Copacabana, La Paz, Temple de Tiwanacu
Comme je l’ai expliqué dans l’article précédent, il était impensable que nous n’achevions pas notre tour bolivien avant de quitter le continent. Nous avons vraiment aimé ce pays, bien qu’il ne s’offre pas aussi facilement aux visiteurs que l’Argentine ou le Chili. J’en avais déjà rendu compte en septembre, dans cet article : « 15 réflexes á laisser en France avant de voyager en Bolivie«
En août, nous nous étions heurtés à la longgggggue grève des mineurs de Potosi, laquelle avait déjoué une partie de nos plans. En février, c’est encore le climat social qui nous a contraint à nous dérouter d’abord vers le Pérou, avant de pouvoir rejoindre la Bolivie. Le blocage du pays par les chauffeurs routiers ayant été suspendu pour un temps indéterminé, nous avons pu franchir la frontière à Copacabana pour accéder ensuite à La Paz. Problème : la paix sociale n’est jamais durable, surtout en période électorale.
Or, quand nous entrons en Bolivie le 14 février, nous ignorons totalement qu’un référendum constituant doit avoir lieu le 21 du même mois. Le nombre de mandats présidentiels étant limité, la question posée aux boliviens est simple : « doit-on réviser la Constitution afin de supprimer cette restriction et – in fine – permettre à Evo Morales de se représenter pour un 4ème mandat en temps voulu ? ». Nous avions lu sur internet que celui-ci (bien qu’il soit le 1er président « indigène » à avoir été élu et qu’il soit au pouvoir depuis 2005) était de plus en plus contesté dans son propre pays et sur la scène internationale (des rumeurs accusant même Obama et les US de financer l’opposition afin de causer sa chute). Nous allons le vérifier in vivo !
La Paz, la mal nommée ?
Arriver à La Paz par Copacabana est en apparence assez simple. Il suffit de quitter les bords du lac Titicaca par une bonne route de montagne offrant des vues magnifiques sur celui-ci.
Petit problème néanmoins : comment traverser le bras d’eau qui sépare la presqu’île de Copacabana du reste de la Bolivie ? Aucun pont n’existant, il nous faut donc nous résoudre à emprunter le service de bacs mis en place. Et quel service ! Ce sont en fait des barques en bois à fond plat, mues par de ridicules petits moteurs, qui permettent aux véhicules de traverser d’une rive à l’autre. On est vraiment obligés ??? Oui ? Bon, alors allons-y !
Quelques minutes et sueurs froides plus tard, nous accostons sans encombre sur la terre ferme. Ouf ! Ce que nous ne savons pas, c’est que le plus dur reste à venir !
En effet, lorsque nous arrivons dans la gigantesque banlieue de La Paz, à El Alto (4000 mètres d’altitude environ), ville tentaculaire, en travaux et saturée de véhicules, des manifestations et blocages sont en cours. Nous avons prévu de dormir sur le parking de l’aéroport, mais il nous faudra plusieurs heures pour le rejoindre puisque des manifestants filtrent la circulation… C’est normal nous apprend-on, les élections sont proches ! Bon … Admettons !
Rejoints par Christian et Valérie nous passons donc notre première nuit dans ce cadre idyllique, coincés entre la piste d’atterrissage et la ville toute proche. Qu’il est bon de s’endormir au son des avions qui décollent et de se réveiller avec les hauts-parleurs invitant les passagers à se magner le derrière s’ils ne veulent pas rater leur avion ! Qu’importe ! Les véhicules et leurs occupants sont en sécurité, ce qui est très bien dans une ville que tous s’accordent à qualifier de dangereuse.
Au petit matin, nous choisissons de nous rendre en taxi à La Paz. Inutile de vouloir y circuler c’est impossible. Arrivés devant la cathédrale, le palais présidentiel et la chambre des députés (qui se trouvent sur la même place), nous constatons que l’ambiance est « chaude ».
Des hommes politiques sont interviewés, Evo Morales lui-même est en grande conversation non loin de nous. On parle du référendum, on polémique.
Mais, ce qu’on dénonce surtout c’est l’horreur absolue qui s’est produite la veille à El Alto : des manifestants voulant obtenir de meilleures conditions d’études dans les écoles, ont envahi la mairie et mis le feu à cette dernière. Bilan : 6 morts.
C’est dans cette ambiance que nous partons visiter la ville la plus originale du monde !
La Paz, la compliquée !
Il faut prendre de la hauteur pour se rendre compte de l’immensité et de l’originalité de cette ville. Depuis les sommets del Alto ou des lignes de téléphérique qui la parcourent, les vues sont incroyables. On dirait que des milliers de petits cubes ont été posés en équilibre instable le long des parois des montagnes. Les pentes sont si raides que l’on se demande comment les voitures peuvent grimper (on plonge de 4000 m à 2700 m au plus bas) ! Qu’il est bon d’être piétons et de ne pas avoir à les affronter ! On se souvient que nos amis Christian et Armelle, empêtrés malgré eux dans des rues impossibles, avaient dû enclencher leur première courte pour pouvoir arriver au sommet hihi !
Pourtant, l’aspect original de la ville disparaît en grande partie dès que l’on perd en hauteur de vue. A arpenter à pied, La Paz est une ville sans grand intérêt architectural. A peine y trouve-t-on de-ci de-là de belles églises ou de jolies rues coloniales.
Rues coloniales :
Rues compliquées pour la circulation :
Pire. Nous nous faisions une joie de nous rendre dans les marchés « typiques » de la ville. En particulier le « mercado de las brujas », sensé vendre des plantes et autres articles médicinaux originaux. Il s’agit, en fait, d’un quartier attrape touristes où les boutiques vendent des vêtements andins, des tissus andins, des bonnets andins, des instruments de musique andins … jusqu’à l’écoeurement. Bref, pas plus typique que ca.
Il nous faudra nous rendre à El Alto, le soir de cette même journée, pour satisfaire notre besoin d’authenticité. Le marché del Alto, qui se tient le jeudi et le dimanche, est considéré comme l’un des plus grands d’Amérique du sud. Petite difficulté : il est réputé dangereux pour les touristes, sans que l’on sache vraiment si le risque tient à la probabilité de s’y perdre ou de s’y faire agresser. La chance est cependant avec nous : à la sortie du téléphérique, nous rencontrons Mario, chauffeur de taxi atypique et parfaitement bilingue franco-espagnol. Il accepte de nous servir de guide dans cet immense souk !
Le souk :
L´art de déguster la coca : on prend 4 feuilles que l´on recoit dans ses 2 mains.
La soirée s’achève dans le camion de Christian et Valérie. Mario nous explique comment il a appris le français en Bolivie, nous raconte les hauts et les bas de sa vie, ceux de son pays. Il connaît la France sur le bout des doigts alors qu’il n’y a jamais mis un pied !
Le lendemain, nous quittons nos amis. Départ trop rapide qui nous laisse bien tristes. En effet, nous ne les reverrons pas puisqu’ils rejoignent l’Uruguay et que nous regagnons le Pérou. Vous allez nous manquer !
Nos derniers pas en Bolivie : le temple de Tiwanacu
Si nous avons hâté note départ, c’est parce que nous avons appris qu’en raison des élections, il ne sera pas permis de circuler en Bolivie le dimanche 21 février. Avant de regagner le Pérou, nous faisons une dernière halte au temple de Tiwanacu, centre politique et spirituel des populations Tiahuanaco (qui ont précédé la culture Inca : 1500 avant JC, 1000 après).
C’est ici que nous voyons « nos » premiers cochons d’Inde en liberté, lesquels intéressent beaucoup plus Charles que les vieilles pierres et vieux monolithes ! Il y a aussi des lamas.
En début d’après midi, nous passons la frontière à Desaguadero. Le poste des douanes bolivien est dans un état de délabrement stupéfiant : les fenêtres sont brisées, le ménage n’a jamais été fait, les murs sont taggués, une odeur de rat crevé soulève le coeur … On dirait un squat ! C’est dans cette ambiance que nous patientons une bonne heure avant de pouvoir gagner le Pérou. Surprise ! Alors qu’en venant du Chili très propre, les contrôles sanitaires sont drastiques, en arrivant de la crasseuse Bolivie, ceux-ci sont inexistants ! Nous rentrons donc sans difficulté au Pérou. Enfin presque. Allez savoir pourquoi, le débile (euh … je veux dire le douanier) chargé des formalités m’autorise à séjourner 30 jours, alors qu’il en accorde 60 à Jérôme et Charles. Quand je lui fais remarquer son erreur, il refuse de modifier mon droit d’entrée, me renvoyant dans un bureau d’immigration pour obtenir une prolongation. Je suis furieuse ! Quel imbécile !
Comme quoi tout est possible partout :p. en espérant que le problème du droit de séjour a été réglé. Pour le reste, effectivement il s’agit des endroits magnifiques en jugeant vos photos!! Très originale le choix espagnol pour Carlito :p. Dommage que les problèmes mécaniques vous suivent tjrs! bisouss
ps: Félicitations a CARLITO pour ses réussites en ce qui concerne le droit constitutionnel :p, a la rentrée, directement en L2 :d
Je viens de rattraper quelques articles en retard. … Au moins pas de routine pour vous !!!
Je dois caler l’imposante pile de courrier désormais…
Bonne continuation……
Cc je pense que le débile de douanier n’aime pas les femmes, ou alors il a compté 30 j pour Jérôme et 30 j pour Charles, ce qui fait… 60 j et a fait une addition pour les 2… pffff pas très futé quand même… bon malgré tout cà, bonne continuation dans vos périples, bisous
PS : nous avons eu un week end tel un été de Normandie 😉 et avons mangé dimanche dehors chez des amis en tee shirt tellement c’était agréable et puis, pfiout, aujourd’hui la grisaille et pluie… on ne sait plus comment s’habiller ma ptite dame…