Santa Fe de Antioquia
Il y a longtemps que nous souhaitions nous rendre dans le délicieux village de Santa Fe de Antioquia où les températures sont beaucoup plus chaudes qu’à Guatapé. C’est désormais chose faite, même si le week-end d’anniversaire a été plus mouvementé et court que prévu !
On ne va quand même pas dormir dans la voiture !
Nous voici donc en chemin pour Santa Fe de Antioquia. Encore une fois, sur le papier, les choses ont l’air facile : c’est à 60 kils de Medellin et la route a l’air bonne (notez : goudronnée, sans travaux et sans chèvres ou vaches au milieu … Juste beaucoup de virages, un long tunnel, des gros camions et des motos pas très dégourdies). Hé ! hé ! C’était sans compter sur le fait qu’il nous fallait précisément traverser Medellin un vendredi aprem, le tout sous un orage retentissant … L’horreur ou la routine de l’automobiliste colombien, au choix !
Déjà fatigués nous nous arrêtons un peu à San Jeronimo, histoire de reprendre nos esprits.
C’est donc à la nuit tombante que nous arrivons à Santa Fe, sans avoir réservé d’hôtel et en ayant oublié à la maison la seule adresse que nous avions. Un premier tour d’horizon sur 5 ou 6 d’entre eux nous apprend 2 choses : les hôtels sont assez chers bien que nous soyons hors saison et les chambres se ressemblent toutes : il y fait chaud et humide, la déco est plus que sommaire, ça pue, les literies sont dures comme du bois et les clims datent des années 70 (bon, on a pas visité tous les hôtels de la ville et nous sommes peut-être mal tombés, donc le témoignage ne vaut pas vérité universelle).
Le temps passant nous finissons par jeter notre dévolu sur une « cabaña » qui, vue de l’extérieur, est très jolie. C’est déjà pas mal. En outre, elle est au même prix que les chambres que nous louons chez nous à Guatapé : c’est l’occasion de voir ce que les autres proposent à un tarif similaire. Mais c’était sans compter sur l’obscurité qui ne nous permet pas de déceler l’essentiel : les literies sont pourries – les matelas défoncés reposent sur des briques ou des palettes, la salle de bain est un cagibi sans miroir où les toilettes fuient et le linge est d’une propreté très douteuse. Quant à la clim, nécessaire en raison des 35 degrés ambiants, elle est hors d’usage. Trop tard : nous avons déjà payé nos 165 000 pesos (un peu plus de 45 euros) et nous devrons (essayer de) dormir ici. En vain. Notez qu’on a eu de la chance, en saison c’est 300 000 pesos
De cette petite mésaventure, nous aurons au moins appris 4 choses :
- nous sommes trop vieux pour supporter un confort spartiate (le poids de mes désormais 44 ans );
- nos chambres d’hôtes ne sont pas trop chères par rapport au confort et au cadre que nous proposons
- il ne faut pas chercher un hôtel dans l’urgence. Cela nous servira de leçon.
- notre « Charles de Gaulle » (fourgon aménagé pour ceux qui n’ont pas suivi le voyage au long cours) nous manque terriblement car nous ne savons pas voyager sans lui !
On ne va quand même pas se jeter du pont pour si peu !
C’est donc très ensommeillés et plutôt de mauvaise humeur (il faut en convenir) que nous partons visiter au petit matin la curiosité locale : le « puente de occidente ».
Il enjambe le boueux et impressionnant fleuve Cauca
Construit par l’ingénieur José Maria Villa entre 1887 et 1895, ce pont suspendu a été restauré plusieurs fois dont une dernière en 2007, la structure en bois ayant été remplacée par une structure en acier et les câbles changés.
Il est constitué par 4 tours pyramidales (2 de chaque côté du fleuve), qui supportent les 4 câbles qui soutiennent le tablier du pont, lesquels sont eux-mêmes arrimés à une structure plus solide à chaque bout de celui-ci. Démonstration :
Sur la voie centrale, les voitures et motos circulent à tour de rôle dans chaque sens de circulation, tandis que 2 voies piétonnes se trouvent à droite et à gauche de cette dernière :
Superbe endroit !
On ne va quand même pas rater le centre-ville de Santa Fe parce qu’il fait une chaleur écrasante !
En ce samedi 20 octobre 2017, la chaleur s’écrase sur Santa Fe. Il fait bien 35 degrés et les orages guettent au loin sur les montagnes. Pour autant, la visite de la ville coloniale fondée en 1541 est très agréable et vaut largement le détour depuis Medellin.
La place centrale
Comme elle était en travaux, disons que ce n’était pas forcément le clou du spectacle !
Les églises de Santa Fe
Comme on le voit sur ce bas relief, elles sont plutôt nombreuses
Du coup, tu peux aller prier à loisir la Vierge ou la star locale Santa Laura !
Apparition, certes, mais non loin d’une église, comme il se doit :
Mais, il y a d’autres églises, comme celle du cimetière par exemple :
Ou alors l’église Santa Barbara qui, elle aussi, est entourée d’une mignonne place :
Allez ! Une dernière pour la route :
Avec ça, on mourait de faim :
Les restos sont plutôt cossus et permettent de profiter de l’intérieur des maisons traditionnelles et de leurs patios :
Finalement, nous avons choisi celui-ci :
Les rues coloniales :
Elles rappellent un peu Vila de Leyva :
Et comme on avait encore faim, petit détour par le marché local :
On reviendra !
On ne va quand même pas sauter du 7ème étage parce que l’hôtel brûle !
Harassés de chaleur et de manque de sommeil Charles et Jérôme ne souhaitent pas passer une nuit supplémentaire dans un hôtel de Santa Fe, et ce d’autant moins que ceux que nous avons visités l’après-midi même continuent à être décevants. Ou plus exactement merveilleux à l’extérieur, miteux dans les chambres.
Jérôme a alors la lumineuse idée de proposer de retourner dormir à Medellin dans une valeur sûre : l’hotel Ibis. Pas de charme particulier, mais des literies en bon état et des normes européennes. J’aurais bien passé une journée de plus à Santa Fé, mais comme je suis en minorité, j’accepte, histoire de se balader à Medellin le lendemain.
Mais quand ça veut pas … ça veut pas ! Nous nous installons douillettement dans notre lit et nous endormons profondément, avant d’être réveillés vers 3 heures du matin par l’alarme incendie. Une sonnerie, puis 2, puis 3 … Pas de doute, elle ne s’est pas déclenchée par erreur. Nous sommes au 7ème étage, les ascenseurs sont – comme il se doit – bloqués et il y a une légère fumée dans la chambre qui accompagne une forte odeur de brûlé. De toute évidence, ça ne vient pas de notre chambre, ni de notre étage, mais il se passe bien quelque chose. Encore plus ensommeillés que la veille, nous nous habillons à la hâte, récupérons nos papiers et descendons dans la rue par l’escalier de secours.
Et c’est là que les choses deviennent intéressantes. Nous rejoignons la réception où le personnel s’affaire pour comprendre où se localise l’incendie. Plutôt en vain, dans un premier temps, malgré le système informatique sensé les renseigner. Nous prenons place dans un fauteuil, avant de constater que nous ne sommes qu’une petite vingtaine sur un hôtel de 12 x 20 chambres quasiment plein à être sortis de notre lit. En dépit de l’alarme qui ne cesse de retentir, les autres sont restés dans leur chambre … Peinards … Genre, on attend la dernière seconde avant de sortir … Dans les faits, ils ont eu raison puisque deux heures plus tard, le feu causé par un court-circuit dans une chambre au 6ème étage était maîtrisé. Mais cela m’a quand même interrogée sur l’absence de réactivité totale et de comportement approprié de la masse des personnes présentes cette nuit-là dans cet hôtel … Parfois tu te demandes comment dans telle ou telle circonstance il y a eu autant de morts … ben … là, j’ai eu la réponse
Epilogue : à 5 heures du matin nous sommes retournés nous coucher. Le seul dédommagement proposé par Ibis a été d’accepter que le check-out se fasse à 13 heures plutôt qu’à midi . Les cons !!!! Nous sommes partis à 9 h !
Bonjour, bon la prochaine fois pour plus de plaisir prenez le Charles De GAULLE, mais moins se souvenirs , de surprises ,
Bon si je résume un hôtel miteux en pleine saison à 90 euros !
Les points positifs une ville magnifique avec beaucoup d’églises (si avec tout ça tu n’as pas la foi!)
Et le feu … Les voies du seigneurs sont impénétrables !
Bisous