Les militaires, la ville blanche et les archanges

Popayan, Ecoparque Rayos del sol

 

Nous quittons la Laguna Cocha sous la pluie, en jeans/gros pulls/baskets. Quand nous arrivons à Popayan, 8 heures et moins de 300 kils plus tard (c’est une route de montagne, nous n’y sommes pas allés en marche arrière), nous sommes en slips/sandales. Entre temps nous avons dû perdre 2000 mètres d’altitude et gagné une vingtaine de degrés. Mais qui a mis en marche le sèche-cheveux géant qui fait souffler sur la vallée un vent brûlant ? Etrange … En quelques heures, nous sommes passés d’une petite dizaine de degrés humides à plus d’une grosse trentaine…

 

Circulez ! Les militaires veillent !

 

La route Pasto / Popayan, pittoresque à souhait, offre de beaux paysages et quelques curiosités militaires, genre bunkers en sacs de sable, chars garés sur le bord des routes, etc. En fait, pas de quoi fouetter un chat. Il me semble que nous avons vu moins de militaires sur 300 kils que dans la gare TGV d’Avignon un jour de plan vigipirate renforcé.

 

 

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A midi, nous stationnons en bord de route sur un terrain de foot « gardé » par quelques militaires. Curieux et vraiment sympas, tous se pressent autour du véhicule pour le visiter. Nous n’osons pas poser de questions potentiellement gênantes, mais c’est inutile. L’un d’eux vient spontanément nous livrer ses états d’âmes. Pour lui, il est très clair que le processus de paix en cours avec les FARC et consorts n’est qu’une mascarade car la guerre en cours rapporte beaucoup trop d’argent à l’Etat et aux puissants de ce monde. Quand je lui demande si nous risquons quelque chose en tant que touristes, il me dit avec amertume que les seules vraies cibles sont les militaires. Et de fait, chaque jour les journaux rapportent les échauffourées auxquelles certains ont succombé. En attendant, la route Pasto / Popayan est sécurisée et nous pouvons avancer sans souci, à charge pour nous de ne pas avoir envie d’aller bivouaquer sur une piste ou de tailler un bout de conversation avec des villageois excentrés.

 

 

Trop bien le camion blindé !

Trop bien le camion blindé !

 

 

Popayan, la ville qui n’aimait pas les piétons

 

La ville de Popayan est donnée comme l’un des joyaux coloniaux de l’Amérique du sud. Allons donc y faire un tour !

 

Nous ne sommes pas déçus quand nous y arrivons. Le centre historique est composé de maisons à deux étages dont les murs sont blanchis à la chaux, lui donnant un air de citée andalouse. Petit problème, néanmoins : pour la première fois de ma vie, je me rends compte qu’une ville peut, non seulement, ne pas avoir de secteur piéton, mais aussi de passages piétons ou de feux de circulation. Il doit bien y avoir eu des règles de circulation un jour, mais aujourd’hui les voitures sont reines et seul le plus fort et le plus pressé a raison. Il s’ensuit que traverser des rues, pourtant étroites, devient une aventure !! Trop nul …

 

 

La place centrale

La place centrale

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Les églises rivalisent d’élégance.

 

 

Cathédrale

Cathédrale

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Nous tombons sur la fac de droit organisée autour de plusieurs patios arborés. Ici comme ailleurs, on a des problèmes de salle. Un examen va avoir lieu, mais comme tous les étudiants ne rentrent pas, la moitié d’entre eux s’installe à l’extérieur de la salle. J’aurais adoré discuter avec mon collègue, mais il semble se demander comment il va pouvoir surveiller à l’intérieur et à l’extérieur à la fois !!

 

 

La fac

La fac

Bis

Bis

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Soit un prof, une salle contenant 30 place et 75 étudiants à asseoir. Vous avez 30 secondes pour résoudre le problème !

 

 

Un tour jusqu’au pont del Humidallero nous apprend que les barres parallèles sont un des divertissements préférés des jeunes à Popayan.

 

 

La police garde le pont, des fois que ...

La police garde le pont, des fois que …

Les enfants jouent à ses pieds

Les enfants jouent à ses pieds

Et les ados plutôt que de dealer du crack font des barres parallèles

Et les ados plutôt que de dealer du crack font des barres parallèles

 

 

Nous faisons à Popayan un dîner mémorable. Habillés comme des voyageurs,  nous entrons dans un resto au hasard. La carte qui propose un vrai menu avec deux entrées, trou normand, plat, fromage et dessert nous met à l’eau à la bouche. C’est cher pour la Colombie, mais on a faim et envie de bien manger. Le maître d’hôtel, habillé en grande tenue, nous reçoit sans faire de manière et nous installe à une table. Débute alors un grand moment de solitude. Des femmes habillées comme dans Dallas, tenues de soirée vaporeuses, talons de 12, entrent peu à peu, suivies de leurs conjoints tirés à 4 épingles. Nous nous rendons compte que le cuistot est un pote de Paul Bocuse et que nous sommes vraiment dans un très chic resto … vêtus de nippes informes et sales. Plus qu’une solution : achever le délicieux repas, payer et sortir drapés dans la nappe pour donner un peu le change  :mrgreen: . Mais les colombiens sont cools ! Personne n’aura le mauvais goût de nous toiser du regard !

 

 

 

Rencontre inattendue avec les archanges

 

Stressés par la ville, nous filons à la sortie de cette dernière pour passer le WE dans un « ecoparque » (notez un parc naturel d’initiative privée). L’ecoparque « Rayos del sol » a une excellente réputation auprès des voyageurs puisqu’il permet de camper et d’observer les oiseaux.

 

 

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Nous partons donc à l’assaut (tradition colombienne) du sentier qui conduit dans le parc, bien décidés à identifier les volatiles qui s’égosillent aux alentours. Les voir … pas de souci … les photographier … plus dur ! Rien ne vaut, en ce domaine, un bon coquillage accroché à son rocher : tout le temps pour faire la mise au point !

 

 

Ne vois-tu rien venir ?

Ne vois-tu rien venir ?

 

 

 

Curieusement,  à chaque détour de sentier, nous croisons un archange et une prière adressée à lui. Damned ! Personne ne nous avait prévenu qu’il s’agissait d’un ecoparque new-age !!

 

 

 

 

 

L’endroit n’en demeure pas moins super et l’occasion de croiser d’autres voyageurs.

 

 

2 pensées sur “Les militaires, la ville blanche et les archanges

  • 23 mai 2016 à 3 h 54 min
    Lien Permanent

    Bonjour,
    de beaux souvenirs à Popayan,
    nous y avions dormi dans un parquero de centre ville,
    Des colombiens que nous avons rencontrés à Bogotta étaient plus optimistes que les soldats..;
    mais c’est dans la capitale… Donc ne vous égarez pas dans la jungle, des fois qu’on prendrait Valérie pour une bettancourt bis.
    Amicalement
    Christian et Armelle

    Répondre
  • 29 mai 2016 à 10 h 31 min
    Lien Permanent

    Coucou

    Eh bien on se refuse rien en Colombie 😉 Resto d’un ami de Bocuse! Mazette! 🙂
    Sinon là encore un beau pays à visiter et de belles balades et rencontres!
    Profitez bien !
    J’adore le jardin privé … Nous on s’est contenté de planter de la lavande et du romarin ce week-end 😉 si c’est sur votre route 😉
    Bises

    Répondre

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