Yellowstone : l’effervescence magique du printemps

Yellowstone, Wyoming, Montana

Voir aussi : Des tétons et des geysers



On s’était dit rendez-vous dans 3 mois à Yellowstone … Mais arriverions-nous à concrétiser ce rendez-vous ?

Après un magnifique mois de février passé au Balneario San Juan à Durango (ici), nous nous étions séparés de nos amis argentins avec tristesse : ils remontaient vers le nord-ouest en direction du Nouveau-Mexique, de l’Arizona et de la Californie, nous repartions vers le nord-est pour aller prendre l’avion à Dallas et rentrer en France.

Retourner à Yellowstone fin mai, c’était un triple pari : pourrions-nous accéder à un site déneigé et accessible ? Aurions-nous la chance d’y observer des ours ? Serions-nous à même d’y retrouver notre famille de 6 ?

4 ou 5 jours avant d’y pénétrer les nouvelles sont peu rassurantes : des routes sont encore fermées dans le parc obligeant à imaginer des itinéraires bis et nos potes sont toujours à Seattle à environ 2000 bornes de là … Quant aux ours …

 


Retour à Yellowstone


En ce mercredi matin, nous quittons Cody. Nous avons choisi d’entrer dans le parc par le sud-est (East entrance) car nous n’avions pas exploré cette partie en septembre 2022. Nos argentins nous ont juré qu’ils seraient en fin d’aprem dans le village de West Yellowstone (West entrance à l’opposé), mais Jérôme n’y croit guère. On a beau s’entendre très bien, toutes ces années passées en Amérique latine nous ont montré que le timing des européens n’a rien à voir avec celui des sud-américains.

 

 

C’est grand comme la Corse quand même !

 


A Cody, c’est le printemps et il fait plutôt beau et chaud en zone semi-aride. Mais plus nous avançons vers l’ouest et les montagnes du parc, plus le temps se gâte. Peu avant midi, quand nous passons l’entrée officielle de celui-ci, ce sont des décors enneigés qui nous accueillent.

 



Quel contraste !

Nous stoppons au sommet d’une colline pour déjeuner et Carlito et Jérôme se lancent dans une bataille de boules de neige.

 

 

Bref, ça caille hihi



En contrebas, on distingue l’immense lac Yellowstone. Il a l’air bizarre.

 

 


Nous nous en approchons et, en effet, il est encore tout gelé !

 

 


C’est au bord de cet endroit que nous rencontrons Fred et Sylvie, 2 français très sympas. Le climat exécrable abrège cependant nos échanges…

 

 


Toujours pas de nouvelles de nos autres potes : il faut dire que dans le parc, il n’y a aucun réseau de téléphone ou d’internet. Pas d’ours non plus. Pas de beau temps.

Par rapport au mois de septembre, les paysages sont méconnaissables : la neige donne une autre perspective et les rend beaucoup plus beaux.

 



Soudain, surprise : quand nous passons le col la neige disparaît brutalement. Etrange car nous sommes toujours sur la même latitude et à des altitudes similaires à celles où nous étions quelques kms avant lui…

 

 


Nous arrivons enfin à West Yellowstone en fin d’aprem et filons prendre nos douches dans … une laverie ! Quand je ressors une  surprise m’attend : nos amis argentins sont en discussion émue avec Carlito devant une machine à laver. En passant dans la rue, ils ont vu notre van et se sont arrêtés. Tout le monde est ravi de se revoir : les choses sérieuses peuvent commencer !

 

Los amiguitos reunidos

 

Le bivouac se passera non loin de là, en forêt avec les coyotes curieux qui viennent nous observer.

 

Petite pensée pour Cathy et Philippe !

 

 

En route vers le sud !

 

Nous nous mettons d’accord pour commencer par visiter la zone sud-ouest du parc, c’est-à-dire la plus connue en raison de sa géothermie. On connaît déjà, mais on ne va pas hésiter à y refaire un tour car c’est incroyablement spectaculaire !

 

 

 

 

Oracio nous demande si nous avons acheté un « bear spray » (spray au poivre anti-ours) pour nous protéger de leurs attaques ? La blague !!! A 43 ou 47 dollars la petite bombe il a, lui, renoncé ! Nous aussi mais pour des raisons à la fois comparables et différentes : on n’a jamais pu voir un seul ours durant tous nos séjours aux US, alors avant d’avoir peur de se faire attaquer par l’un d’eux, encore faudrait-il pouvoir en apercevoir un ! Et à ce prix-là, si j’en croise un, je lui cours après pour lui parfumer les dessous de pattes histoire d’amortir mon spray hihi.

 

Quelle question ! ça fait même rire les chicos !

 

La journée s’écoule entre les diverses curiosités de ce coin du parc.

 

 

Les perspectives sont un peu changées par le reste de neige et les fleurs printanières.

 

 

Le point de vue permettant d’observer Grand Prismatic du haut étant fermé à cause de la neige, on se contente de le longer : ça reste très beau quand même !

 

 

Il y a plein de trous d’eau insolites. Un régal pour les yeux car pour les narines, ça pue un peu le souffre et donc l’oeuf pourri.

 

 

Cependant, hormis des bisons, nous ne voyons aucune autre race d’animaux. C’est un peu la déception quand, tout à coup, en sortant du geyser de Old Faithfull (le site le plus visité avec des milliers de bagnoles sur son parking), au loin dans la forêt, j’aperçois un grizzly ! Furtivement, pas le temps de prendre une photo. Hourra !

 

 

Nous repassons la nuit dans « notre » forêt à West Yellowstone.

 

Retour vers le nord

 

En ce printemps 2023, les 2 accès nord du parc qui étaient fermés en septembre 2022 (les routes avaient été emportées par une inondation), sont ouverts. C’est une bonne chose car nous ne sommes pas obligés chaque fin d’aprem de refaire des dizaines et des dizaines de bornes pour retourner dormir à West Yellowstone.

 

Ce matin-là notre idée consiste juste à passer de l’entrée ouest à l’entrée nord-ouest en visitant au passage.

 

Curieusement, plus on monte vers le nord-ouest, moins les paysages sont enneigés ou glacés.

 

Petit arrêt cascade

 

 

Grand arrêt pique-nique au plus grand bonheur des enfants qui jouent avec le peu de neige qui subsiste.

 

 

Quant aux ours … mmmm… c’est pas la folie … Il y a bien tous ces panneaux qui nous mettent en garde, mais on reste bredouilles. A croire qu’ils ont été mis là par les fabricants de spray au poivre pour inciter les gens à en acheter hihi.

 

 

 

Un indice nous dit cependant qu’ils ne doivent pas être bien loin, mais …

 

 

 

Et toujours pas d’autres animaux que des bisons ! Quand soudain, surprise ! C’est un loup qui apparaît ! Et disparaît tout aussi vite !

 

 

A Mammoth, la lumière de fin de journée rend les paysages spectaculaires.

 

 

On dirait presque un décor en sucre. 

 

 

 

Au coucher du soleil un troupeau de mamans et bébés bisons font le spectacle : ça on l’avait pas vu en automne car les veaux viennent juste de naître ! 

 

 

Papa bison va se faire engueuler : il est dégueulasse

 

Mais il est tard et il est temps pour nous tous de quitter le parc pour aller trouver un point de bivouac vers la ville de Gardiner, au nord.

 

 

Comme il est 8 heures du soir, on n’a pas des masses d’options pour dormir et échouons dans la montagne d’en face. C’est un endroit sordide  charmant !

 

Nous

Notre voisin immédiat

 

Quelque chose nous dit que des prédateurs pourraient rôder par-là … Mais lesquels ?

 

 

On part explorer.

 

Vous avez vu un ours les gars ?

 

Mais le seul prédateur que l’on trouve, c’est celui-ci :

 

Les gars, si vous pouvez me laisser respirer

 

C’est un serpent à sonnette. C’est grâce au son caractéristique de sa queue qu’il agite alors comme un fou que nous évitons de lui marcher dessus. Pas mal la nature !

 

Une fois contourné notre reptile furieux, c’est satisfaits que nous contemplons les wapitis et chevaux sauvages courir dans la plaine en contrebas au coucher du soleil !

 

 

La nuit étoilée est belle quand nous nous couchons, mais aucun mammifère ne viendra la perturber.

 

Photo Mily Ocon

 

 

Mais où se cachent les animaux ?

 

 

Wapiti du matin what a pity !

 

En ce samedi matin, nous sommes décidés : c’est aujourd’hui que nous verrons toutes les bestioles que nous désirons voir !

 

Carte interactive des animaux dans le parc : avec ça on doit les trouver !

 

De Gardiner /Mammoth, nous partons vers l’entrée nord-est et Lamar Valley. On va faire une rando et vous allez voir ce que vous allez voir !

 

 

On se met en route, longeant le canyon des Tower fall.

 

 

 

C’est très beau, mais comme nous sommes 9 bavards hurlant en espagnol, on ne peut pas dire que les animaux restent calmement les bras croisés à nous attendre sans s’effrayer.

 

 

Seules les jolies marmottes rousses nous épient.

 

 

Un aigle passe !

 

 

 

Nous poursuivons et il se met à tomber des gouttes. Soudain, en contrebas dans le sable du canyon,  notre regard est attiré par des traces. Des traces d’ours à n’en pas douter. Elles se dirigent vers une caverne. C’est un vrai jeu de piste !

 

 

Mais on a beau guetter, rien ni personne n’en sort… On demande à l’antilope du coin, mais elle ne pipe mot. 

 

J’ai rien vu, je sais pas

 

 

Bredouilles en ours, nous nous en allons vers la Lamar Valley. Et c’est là que nous assistons, sans le savoir à un drame ! Au moment où je prends ces photos de la rivière, nous patientons dans un embouteillage car un bébé bison abandonné par son troupeau est au milieu de la route, seul, grelottant de peur et de froid.

 

 

Nous le contournons tant bien que mal, interloqués (j’ai pas la photo hihi). Il fait de la peine ce bébé. Normalement tous les petits sont avec les mamans et ce n’est pas le cas ici.

 

La version normale

 

Bueno … Nous continuons. C’est le lendemain que paraît dans toute la presse (l’affaire est nationale) cette photo d’un gars avec le bisonneau dans les bras. Sa tête est littéralement mise à prix par les autorités car, dans un parc national, interférer de la sorte avec la faune est strictement interdit, passible de fortes amendes, voire de prison.

 

 

Wanted dead or alive

 

Que s’est-il passé ? Encore un dingue voulant faire un selfie avec un animal ? Et bien, pas du tout ! En fait, quelques minutes avant que nous ne passions par-là, le type a aperçu ce veau abandonné par sa mère dans la rivière. Il s’est approché de la berge, est entré dans l’eau pour le sauver en le poussant sur la route. Hélas, cela est défendu, même si ça fend le coeur humain de laisser de se noyer un innocent peludo. Le parc, estimant que suite à cette intervention humaine, sa mère ne le reprendrait pas, a donc … euthanasié le petit animal, déclenchant des polémiques incroyables. Sur tous les réseaux sociaux les défenseurs de la cause animale s’offusquent qu’un gars puisse risquer la prison pour avoir commis une « bonne action », tandis que le parc peut se permettre de tuer un animal  plutôt que de le placer dans un refuge …

A vous de juger qui a tort ou raison …. Perso je suis pas fan du sort réservé à l’animal et encore moins de l’appel à témoin national visant à dénoncer la personne sur la photo … 

(Mise à jour  du 3 juin : le monsieur s’est finalement rendu de lui-même et a plaidé coupable devant un tribunal fédéral. Arguant d’un acte de compassion spontané, il n’a écopé que de 2 amendes de 500 dollars. Il encourait 5000 dollars d’amende et 6 mois de prison. Le tribunal a retenu qu’il n’avait pas agi de façon malveillante).

 

Avec tout ça, il se fait tard. 

Dans la Lamar valley, les herbivores règnent en maîtres.

 

Bisons et antilopes

 

Difficile de distinguer à l’oeil nu les carnivores

 

Loup ou coyotte ?

Au moins les ados sont faciles à photographier

 

On décide de plier bagage pour aller passer notre nuit et notre dimanche dans un BLM à Cooke City, au nord-est du parc. Les paysages sont beaux à vous arracher des larmes.

 

 

Un renard, puis un second nous saluent.

 

 

La soir au bivouac, nous nous joignons tous au feu allumé par un couple de français (Mon apparté). Très bonne soirée en lisière de forêt !

 

 

 

Le lendemain, un break général est décrété : mine de rien, ces journées passées à rouler puis à marcher, puis à rouler, etc … c’est crevantissime !

 

 

Last chance honey !

 

Voilà 5 jours que nous sommes à la recherche des ours et toujours rien. Notre stock de provisions s’épuisant, il va falloir qu’on retourne en ville faire des courses car autour du parc les prix sont débiles (pensez à un vulgaire paquet de pain de mie à 9 dollars et indexez le reste là-dessus).

 

Désormais nous sommes rodés : nous avons passé notre dimanche à décrypter des centaines  d’empreintes dans la forêt … sans même croiser un insecte hihi

 

 

En ce lundi matin nous décidons de nous lever en même temps que les bestioles ! Quand nous entrons dans le parc, il est :

 

 

Le soleil se lève.

 

 

A cette heure-là, nous pensons être presque seuls dans le parc. Notre intuition est décidément excellente hihi

 

Chaque parking est pris d’assaut hihi

 

Mais tous ces gens sont quand même bien sympas, prêtant au besoin leurs longues-vues. Dans l’aube du petit-matin apparaît un élan mâle.

 

 

 

Il fait un froid de canard quand se dessinent les silhouettes d’un troupeau d’antilopes, au loin !

 

 

Pendant 4 heures, nous observons la plaine de la Lamar Valley.

Mais, même à la longue vue, il est difficile de distinguer un bison d’un grizzly.

 

 

Regardez-avec nous :

 

 

Un coyote pointe son nez en bord de rivière, tandis que les chiens de prairie jouent à nos pieds.

 

 

Soudain, quelqu’un hurle voir un grizzly ! A la longue vue ça donne ça :

 

Photo Doce Huellas

 

Bueno … on est congelé et on a vu les animaux que de loin. Un peu décevant. Les enfants sont néanmoins ravis de l’expérience du lever matinal.

 

 

 

 

Mais la meute d’observateurs fait brusquement volte-face : une louve est en approche. Son collier permet aux gardes du parc de la localiser avec précision.

 

 

Magnifique moment !

 

Il est 11 heures du matin quand nous poursuivons un peu dans la vallée. Bisons et antilopes paissent paisiblement.

 

 

Nous arrivons à Tower fall, un endroit hyper fréquenté et le dernier endroit où nous pensons voir des ours (surtout à midi et en bord de route).

 

Une cascade qu’on n’avait pas pu voir en septembre

 

Et pourtant … que voit-on soudainement ?

 

On dirait des ours là-bas dans les arbres ?!

 

Des ours !!!!!!!!!!!!! Une maman et ses 2 bébés de 18 mois !

 

 

Honnêtement, c’est magique !

 

Nous pouvons quitter Yellowstone satisfaits ! 

 

 

 

Et pourtant nous sommes tous tristes car nous savons qu’il nous reste une dernière soirée avant de nous séparer : nous reprenons la route vers le nord et nos amis vers le sud.

Carlito, en particulier, qui s’entend parfaitement avec Julieta et Leonardo, les benjamins de la familia. Ils ont passé 6 jours exceptionnels, tout en espagnol, mais la langue n’est plus une barrière depuis très longtemps pour Carlito qui parle espagnol comme il parle français.

 

Adios Yellowstone

 

 

Nous partons dormir à Gardiner, quelques kms plus loin.

 

 

Quant à eux, ils vont beaucoup nous manquer ! On se donne RV pour plus tard car ils traverseront en Europe à l’automne. A moins que la vie fasse que nous puissions nous rencontrer de nouveau ici ? Espérons-le car jamais nous ne nous sommes aussi bien entendus avec des sud-américains !

 

Hasta lueguito amigos ! Les vamos a extrañar mucho !

 

Une nouvelle fenêtre s’ouvre devant nous …

 

 

 

Nos souvenirs immortalisés en vidéo par nos amis argentins :

 

 

Et par moi :

 

 

 

2 pensées sur “Yellowstone : l’effervescence magique du printemps

  • 7 juin 2023 à 18 h 11 min
    Lien Permanent

    Salut la familia !

    Super votre blog merci beaucoup pour tout vos conseils lors de notre soirée à Yellowstone. On a bien rigolé quand on a vu que vous vous étiez levé à l’aube sur nos conseils. On est très contents que vous ayez pu observer les ours.
    Figurez-vous que le lendemain de notre soirée, nous avons eu la chance de voir une mère grizzly avec ses deux petits oursons…. Un moment incroyable qui nous a ému aux larmes.
    Vous pouvez le voir sur la dernière vidéo youtube de Jérôme https://youtu.be/68eDDm4ARuY

    Je ne manquerais pas de vous solliciter sur des conseils lorsque nous serons arrivés en Colombie.
    On vous souhaite pleins de bonnes choses et de belles découvertes sur la route.
    Chloé et Jérôme

    Répondre
    • 7 juin 2023 à 23 h 24 min
      Lien Permanent

      Super ! Merci pour ton message ! C’est génial que tu me donnes ton lien car je n’arrivais pas à vous trouver sur Youtube ! Nous allons regarder la vidéo ce soir ! On vous embrasse !

      Répondre

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