Le sud du Colorado, encore plus beau !

San Juan Mountains, Ridgway, Ouray, Silverton, Durango, Mesa Verde, Cortez, Dolores, Telluride, Great Sand Dunes

 

Notre périple au Colorado touche à sa fin.

 

Nous sommes de nouveau à proximité de Grand Junction après notre boucle de la semaine précédente. Se pose alors  la question de remonter en direction du Nord pour aller visiter Aspen et le parc de Maroon Bells ou de descendre vers le sud traverser les San Juan Mountains.

 

Aspen, c’est la station de ski la plus chic du Colorado, où les biens immobiliers se monnaient en moyenne à 2,3 millions de dollars et où les manants ne sont définitivement pas les bienvenus. A proximité,  le parc de Marron Bells est réputé pour sa beauté mais, même le 12 octobre, il faut encore réserver pour pouvoir le visiter. Et ça nous (double) gonfle.

 

Nous prenons donc la route du sud, pour visiter les San Juan Mountains, Mesa Verde et, plus à l’est, Great Sand Dunes. Et c’est une excellente idée ! Les paysages sont encore plus beaux que ceux admirés jusqu’alors. C’est presque incroyable …

 

Une route en or : la « million dollars Highway » 

 

Cette région du Colorado restera dans nos mémoires comme l’une des plus sauvages et des plus belles parcourues.

 

 

 

Débutant à Ridgway, elle descend plein sud par la route 550 en direction de Ouray et de Silverton avant de rejoindre Durango.

 

 

 

 

D’abord habitée par les indiens Utes, cette région a été convoitée par les pionniers blancs à partir du début des années 1860 en raison des filons d’argent, puis d’or, découverts dans le secteur.  C’est un traité conclu entre les prospecteurs et les natifs en 1868 (évidemment au détriment de ces derniers)  qui permit le développement des activités minières et celui de quelques bourgades offrant les commodités nécessaires aux chercheurs d’argent et d’or quand ils redescendaient de leurs montagnes. Cette ère minière apporta aussi des changements très rapides dans la façon d’extraire les minerais et de les transporter. C’est ainsi que les tractos-mules, d’abord utilisées, furent rapidement remplacées par un chemin de fer. Le train existe toujours, mais il est désormais purement touristique.

 

 

La photo n’est pas de moi …

 

 

La ville d’Ouray, qu’on nomme aujourd’hui la « Suisse des Amériques » (perso je ne vois aucun rapport entre les 2, mais bon … les mecs qui l’ont surnommée ainsi devaient encore une fois avoir la picole facile et la géographie difficile),  a peu à peu évolué  pour devenir une cité clef du commerce minier de l’ouest du Colorado.

 

 

 

 

Aujourd’hui, la plupart des maisons en bois construites avant 1880 ont disparu, seules demeurant celles bâties à la fin du 19ème siècle et plus tard, de façon plus solide.

 

 

A l’époque

 

 

C’est un endroit sympa, avec des « thermes » à 25 dollars l’entrée par personne (en fait, on dirait plutôt une banale piscine municipale). Un horrible vent du nord soufflant et les bassins étant en plein air, nous passons notre chemin, nous contentant d’admirer en piétons cette adorable petite cité.

 

 

 

 

A la sortie d’Ouray, la route devient plus étroite encore. Avec ses couleurs automnales, elle est flamboyante. Je ne sais pas s’il coula un jour ici des flots d’or, mais aujourd’hui c’est l’or végétal des feuilles qui donne toute sa beauté à l’endroit.

 

 

 

 

Difficile d’imaginer qu’une ligne de chemin de fer serpente dans les parages.

 

Peu avant 3300 mètres d’altitude, nous arrivons dans la  ghost town minière de Red Mountains Mining District.

 

 

 

 

Les couleurs des Red  Moutains tout autour, justes saupoudrées de neige, sont incroyables.

 

 

 

 

Comme cela est autorisé, nous visitons les maisons abandonnées. Datant des années 1940, elles ont la spécificité d’avoir été acheminées directement construites dans cet improbable lieu de haute montagne… Il paraît que c’était plus rapide que de les construire sur place … Admettons … J’aurais juste voulu voir des camions de ces années-là, sur des routes de ces années-là, trimbaler … des maisons ! Sont forts ces américains …

 

 

La preuve en photo !

 

 

Nous arrivons ensuite à Silverton, autre bourgade qui prospéra à la fin du 19ème siècle. Avec son architecture victorienne, elle offre un bon aperçu de ce que furent ces villes d’abord prospères puis presque désertées après 1893, après la révocation  du Sherman Silver Purchase Act (explications ici) qui provoqua une dévaluation presque totale de la valeur du métal argent, un départ des mineurs et un arrêt brutal de tous les négoces périphériques.

 

 

 

 

Cette dévaluation eut aussi pour conséquence l’arrêt momentané de la ligne de chemin de fer pourtant nouvellement construite. La région et son train furent néanmoins sauvés par la découverte postérieure de quelques filons d’or et surtout par le développement du tourisme de montagne dès le début du 20ème siècle. C’est de cela qu’elle vit actuellement, les mines étant toutes fermées.

 

 

 

 

Chemin faisant, nous passons la nuit dans un joli BLM de haute montagne, dans lequel nous reviendrons quelques jours plus tard.

 

 

 

 

Nous arrivons à Durango le lendemain. Toujours en style victorien, la ville est charmante. Et passablement onéreuse. Un salon de thé français propose des crêpes fruits frais / chantilly à 24,90 dollars l’unité. Il faut croire que tout le monde ne peut pas se les offrir car, plus loin, de nombreuses personnes dorment leurs voitures…

 

 

 

 

C’est de Durango que part le fameux train touristique à vapeur qui remonte la « million dollars highway ». Je me renseigne sur les prix : l’excursion à la journée (8 heures au total) coûte entre 100 et 280 dollars par personne. Finalement, en comparaison à la crêpe, ça me paraît presque bon marché, surtout si on voyage dans le wagon à bestiaux hihi.

 

 

 

Nous nous contentons de visiter son fabuleux musée de la gare, une sorte de bric à brac géant où les vieilles locos côtoient des ours empaillés, des bagnoles de collection, des maquettes géantes … C’est excellent. J’y apprends que les fuseaux horaires tels que nous les connaissons aujourd’hui ont été rendus nécessaires par le développement du train aux USA dans les années 1880. D’est en ouest, le pays étant si vaste, l’heure solaire qui variait sans cesse (1 minute tous les 18 kms) ne pouvait plus suffire. Pour que les passagers puissent prendre leur train  à une heure convenue avec certitude, il fallut standardiser les horaires. Ce qui déboucha,  in fine, sur l’adoption d’un temps universel et la généralisation des fuseaux horaires au niveau mondial (sur la question, voir ici).

 

 

Mesa Verde, la décevante

 

 

Comme nous en étions à proximité, nous reprenons la route plein ouest pour aller visiter le parc national de Mesa Verde.

 

 

 

 

Si les paysages qui y conduisent sont très beaux, le site est néanmoins décevant.

 

 

 

 

En effet, il présente plusieurs ensembles de villages troglodytes ayant appartenu aux indiens Pueblo et datant du 13ème siècle.

 

 

 

 

Premier problème : en octobre 2022, la moitié du parc est fermée pour rénovation. Second problème : des trois sites supposés encore se visiter, seul un accueille le public et … sur réservation.

 

Comme beaucoup d’autres, nous nous contentons donc d’observer les ruines de loin sans pouvoir y pénétrer. C’est assez frustrant et relativement inutile.

 

 

 

 

Conclusion : beaucoup de kms pour ne pas voir grand-chose.

 

 

Retour sur la « million dollars Highway »

 

 

Nous sommes à Cortez, au pied de Mesa Verde. J’insiste lourdement pour que nous arpentions l’autre versant de la « million dollars highway » (la route 145), qui remonte vers le nord  jusqu’à Ridgway en passant par Telluride.

 

OK, ça fait 200 bornes de plus que de retourner directement dans la région de Durango où nous avons RV avec nos amis Cathy et Philippe pour mon anniv’ , mais je suis sure que ça en vaudra la peine.

 

 

 

Et de fait, nous ne sommes pas déçus …

 

Après un petit arrêt à Dolorès où nous découvrons cette étrange machine (encore utilisée l’été pour les touristes), nous serpentons dans les forêts en or végétal.

 

 

 

 

En chemin nous traversons la petite ville de Rico, qui nous paraît la plus authentique des 2 vallées.

 

 

 

Aux alentours les montagnes sont saupoudrées de neige. Nous croisons un superbe lac dont les reflets nous retiennent longtemps.

 

 

 

 

Quelques virages avant Telluride, la route nous enchante encore et encore …

 

 

Ce qui nous enchante moins, c’est l’accueil peu chaleureux que réserve la ville de Telluride aux propriétaires de RV. Nous n’avions nullement l’intention d’y dormir (c’est absolument interdit de passer la nuit dans son véhicule), mais y stationner pour quelques heures est également  problématique : les rues sont blindées de voitures garées et tous les parkings à 20 dollars sont pleins … 

 

 

 

Cette ancienne ville minière, un temps ruinée en 1893, a elle aussi su rebondir dès les années  1900, en se reconvertissant dans le tourisme de luxe. De fait, c’est un endroit charmantissime qui se dédouble en station de ski. J’adore !

 

 

 

 

Petit souci : les prix. Premier signe que nous sommes chez les très riches : les agences immobilières n’affichent plus les prix des maisons à vendre… Deuxième signe : les prix du petit marché local où les tomates (certes « à l’ancienne ») se vendent 14 dollars le kilo. Sans rire … On parle de tomates … J’apprendrai plus tard que c’est le 3ème endroit le plus cher du Colorado après Aspen et Vail

 

 

 

 

C’est pas grave, nous n’avons pas le temps de nous attarder. Arrivés à Ridgway, nous reprenons … la route d’Ouray et de Silverton en direction de Durango ! Nous aurons fait une fois et demie la boucle de la « million dollars highway » ! Quand on aime, on ne compte pas !

 

Nous dormons dans un BLM au nord de Silverton, pour la plus grande joie de Carlito, heureux de jouer avec de la glace sur la petite rivière qui nous longe.

 

 

 

 

 

Le 15 octobre, comme chaque année, c’est mon anniversaire. Nous rejoignons Cathy et Philippe dans le BLM de l’avant, avant veille en pleine montagne. Il m’ont fait l’amitié de remonter depuis le Nouveau-Mexique pour passer ce jour en notre compagnie. Extra ! Encore merci à vous les gars, vous avez assuré +++ !

 

 

 

 

On n’a pas des baraques à 10 millions de dollars, ni des tomates à 14 dollars le kg, mais notre petit campement est très chaleureux et très sympa.

 

 

 

 

Notre repas au barbecue est délicieux et les petits cadeaux échangés me font chaud au coeur. Nous passons une excellente journée.

 

 

Ouaip … dans un an, je change de dizaine … Mais cette année, je suis encore jeune et en pleine forme !

 

 

 

Le lendemain après-midi, nous reprenons chacun nos routes. Un peu tristes car les copains rentrent provisoirement en France, tandis que nous continuons vers le sud.

 

 

Les fesses dans le sable au Colorado !

 

 

Notre périple au Colorado touche à sa fin. Pour l’achever dignement, nous prenons la route plein est pour aller visiter le parc national de Great Sand Dunes.

 

Au passage la route offre des vues splendides.

 

 

 

 

Et des bisons laineux.

 

 

 

Nous arrivons en fin de journée à Great Sand Dunes. Le soleil ras donne des couleurs incroyables à la nature environnante.

 

 

Nous nous approchons des dunes à la tombée de la nuit, mais le violent vent glacial qui souffle nous dissuade d’en faire l’ascension : ça caille incroyablement !

 

 

 

Coup de bol incroyable, dans la pénombre, Jérôme croit distinguer le camping-car de nos amis « Hasta la Luna », au loin, très loin, dans le camping du parc. Nous nous approchons, sceptiques. C’est bien eux ! Comme le camping est complet, ils nous proposent de partager leur emplacement et nous passons une bonne soirée à 10 dans leur véhicule. Serrés, mais ravis !

 

 

 

Au matin, nous escaladons les plus hautes dunes de sables d’Amérique du Nord. C’est grandiose et curieusement mon appareil photo capte des couleurs qui diffèrent d’une photo à l’autre. C’est pas grave, c’est joli quand même !

 

 

En route désormais pour le Nouveau-Mexique !

 

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