Cumpeo, Réserve Radal- 7 tazas, Pomaire, Isla Negra, Quintay
Nous quittons le parc Nahuelbuta par un matin brumeux. Adieu Chili du sud, nous te regretterons, c’est sûr !! Direction la région de la Maule, corne d’abondance du Chili, avant de rejoindre ensuite Valparaiso.
Bien qu’il soit très européanisé (et fier de l’être), le Chili possède tout de même quelques particularités … africaines ! Je ne reparle pas de l’état des pistes, je crois que tout le monde a compris. Parlons plutôt de la « ruta 5 », route/autoroute qui relie le nord au sud sur plusieurs milliers de kms. Dans sa partie sud (celle que nous avons emprunté en tout cas), il s’agit d’une autoroute. On y trouve donc logiquement : des péages, des voitures et des camions. Mais encore, de façon plus inhabituelle pour des européens : des moissoneuses-batteuses, des pelleteuses, des cyclistes partis faire un tour entre copains, des piétons traversant les 2 fois 2 voies, des familles se baladant sur la bande d’arrêt d’urgence ou attendant les transports en commun. En revanche, aucun mouton ou chèvre broutant au milieu des voies. Faut pas exagérer non plus ! Mais, ce n’est pas tout : on y trouve aussi des arrêts de bus, des marchands de fromage, de fruits et de légumes, des vendeurs de vins écoulant la production locale (qui a dit qu’entre boire et conduire, il fallait choisir ?!), le tout sur la bande d’arrêt d’urgence ou à proximité immédiate ! L’Afrique, vous dis-je !!
L’invention du maillot de bain ne serait-elle pas parvenue jusqu’au Chili ?!
Mardi 12 janvier, nous faisons un petit détour par « El salto des las lajas », cascades devant être jolies à la saison des pluies. Comme il se doit en janvier (d’un point de vue français, en tout cas), il fait un temps plutôt moche.
Mercredi 13 janvier, nous partons en direction de la réserve nationale des « 7 tazas ». La piste pour y accéder est défoncée (je pèse mes mots) dans ses 30 derniers kils. Rien que de très normal, nous sommes en Amérique du sud !
Il fait 34 degrés à l’ombre. Pinaise … Elle avait raison Evelyne Délia … Y a plus de saisons ! 34 degrés en janvier !!! On a jamais vu ça … en France !! Bon, OK, nous sommes au Chili où cela ne choque personne … Mais, bon, nous restons quand même des habitants de l’hémisphère nord habitués au froid en janvier et non à la chaleur !!
La chaleur semble satisfaire tous les estivants. La réserve des « Radal 7 tazas » permet d’accéder à un très joli ensemble de cascades se jetant les unes dans les autres, dans des gorges de basaltes.
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Elle offre aussi un accès à la rivière où de nombreux chiliens se baignent. Mais pas dans n’importe quelle tenue ! La semaine précédente nous avions eu le bonheur de constater qu’un chilien sans maillot de bain est capable de se baigner à poil sous le regard mi-goguenard mi-stupéfait des personnes assis sur la berge. Cette semaine, nous nous apercevons qu’un chilien sans maillot de bain peut aussi se baigner tout habillé. Et quand je dis tout habillé, c’est tout habillé, chaussures comprises ! Pour bien visualiser le tableau, imaginez d’abord qu’un sud américain qui part marcher en montagne est généralement dans une tenue citadine, chaussures de ville aux pieds. Imaginez ensuite qu’une fois arrivé devant la rivière rafraîchissante, il se contente de poser son téléphone sur une pierre avant de rentrer dans l’eau … chaussures de ville aux pieds ! Forcément, quand tu vois faire ça pour la 1ère fois, tu te dis que tu viens de tomber sur le jobard du coin. Mais au 15ème … tu dois bien convenir que c’est une coutume locale ! Alors, imaginez quand par exception un chilien se promène avec de vraies grosses chaussures de marche : une fois immergées, elles se transforment des godasses de scaphandrier !! Autre pays, autres mœurs !
Toujours est-il que, plus nous remontons vers le nord, plus le climat et les paysages ressemblent à ceux de la Provence … Vignes et palmiers, bougainvillées et vergers … nous sommes presque en terrain connu !
Les pompiers de Cumpeo sont sympas : nous en profitons (malheureusement) à un double titre !
Pour nous rendre à la réserve des 7 tazas, il nous fallait un camp de base. Nous ne le trouvons chez les pompiers de Cumpeo qui nous accueillent avec une grande gentillesse deux soirs de suite. Comme à chaque fois que nous dormons dans une caserne, nous sommes réveillés par la sirène de l’alerte au feu. Petit bonus : deux fois dans la même nuit !
Ce que nous ne savions pas c’est qu’ils prendraient soin de Charles aussi, le lendemain. Voilà deux jours que celui-ci fait du vélo sur la place centrale de la petite ville : aucun danger. En apparence au moins. Ce que nous n’avons pas vu, pas plus que les autres piétons, c’est qu’un commerçant a tendu une corde pour faire tenir son auvent. Elle est totalement invisible car elle a la même couleur que le sol. Je suis assise à quelques mètres de Charles qui tourne tranquillement autour de la place, quand je le vois tomber lourdement à terre. Il vient de taper le cou dans la corde qui a manqué de le décapiter. Parterre, il hurle de peur. J’hésite à faire comme lui avant de le ramener comme je peux au fourgon. Les pompiers nous obtiennent un RV illico au centre de santé. Après examens, le médecin conclut que les blessures au cou (comme une trace de strangulation) et à la tête (une bosse) ne devraient être que superficielles. De fait, à l’heure où j’écris, il est de nouveau en pleine forme, ne se plaignant plus de rien et n’ayant déclenché aucun nouveau symptôme. Ouf ! On en a été quitte pour une peur bleue. Mais quelle peur !
Ambiance congés payés en bord de Pacifique
Remis de nos émotions, nous reprenons la route pour passer le WE dans les stations balnéaires de la côte proche de Santiago et de Valapraiso.
Deux questions nous taraudent toujours : les chiliens sont-ils infiltrés par les ET ? Se baignent-ils aussi à poil ou carrément tout habillé en bord d’océan ? La vie étant généreuse, elle ne va pas tarder à apporter des réponses à ces interrogations fondamentales.
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Pomaire, un village aux mains des extraterrestres « gris » ?!
Pomaire est un charmant petit village de potiers. Le jour où nous nous y rendons, il fait 36 bons degrés à l’ombre. Les poteries en terre cuite brute côtoient les paniers en osier, mais aussi, comme partout dans le monde, « l’artisanat chinois » que l’on retrouve sur tous les marchés du monde. Bref, le meilleur y côtoie le pire !
Mais que vois-je soudainement ?! Un « extraterrestre gris » qui nous regarde de ses grands yeux vides ! Ah ! Ah ! Cette fois Jérôme et Charles ne peuvent pas l’ignorer puisqu’ils lui font face aussi !
Sympa, il nous indique un très bon resto où nous passerons une bonne partie de l’aprem à nous balancer dans des hamacs ombragés. Rien à voir avec le reptilien du parc !
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A Isla Negra et Quintay, on se baigne … derrière des parasols !!
Quand nous arrivons en bord d’océan, soit 20 kms plus loin, la température est beaucoup plus fraîche. Pour autant, la plage est bondée, les parasols s’étendant à perte de vue !
Inutile de vouloir y rester, d’autant que les vagues sont trop fortes.
Nous constatons, entre deux parasols, que les estivants ne sont pas tous en maillots de bain, loin s’en faut !! Damned … Se baigner habillé est donc bien une coutume chilienne !
Le coucher de soleil valait bien le détour aussi.
Le lendemain, nous passerons la journée dans l’ancien minuscule port baleinier de Quintay, reconvertit avec bonheur dans le tourisme. Il fait beau et c’est beau !
On bivouaquera devant un champ d’immortelles !
Je changerai avec plaisir une journée strasbourgeoise froide et humide contre une journée a la plage qui figure sur vos photos! :p. C’est bien aussi de retrouver un peu notre belle provence dans votre magnifique voyage! Bisous
Bonheur, douceur , chaleur…. que demander de plus bisoussss
L’invention du maillot de bain ne serait pas parvenue jusqu’au Chili?
Alors, heureux pays que le Chili, parce que j’adore me baigner dans mon plus simple appareil, et être obligée d’enfiler ce stupide vêtement me prive de tout le plaisir de la plage et de la baignade.
En fait, dans l’échelle du plaisir, il y a plus de différence entre nue et en maillot qu’entre en maillot et tout habillée.
Mais si vous n’avez jamais essayé la baignade nue, vous ne pouvez même pas soupçonner ce que vous ratez.
Hihi pour nous habillés ou nus, l’eau est beaucoup trop froide !