les fasse bientôt fuir.
Et nous ? Que fait-on ? On plonge ou pas ? L’eau n’a pas l’aire chaude et je déteste l’eau froide. En même temps, c’est dommage … Allez ! Hop ! Tandis que Carlito enfile se bouées et son masque, nous mettons notre maillot. Nous faisons connaissance de sympathiques poissons qui ne nous lâchent plus d’une semelle. Curieusement, nous avons l’impression qu’ils nous observent autant que nous les regardons.
Le brouillard finit enfin par se lever, découvrant une plage paradisiaque.
Il est temps de partir avant de finir aux grands brûlés. Au fait, nous n’avons pas vu la carapace d’une tortue !!
L’après-midi, petite balade autour d’une lagune très mignonne, la laguna Ninfas. La mangrove, c’est beau !!
Les Galapagos, c’est pas seulement des plages !
Quand on pense aux Galapagos avant d’y être venu, on a forcément en tête les reportages montrant les animaux marins. Pourtant, les Galapagos, ce ne sont pas que des plages avec des eaux cristallines. Ce sont avant tout des îles volcaniques et donc montagneuses, recouvertes d’un écosystème très particulier. Pour nous, la surprise était néanmoins ailleurs. Nous pensions que les Galapagos étaient un vaste parc naturel, presque inhabité, et restreignant au maximum les visites et donc la gêne causée aux animaux.
Les choses sont en réalité plus nuancées. D’une façon générale, de nombreux îlots sont interdits à la visite, tout comme de nombreuses parties des plus grandes îles. Pour autant, il y a des petites villes notamment sur Santa Cruz, Isabella et San Cristobal et une petite partie de ces îles sont cultivées (bananes, café, etc). Tant qu’à l’écologie … Elle donne un peu l’impression d’être à double vitesse. Les touristes sont cantonnés dans certains secteurs terrestres ou maritimes, sur des chemins dont on ne peut sortir. Ce qui est très bien et très bien fait. En revanche, nous n’avons pas eu l’impression que les équatoriens étaient plus respectueux de leur environnement ici qu’ailleurs. Seule une initiative a retenu notre attention, celle d’un monsieur ramassant les mégots de cigarettes chargés de substances toxiques dangereuses pour les hommes, les animaux et la terre qu’ils polluent dangereusement. Il en a fait son combat, rappelant aux autorités équatoriennes qu’il est interdit de faire entrer sur les îles des produits beaucoup moins nocifs pour l’environnement que lesdits mégots dont tout le monde se moque.
Tout ça pour dire que nous nous lançons à l’assaut de la partie haute de Santa Cruz, le tout en taxi.
Premier arrêt, los Gemellos, deux cratères jumeaux recouverts de végétation endémique.
Puis, visite d’un tunnel formé par la lave en refroidissant. Disons le clairement, c’est pas pour les gros ou les personnes trop raides !
Enfin, nous nous rendons sur le site del Chato où des tortues géantes vivent en liberté. Au passage, le taxi en frôle une sur la piste.
Si vous vous demandiez comment les tortues font des œufs, voici la réponse ! Pauvre tortue femelle écrasée sous 200 kilos de tortue mâle. Il paraît que toutes peuvent vivre jusqu’à 150 ans, mais je suis sure que cette tortue femelle succombera avant. D’ailleurs, elle paraît lessivée !
Les autres se promènent tranquillou sous le regard émerveillé des visiteurs.
Au fait, ça fait comment d’être une tortue ?
Bon, c’est aussi quand même un peu des plages !
L’après-midi, extirpés de nos carapaces, nous partons en bateau taxi à la plage de los alemanes.
Petite plage abritée des vagues, permettant à Carlito de se débarrasser de ses bouées.
Il ne sait pas nager mais a décidé du contraire. Sous nos yeux étonnés, il se lance à l’eau avec son masque et se débrouille très bien, flottant et nageant comme un petit chien.
Fou de joie de son exploit, il sera difficile de le convaincre de la nécessité de sortir de l’eau.
Un couple de raies vient admirer le nouveau venu. Sorties de la mangrove, elles nagent tranquillement entre les baigneurs, totalement sereines. On les reverra le lendemain, même endroit, même heure !
En attendant, le spectacle se déroule sur le port. Tandis que les hommes sont réunis autour de parties de volley, les femmes et les touristes admirent les danseuses qui fêtent la journée internationale de la danse. Sympa !
Des couloirs d’eau et de lave
Il existe une autre idée reçue sur les Galapagos, c’est qu’on ne peut pas les visiter en « individuel » et qu’il faut forcément faire une croisière ou prendre des excursions ou une agence. Ce qui est totalement faux. Contrairement à l’Amazonie où il est difficile de voyager par ses propres moyens, aux Galapagos, on peut s’organiser comme on le souhaite et ne faire que des visites gratuites. Ensuite, on peut sophistiquer les choses à l’infini, en fonction du temps et du budget dont on dispose.
Le site des Grietas fait partie de ceux accessibles gratuitement et facilement. Il s’agit d’un couloir de lave, remplit d’une eau saumâtre translucide, dans laquelle nage de nombreux poissons. Nous avons la chance d’y plonger avant que les tours operators et leurs hordes de touristes ne s’y jettent à leur tour. L’eau est carrément froide, mais le spectacle en vaut la peine ! Comme il y a plusieurs dizaines de mètres de profondeur, Carlito remet ses bouées ! Comment ai-je pu penser que les Galapagos me donneraient l’occasion de me baigner dans une eau bien chaude ?! Pour l’instant c’est raté !
Nous traversons des zones marécageuses où nichent de nombreux oiseaux:
Y pousse aussi un cactus endémique :
Nous nous couchons relativement tôt car le lendemain, le bateau pour l’île d’Isabella part à 7 heures du matin. Au fait Jérôme, tu as pensé à régler le réveil correctement cette fois ?!
A suivre …!
J’ai trouvé ou je vais y aller a la retraite . Un endroit vraiment magique Valérie!! Merci de nous le faire découvrir! Bisous
Coucou
Je suis comme la tortue croisée : au bout du roulot :(( aussi partager un petit bout de votre voyage aux Galapagos me ressource et me vide la tête :)) c’est magnifique et exceptionnel d’être aussi près des animaux, de la nature pour Charles à son âge est magique !!
Des bises
Hola Delphine ! Prends soin de toi ! J’espère que tu as programmé de très longues vacances pour cet été ! Grosses bises !
Superbes photos, cela nous rappellent de bons souvenirs de seulement quelques mois. Je continue la lecture de votre blog, dommage nous aurions nous rencontrer.
Merci beaucoup !