A une semaine du départ, l’essentiel est bouclé. L’état d’esprit : serein, ni impatience, ni peurs ingérables … A l’équilibre dirons-nous, sauf pour Charles qui est de nature inquiète et qu’il faut beaucoup rassurer.
Le quotidien est à présent expédié et les objets vaincus (on a eu le dessus ! YES !! je fais le serment que l’utilité de chaque objet sera désormais strictement évaluée avant d’avoir le droit de franchir le seuil de notre maison car je ne supporte plus cette accumulation de choses soit disant in-dis-pensables qui s’entassent stupidement dans les placards ou finissent à la poubelle, alors qu’elles nous ont couté si cher en temps, en argent et en convoitise).
A la question « comment allez vous faire pour partir ? » se substitue désormais celle de savoir « comment nous allons faire pour réussir notre voyage ? » (en attendant « et maintenant que vous êtes rentrés, vous allez faire quoi ? » 😀 ) Bonne question ! Du même genre que « félicitations pour la naissance de votre enfant ! Et maintenant comment allez vous faire pour qu’il devienne un merrrrveilleux adulte ? » …
Alors, comment allons-nous faire pour réussir notre voyage ?
Très peu d’attentes …
Et bien, hormis le fait de prendre les mesures de sécurité de base, nous n’allons rien faire, justement !
L’expression « réussir son voyage » n’a de toute façon aucun sens, chacun détenant sa vérité sur ce que peut être un voyage réussi ou pas (à part quelques évidences qui mettent tout le monde d’accord du genre : ne pas se faire dézinguer sur une plage, ne pas se faire prendre en otage au fond de la jungle, ne pas périr dans un accident de voiture)…
Pour nous, très très peu d’attentes quant à ce voyage : le minimum syndical : que nous partions tous les 3 en bonne santé et revenions tous les 3 en bonne santé dans un mois ou dans un an !!
Si en plus il fait tout le temps beau, que nous ne faisons que des rencontres magnifiques, que nous ne visitons que des endroits superbes, que les mets sont systématiquement délicieux et digestes, que les insectes, les chiens errants et autres importuns bipèdes se tiennent à carreau, c’est le rêve, on prend !!!
Sinon, nous sommes ouverts à tout et nous prendrons le meilleur comme le pire, en profitant du premier et en apprenant du second, comme nous l’avons toujours fait ici ou ailleurs.
Il me semble que mettre trop d’attentes sur un voyage (quelle que soit sa durée et à plus forte raison s’il est très court ou, à l’opposée, très long) c’est prendre le risque d’aller de déconvenue en déconvenue et de beaucoup souffrir ne serait-ce que moralement. Encore une fois c’est l’attachement au résultat qui crée la plus forte souffrance quand celui-ci n’est pas au rendez-vous. Je pense que tout le monde en a fait l’expérience en voyage (et dans sa vie quotidienne) : tu as tout préparé tu sais que tu veux voir telle montagne pour prendre telle photo et … il pleut pendant tes 15 jours de vacances = souffrance +++ même si tu n’oses pas le dire ou te plaindre parce que dans le fond « ce n’est pas grave, il y a tellement pire » ou variante « les copains vont se moquer de moi » !
De toute façon, en ce qui me concerne, ce voyage m’a déjà comblée sans être partie : il m’a permis de faire un vrai tri dans ma vie : de mes priorités jusqu’à mes placards : je me suis délestée du superflu : qu’est-ce que c’est bon hi hi !!!
Aurions-nous dû trouver un « vrai » fil conducteur à notre voyage ?
Encore une bonne question ! Alors nous, nous avons deux fils conducteurs : l’envie et le climat : c’est tout ! L’envie, j’en ai déjà parlé, a été le moteur de notre départ. Le climat sera la trame de notre voyage. Dis autrement, on va circuler afin d’être en phase avec les meilleures saisons pour chaque pays (évidemment on sait que ce n’est pas une science exacte 😕 ).
Fallait-il un autre fil conducteur plus sérieux ? A regarder les blogs de nos copains voyageurs, nous constatons que certains font le choix d’un voyage à connotation humanitaire, associative, artistique, archéologique, etc … Nous trouvons cela formidable quand il existe un vrai projet derrière. En ce qui nous concerne, nous assumons de partir pour partir sans aucun autre projet en arrière plan. D’abord – et sans porter de jugement sur les autres, ce n’est pas du tout notre intention – parce que faire de l’humanitaire c’est souvent se donner bonne conscience de voyager et c’est parfois … être à côté de la plaque ! Je renvoie à cet excellent article d’une famille de voyageurs en Ethiopie pour illustrer mon propos : « l’Ethiopie, 9ème mois de voyage et un gros doute ». A titre personnel, nous n’avons jamais fait d’humanitaire, mais pratiquons l’humanité au quotidien sans fanfares ni tambours : nous ferons de même en voyage. Pour le reste la vie nous portera.
Fallait-il au-moins tracer un parcours sérieux ? J’imagine que oui. Mais comme je l’ai déjà expliqué, tel n’a pas été notre choix car nous ne courons pas forcément après les tampons sur les passeports, le record du nombre de kilomètres à battre ou l’accumulation de visites de sites touristiques. Nous sommes ainsi faits que nous n’avons jamais pu tenir un programme un voyage, même sur deux jours. Alors sur une plus longue durée, inutile d’essayer. On va s’ajouter du stress pour rien.
Regrettons-nous de ne pas avoir de sponsors ?
C’est une autre question qui a pu survenir dans les discussions. Nous savons que des voyageurs se font sponsoriser. Est-ce que ça vaut financièrement la peine ? Ceux qui le font vous répondraient mieux que moi, mais ceux avec qui nous avons échangé à ce sujet nous ont expliqué que les avantages en nature ou en argent qu’ils en ont retirés – pour être tangibles et parfois intéressants – impliquent un certain nombre de contraintes qui ne sont pas négligeables.
La dernière chose dont nous avions envie était de rendre des comptes à nos sponsors au quotidien ou à notre retour en France (du style faire tous les salons de 4×4 pour vanter telle marque de pneus …). Donc exit les sponsors et bonjour le travail pour faire des économies
Et maintenant : GO !!