Huanchaco, Sites Moche Huaca de la luna et huaca del brujo, cité de Chan-Chan, Lambayeque, Musée de Sipan, Tambo grande
Nous avons donc mis notre résolution en application ! Nous quittons le Pérou ! La frontière étant encore loin, les sites archéologiques Moches et Chimus, qui jalonnent la côte nord, nous fourniront autant d’occasions de faire de petites haltes sur le chemin de l’Equateur ! Parce que bon … si les péruviens du nord nous ont globalement déçus, pas question de s’imposer une double peine : on continue les visites jusqu’au bout !
Des chiens moches gardent les sites Moches !
Tout le monde a entendu parler des incas, mais bien peu sait que le Pérou a compté de nombreuses autres brillantes civilisations. Parmi elles, la culture Moche ou Mochica (200 à 850 après JC). On trouve celle-ci essentiellement au nord du Pérou, dans les alentours de Trujillo. Disparue, elle a laissé au monde de magnifiques et immenses temples ornés de fresques murales polychromes et des poteries considérées comme les plus belles et les plus abouties, toutes civilisations péruviennes confondues. Elle possédait, en outre, un haut niveau technologique dans le domaine de l’irrigation et de la métallurgie.
Est-ce à cause de leur laideur que les espagnols avaient quasiment éradiqué les chiens sans poils moches (des viringos) très appréciés des Moches ? Aujourd’hui une loi impose que tous les sites archéologiques du littoral en possèdent un couple. Les voici posant pour la postérité !
La Huaca de la luna
L’intérêt de ce temple repose essentiellement sur sa construction à degrés de type pyramidale et ses fresques polychromes représentant des scènes de la vie quotidienne (sacrifices humains, capture des prisonniers, pêche). L’écriture n’étant pas utilisée, ces dernières offrent donc de précieuses indications.
Le temple n’a pas été construit en une seule fois puisque environ tous les 100 ans, ce dernier était enterré et recouvert d’un nouvel étage avec de nouveaux murs peints. Un peu comme des poupées russes, chaque temple est donc superposé au précédent. Seul le cinquième et dernier temple est visible aujourd’hui, le 4ème se devinant dans les trous creusés par les chercheurs de trésor.
Dans ce temple étaient effectuées toutes sortes de cérémonies, en hommage au principal Dieu le Ai-apaec (l’égorgeur ou le décapiteur). Représenté sous plusieurs formes, il arrive qu’on le voit debout tenant dans une main un couteau et dans l’autre une tête tenue par les cheveux. En effet, les Moches pratiquaient les sacrifices humains et buvaient le sang de leurs victimes.
La huaca del brujo
C’est le même principe que la huaca de la luna. La spécificité de temple pyramidal tient à la découverte récente d’une momie féminine à la peau tatouée. Le musée l’expose ainsi que toutes les richesses qui étaient dans sa tombe. Superbe !
Comme le temple del brujo a été mis à jour par les archéologues, et donc protégé, on se rend assez mal compte de son aspect pyramidal, qui ressort mieux d’autres temples non fouillés à proximité de celui-ci :
La construction à degrés du site principal se voit cependant beaucoup mieux quand on s’approche :
Les fresques sur les murs sont assez comparables à celles de la huaca de la luna :
Mais où est la momie ???? Au musée !! Comme on ne peut la photographier, j’emprunte des photos sur internet !
Ayant vu presque autant de macchabées pendant notre séjour sud-américain qu’un médecin légiste en milieu de carrière, nous prenons ensuite la route de Huanchaco pour y passer une nuit près du Pacifique ! Un peu de fraîcheur dans cette région brûlante nous fera du bien !
Etape rafraîchissante à Huanchaco
Huanchaco est doublement connue, pour ses vagues à surfeurs et ses embarcations en totora.
Nous y arrivons en fin d’après-midi, quand tous les pêcheurs en barques de totora sont déjà rentrés.
Il est tard, nous profitons tout juste du coucher de soleil, tandis que d’autres pêchent depuis la jetée !
Détestant nous baigner dans l’eau froide et craignant les brûlures du soleil, nous levons l’ancre le lendemain matin: en route pour la citée de Chan-Chan !
Mais y a pas que les Moche, y a les Chimu aussi ! La cité de Chan Chan
La cité de Chan-Chan, était au 15ème siècle, la plus grande ville en adobe d’Amérique du sud. En particulier, celle-ci comptait 9 gigantesques forteresses. Pour l’instant, hormis celles qui ont été détruites pour construire une route voisine, seule une a été mise à jour. Les autres sont encore ensevelies sous le sable !
La culture Chimu pourrait être la descendante de la culture Moche. Elle débute au 10ème siècle et prend fin au 15ème siècle, pliant devant la domination des Incas. Le principal différend entre les deux civilisations concernait le Dieu à adorer (l’homme est con de longue longue date !) : les Chimus adoraient la lune, tandis que les incas vénéraient le soleil (que les premiers considéraient comme destructeur … fait chaud dans le désert et ça brûle !!).
Chan Chan était donc la capitale de ce royaume très hiérarchisé. Son architecture est basée sur la séparation des élites et du peuple, une enceinte de murs d’adobe de plus de 9 mètres de haut et une construction intérieure labyrinthique.
Les fresques sur les murs représentent essentiellement des animaux liés à la vie marine, quoiqu’on y trouve aussi des représentations de bestioles proches de l’écureuil.
Même si ce n’est pas le plus beau, le plus intéressant est la tombe royale. Pour faire simple, quand le roi mourrait, on sacrifiait pour l’accompagner dans l’au-delà et dans sa nouvelle vie tous ses proches, de ses épouses et concubines à ses chefs de guerre ou prêtres.
Cette pratique, un peu barbare à nos yeux d’occidentaux du 21ème siècle, devait au moins avoir un avantage pour le roi en place : la certitude de ne pas être assassiné par l’un de ses proches ! Toujours est-il que la mort du souverain marquait non seulement le début de sa succession, mais aussi l’abandon de la forteresse jusqu’alors occupée. Les 9 qui existent sont donc autant de générations de souverains !
Un dernier p’tit tour au musée de Sipan à Lambayeque !
Nous reprenons la route plein nord. La beauté des sites visités nous a un peu amollis dans notre volonté de quitter si vite le Pérou. Heureusement (!), nous allons tomber sur un restaurateur « nord-péruvien » qui va largement conforter la mise à exécution de notre décision. Quand nous entrons dans dans son boui-boui, nous n’avons pas d’autres choix que de déjeuner chez lui, loin de tout et sans provisions. La carte semble alléchante, mais il n’a en réalité que deux plats à nous proposer. Je lui en demande le prix, mais la réponse n’est pas claire. Mourant de faim nous commandons donc un poisson frit et un canard au riz. Arrivent sur la table deux assiettes de nourriture bas de gamme que nous partageons avec Carlito. C’est clairement dégueu. Vient le moment de payer. Le « restaurateur » nous demande l’équivalent de 16 euros, ce qui pour le Pérou, est un prix de vrai bon resto. Il est hors de question de payer cette somme là, c’est une question de principe ! Ras le bol du racisme financier anti-gringos !! Nous le menaçons d’aller voir la police voisine pour connaître ce que deux péruviens auraient payé pour manger la même chose, avant de lui laisser la somme que nous estimons juste. Bien qu’il soit fâché de ne pas nous avoir soutiré 4 fois le montant normal du repas, il nous laisse finalement partir sans broncher … Pffff …
Dans la soirée, nous arrivons à Lambayeque, ville écrasée sous la chaleur. Pour achever la journée en beauté, le seul bivouac que nous trouvons est dans une rue bruyante. Il fait chaud, on ne peut pas ouvrir la fenêtre … re-pfff et nuit pourrie !
Grosse compensation : le lendemain nous sommes surplace pour visiter le fabuleux musée des tombes royales de Sipan. C’est clairement le plus beau que nous ayons vu en Amérique du sud, à ce jour. On y exhibe tous les trésors restaurés trouvés dans le site de Sipan depuis 1987. Plusieurs tombes de seigneurs et autres nobles ou prêtres Moches ont été mises à jour. Les photos étant interdites, en voici venant d’internet montrant quelque- uns des objets retrouvés dans les tombes :
Le musée offre, en outre, de très belles reconstitutions, qu’il s’agisse des tombes ou des personnages eux-mêmes, donnant une idée exacte de la façon dont les chefs pouvaient se vêtir :
Bref, nous passons une superbe matinée dans ce musée qui a même conquis Carlito !
Le repos du guerrier
Néanmoins, quitter le Pérou n’est pas une mince affaire dans ce pays où les distances sont grandes. Nous roulons une bonne partie de la même journée en direction de la frontière, dépassons Piura, puis Sullana. Il fait une chaleur suffocante, le thermomètre avoisinant les 40 degrés.
Arrivés à Tambo grande, nous sommes lessivés. Il est 16 heures et la ville est très moche. Son marché central nous repousse, tant les viandes et les poissons qui ont passé la journée en plein soleil sentent fort. Nous rebroussons chemin, quand, tout à coup, l’enseigne d’un hôtel nous attire l’oeil en sortie de ville. C’est l’hôtel La Choza qui non seulement accepte les campings-caristes (30 soles), mais aussi louent de jolies chambres entre 80 et 120 soles la nuit.
Nous n’hésitons pas une seconde et en louons une, tout confort avec clim, télé et Wi-fi, accès à la piscine privée en prime. Aaaah on est bien ! Voici un endroit qui nous réconcilie avec le Pérou avant de le quitter !
Le lendemain, nous décidons d’y passer une journée supplémentaire pour nous reposer des kms avalés ces derniers jours et préparer la suite de notre programme. Ce devrait être traversée de l’Equateur jusqu’au 15 mai, avec un séjour aux Galapagos et un en Amazonie. Tant qu’au retour en France, nous réservons des billets pour le 22 juillet … ça va être dur de rentrer !
En attendant, je suis entrain de faire mon 1/4 d’heure journalier d’école à Charles quand des iguanes vertes d’un bon kg pièce s’invitent sur la terrasse ! Magnifique !
Vraiment je conseille cet endroit aux autres voyageurs ! Et en plus, pour la première fois de ma vie, j’ai trouvé l’eau de la piscine trop chaude !
Une bonne leçon d’histoire Val! Très intéressant et captivant. Charles doit être vraiment très motivé d’apprendre avec une piscine a côté hi hi. Gros bisous
Super cours d’histoire! Nul doute Valérie tu es bien profité!
Mais que peut bien apprendre Carlito en 1/4 d’heure qu’ il ne sait déjà : à lire peut-être ! Il était déjà bien en avance sur le langage et autre comme il va s’ennuyer à l’école !!
Tu es bien prof ! Ah ces ťéléphones avec dico ça écrit n’importe quoi!
Les cases de l’hôtel avaient l’air superbes!
Ah les Galapagos… Hâte de vous suivre
À bientôt
Bise
Delphine