Caraz, Canyon del Pato
Le 7ème jour, Dieu se reposa. Mais, dans la nuit, il réfléchit … C’est ainsi qu’au matin du 8ème jour il décida de créer les pays et commença par le Pérou. Il lui donna toutes les richesses imaginables, des paysages somptueux, des terres fertiles, de l’eau en abondance, une faune variée … Mais, pour rétablir l’équilibre avec les autres pays, le 9 ème jour, il créa les péruviens du nord… Et c’est ainsi …
…que le Pérou fut créé pour le meilleur !
En dépit de notre réparation approximative, nous nous lançons dans le mythique canyon del pato pour rejoindre Trujillo sur la côte. En fait, nous n’avons géographiquement pas trop le choix. De ce dernier, nous avons tout lu et tout entendu, des rumeurs les plus positives, aux plus négatives : on crève tout le temps car les cailloux de la piste sont pointus, les 30 tunnels à traverser sont atroces, on ne peut pas croiser d’autres véhicules car c’est étroit et bordé de précipices …
Avant de partir nous nous sommes bien renseignés (pensons-nous) : la route qui le parcourt est bonne. La seule chose que nous n’avons pas comprise (et pour cause) c’est qu’en péruvien « ruta » signifie piste de ripio et « pista » route asphaltée (le vocabulaire est donc inversé par rapport aux autres pays d’Amérique du sud).
Jusqu’au petit village de Huallanca nous nous enfonçons dans un canyon profond et spectaculaire jalonné de tunnels vétustes et de ponts suspendus traversant la rivière. Impressionnant !
Tout va bien, la « pista asfaltada » étant en bon état sur les 30 premiers kils.
Mais, arrivé au premier bled, le Charles de gaulle se remet à claquer sévèrement du bec. Un ange passe … Jérome s’arrête pour aller voir : le mécano n’a pas resserré correctement le support du moteur qui menace de s’effondrer. Il est donc obligé de le faire lui-même, vous aurez compris pourquoi !
Nous reprenons la route, qui devient ensuite une « ruta en ripio mas o menos degueulados » sur 60 kms jusqu’à Chuquicara ! Nous n’avions pas du tout prévu ça, pensant ménager au maximum notre direction … Pourtant, il faut bien en sortir …
Les paysages changent, les ocres alternant avec le noir des montagnes et le vert des manguiers ou des maïs. Puis ils redeviennent minéraux.
Il nous faudra la journée pour regagner la ville de Santa sur la côte. Une satisfaction néanmoins : la direction n’a pas donné de nouveaux signes de faiblesse… Ouf ! Contents de ne pas être tombés en rade dans cet endroit sauvage qui, soit dit en pensant est beaucoup moins effrayant ou technique que nous avions pu le redouter de prime abord.
… et les péruviens du nord, pour le pire !
Car, oui, dans son immense sens de la justice, Dieu a peuplé le nord du Pérou d’une désagréable race de malotrus… L’équilibre avec les autres pays moins bien dotés en richesses était donc rétabli… A nous à présent de nous les coltiner !
Revenons au matin de ce lundi de Pâques. Avant de partir visiter le Canyon del pato, nous nous passons payer la note de l’Apu Eco Lodge, où nous séjournons depuis 4 nuits. La conversation s’engage avec le propriétaire sur la réparation faite au fourgon il y a quelques jours. Ce dernier est effaré que nous ayons payé 10 fois le prix de ce qui aurait été demandé à un péruvien, fustigeant les abrutis qui dissuadent les touristes de venir dans son pays. Nous ne savons pas encore qu’il va se comporter comme eux.
La note est prête et pas très compliquée à faire : il nous avait annoncé 10 soles la nuit. Vous multipliez par 4 et tombez comme nous sur 40. Mais déjà, les choses se corsent. Nous devons en plus, la pâte de la pizza consommée deux jours plus tôt. Nous le savons, pas de souci. C’est 8 soles, qu’il arrondit à 10 car on a profité de la braise de son four (énorme !). A quoi il ajoute 10 soles pour le Wi-fi (non annoncés) et 20 pour l’électricité (qu’on a à peine utilisée). Nous en sommes donc à 80. Bon … Comme nous avons passé de bons moments dans son hôtel, nous ne rechignons pas.
Puis, vient ensuite la question de la location du 4X4 épave. Dans la mesure où la bagnole, que nous n’avons utilisée qu’un matin, était une ruine totale ayant failli nous tuer, Jérôme est d’avis de ne pas payer les 60 soles annoncés, d’autant plus que nous en avons fait le plein à nos frais. Mais monsieur le propriétaire ne l’entend pas de cette oreille. Nous devons payer non seulement la location, mais aussi toutes les réparations consécutives à l’utilisation de l’épave. Il en a dressé une liste longue comme le bras, comptant tout et n’importe quoi dedans. Nous sommes outrés. Qui oserait en Europe louer une voiture à l’agonie, qui plus est sans contrat, et facturer au prix fort au client les réparations liées à la seule usure du véhicule ? Ne serait-ce pas plutôt au client de demander des dédommagements pour les risques encourus et le remboursement du plein de carburant non utilisé ? En Europe, peut-être, mais pas au Pérou où il en va tout autrement. Choc culturel ou tentative de profiter de la manne touristique ? Les deux probablement … Toujours est-il qu’une nouvelle fois les gringos se fâchent, refusant d’être pris pour des pigeons… A ce compte là, pourquoi ne pas lui offrir une voiture neuve en dédommagement ? Le monsieur, qui rejoint donc la liste des malotrus déjà rencontrés, ne prendra même pas la peine de nous saluer. Dommage d’achever ainsi un séjour qui s’était pourtant si gentiment déroulé. Nous sommes déçus.
Conclusion : il existe une différence notable entre les péruviens du sud, corrects et habitués à travailler avec des européens et nord-américains, et ceux du nord !
Il y a quelques mois, des voyageurs suisses (voir leur site : La vie devant, les kilomètres derrière) partis pour un voyage de 3 ans, avaient failli tout arrêter à cause du nord péruvien, repoussés par la crasse et le comportement des autochtones, au mieux sans gène, au pire voleurs.
Nous avions pris l’avertissement très au sérieux, ne pensant initialement passer qu’une quinzaine de jours au Pérou, le temps de le traverser. Si le sud du pays nous a, un temps, fait changer d’avis, les 2 dernières semaines dans le nord ont eu raison de notre envie d’y voyager davantage. Nous sommes à 2 doigts de l’overdose, dégoûtés par le comportement des gens rencontrés et dégoûtés par celui de la police qui ne cesse 1) de nous arrêter pour rien 2) de nous mettre en garde contre les risques d’agressions et de vols dans chaque village traversé… Ne ferait-elle pas mieux de lutter contre la délinquance plutôt que de nous emm… au bord des routes ???
De toute façon, mon visa ayant expiré depuis 8 jours (je n’avais jamais pensé que je serai un jour une sans papiers … ça fait quelque chose quand même … !), nous n’avons aucune raison de rester plus longtemps au Pérou, puisque je vais devoir m’acquitter d’une amende en raison de la mauvaise volonté d’un douanier (encore de futurs grandioses moments en perspective … pfff).
Changement de programme donc ! Si le Charles de gaulle nous le permet, nous irons visiter quelques sites archéologiques près de Trujillo, avant de se mettre debout sur l’accélérateur pour passer au plus vite la frontière équatorienne. Nous raccourcirons donc de 15 jours, voire 3 semaines, notre séjour, bien contents de quitter cette région où les touristes sont avant tout vus comme des vaches à traire !
Bonjour
Je suis preneur des coordonnées du mécano, afin de ne surtout pas y aller. Pour l’apu eco lodge je les ai trouvées sur le net.
Merci
Bon voyage
Charisma45
Salut
Eh bien! Sale mentalité …adios
Bise
Delphine
Dommage… ou ils ont trouve le moyen de ne plus avoir de touristes…
Dommage… ou ils ont trouve le moyen de ne plus avoir de touristes…