Véhicule européen ou américain ?

Sur cette question, je ne ferai qu’un court article.

Pour résumer, nous avons voyagé sur le continent américain avec 2 véhicules européens (un FIAT et un IVECO) et 2 véhicules américains (Ford).

 

Amérique du sud en véhicule européen

 

Nous avons parcouru l’Amérique du sud avec le FIAT.

 

Problème 1 : nous avons souvent été en panne et on ne trouve pas de pièces FIAT dans tous les pays. Quand elles existent, comme au Chili ou en Colombie, elles ne sont pas toujours disponibles ou ne correspondent pas forcément avec les modèles européens. Sans parler des concessions qui refusent carrément de les commander car tu es étranger (voir sur ce point notre magnifique aventure au Chili, dans l’ignoble ville de Calama : ici). Vous pouvez aussi vous référer à ma rubrique « C’est quand le moteur s’arrête que l’aventure commence » pour voir les galères que nous avons rencontrées.

 

Solution 1 : avoir un bon pote qui s’y connaît en mécanique et peut commander des pièces en France, les faire venir de France via DHL, payer une fortune l’envoi, payer les droits de douane, attendre et espérer que ça ne se perde pas en route.

 

Problème 2 : si les véhicules sont trop récents, qu’ils ont un FAP et nécessitent de l’AD blue, ça devient vite la galère. On trouve difficilement de l’AD blue. Quant au FAP, il se bouche et se met en sécurité à partir d’une certaine altitude.

Solution 2 : venir avec un véhicule suffisamment ancien, sans trop d’électronique pour qu’il soit réparable facilement.

 

Amérique du Nord avec un véhicule européen

 

Nous avons parcouru les USA et le Mexique avec notre IVECO.

 

Problème 1 : dans ces 2 pays on ne trouve pas de pièces ou de concessions IVECO.

Solution 1 – la même qu’énoncée ci-dessus : venir avec des pièces de rechange ou les faire acheminer depuis la France

 

Problème 2 – aux USA, si ton véhicule est étranger, personne ne veut y toucher. Ou alors avec réticence et à condition de les supplier. Et avec des prix high level. Pour résumer : ils se foutent XXL que tu sois dans la panade, c’est pas leur problème.

Solution 2 – S’armer de patience, garder son sang froid et voir avec les mécanos mexicains qui sont souvent beaucoup plus ouverts et amicaux.

 

Problème 3 relatif aux USA – assurer son véhicule. En effet, de plus en plus de compagnies refusent d’assurer les véhicules étrangers, même Progressive.

Solution 3 – Il reste Thum insurance (voir ma rubrique « assurances ») qui assure mais à des prix très élevés.

 

Bilan : voyager avec son propre véhicule français peut être problématique en Amérique pour les raisons que je viens de soulever.

 

Néanmoins, si on achemine son propre CC, c’est aussi un avantage car la consommation est souvent moindre que celle des véhicules américains de même catégorie. En outre, en l’achetant en France on peut choisir celui qui correspond à ses propres besoins, faire les aménagements souhaités et l’équiper selon ses goûts.

 

Reste le problème du shipping pour l’acheminer sur le continent américain, shipping dont le prix ne cesse d’augmenter depuis la fin du Covid…

 

Quid d’acheter un véhicule français à des voyageurs déjà en Amérique ?

 

Sur le papier c’est une bonne idée, ne serait-ce que pour éviter le coût du shipping. On trouve plein de véhicules à vendre sur les groupes Facebook Les familles autour du monde et Sur la route des Amériques.

 

Il faut néanmoins garder à l’idée :

1) que beaucoup de véhicules sont sur le continent depuis des années et repassent de voyageurs en voyageurs : j’imagine que certains doivent être au bout du rouleau car je les vois depuis longtemps revenir sur le marché, d’année en année

2) que les prix demandés par les « nouveaux » voyageurs post-covid sont globalement surévalués, voire totalement excessifs rapport qualité/prix/ argent investi dans l’entretien pendant l’année de voyage.

3) si le véhicule a plus de 4 ans et qu’il nécessite un contrôle technique fait en France, lors de la revente, il sera impossible d’avoir une carte grise officielle à son nom (sauf à le réimmatriculer au Canada s’il a plus de 15 ans). Il faudra donc rouler soit avec des faux papiers, soit avec un « poder ». Or, en 2023, de plus en plus de pays refusent les passages de frontière avec un « poder », alors qu’il y avait avant des tolérances (voir mon article sur le passage des frontières en lien avec le Mexique, ici) . C’est à prendre en considération avant de se retrouver bloquer dans son voyage.

 

Quid des véhicules américains ?

 

Avec eux nous sommes allés aux USA, Mexique et Guatemala.

 

Problème 1 – aucun !

Après avoir galéré avec nos véhicules français en Amérique du sud et du nord, avoir acheté des véhicules américains nous a redonné le moral !

 

En effet, quand on est en France, on hésite toujours à acheter un véhicule américain car on pense bêtement que :

a) ce sera difficile

b) on ne pourra pas l’immatriculer à son nom

c) il va consommer un max

d) ils sont trop volumineux

 

S’agissant de l’achat : c’est facile. On peut en trouver aux US sans problème. Sinon, sur les groupes de voyageurs, il y en a plein qui se revendent chaque année. Nous avons acheté nos 2 immatriculés aux USA à 2 français différents. Aucun souci.

 

S’agissant des documents des véhicules : on peut les faire immatriculer très facilement dans le Vermont. Il suffit de contacter Alex Smith qui s’n occupe pour vous, moyennant 250 dollars et les taxes à payer au Vermont ()

 

S’agissant de la consommation : c’est vrai qu’ils consomment plus que les véhicules français. Néanmoins, tout dépend du gabarit de l’engin et de la conduite (avec le TIOGA de 10 mètres et 6 tonnes on faisait du 20/22 litres au 100 et avec le Coachem de 7 mètres et 4,5 tonnes, du 17 litres). En plus, il faut prendre en compte que le diesel est plus cher que l’essence en Amérique du Nord (parfois significativement). Donc, l’un dans l’autre, ça doit presque se compenser.

 

S’agissant du volume des engins : en fait, il y en a de tous les gabarits, pas de problème

 

Bilan:on a adoré (et on adore toujours) voyager en véhicules américains en Amérique du Nord. Tout est facile avec : ils sont conçus pour le pays, tous les mécanos connaissent leurs moteurs et acceptent de les réparer, les pièces de rechange sont disponibles partout (même au Mexique et au Guatemala), il y a aussi tous les accessoires pour la cellule en cas de problème. L’autre bonheur c’est qu’il est possible d’avoir un véhicule à son nom qu’on peut donc assurer sans difficulté et à des tarifs plus favorables.