La Serena, Antofogasta, Iquique, Humberstone, Arica
Nous quittons le Norte Chico pour le Norte Grande, dernière étape du Chili. Nous le connaissons déjà en petite partie puisque nous avions passé une quinzaine de jours en août 2015 entre San Pedro de Atacama et Calama.
De La Serena jusqu’à Arica, un morceau de bravoure nous attend : environ 1500 kms pour regagner le nord du Chili et retrouver plus tard la Bolivie !
Vous reprendrez bien un peu de désert ?
Et quelle route ! Imaginez l’un des endroits les plus arides de la planète bordé par le Pacifique. Des kilomètres et des kilomètres de désert à perte de vue ! Du sable, des pierres, du sable, des pierres …
La description est cependant réductrice car, en réalité, il n’y a aucune monotonie à parcourir cette route et les amateurs de désert sont comblés. Nous le sommes, en tout cas !
Les paysages alternent entre montagnes plongeant dans le Pacifique, côtes noires déchiquetées par l’océan, falaises de craie le surplombant.
Ici à Antofogasta :
Et puis, ce sont de nouveau des hauts plateaux à parcourir, traversant des dunes jaunes, ocres, rouges, surplombant de hauts canyons… quel spectacle encore une fois !!
Seules les chapelles mortuaires très nombreuses et les minis tornades soulevant du sable égayent la route (mouhaha quelle rigolade 😉 ). On meurt beaucoup ici, les chiliens conduisant comme des fous furieux. Nous croisons d’ailleurs un camion qui vient de percuter une falaise quelques minutes avant notre passage. Pas très étonnant quand on les voit aborder des descentes vertigineuses et très longues à plus de 100 km/h, chargés de minerais ou autres marchandises (à vide et à plat, il arrive que les camions chiliens nous doublent à plus de 120 kms/h !!). Vu l’état du camion, ce sera donc une chapelle de plus…
C’est au hasard d’une plage que nous retrouvons Christian et Valérie que l’on pensait en Bolivie. Trop chouette ! Nous ferons route ensemble pendant quelques jours !
Iquique, la surprenante
De toutes les villes traversées sur cette portion, c’est Iquique qui nous étonne le plus. Les chiliens la vendent au reste du monde pour sa « zone franche détaxée ». En réalité, il s’agit d’une « zone attrape couillons » où les vendeurs de parfums côtoient les magasins de sport et les revendeurs de « tunning ». Inutile de chercher à y faire changer nos pneus, ils sont presque plus chers que dans le reste du Chili !
Mais Iquique ne se réduit pas à sa zone franche. Coincée entre le Pacifique et une montagne abrupte de 650 mètres de haut de laquelle se jettent de nombreux parapentistes, parsemée de gratte ciels ultra modernes, de bidonvilles et de maisons anciennes au style colonial, elle offre en plus à ses visiteurs des plages de rêve et une costanera superbe.
C’est dans ce contexte que nous décidons, avec Christian et Valérie, de passer notre seconde nuit dans le coin, sur le parking d’une plage du centre ville. La veille, à 20 kms plus au sud, nous avions fait un bivouac ultra calme en bord d’océan à Caleta verde. A Iquique, la plage est bondée, mais vers 21 heures nous nous retrouvons seuls à dîner sous les étoiles. Le coin semble parfait. Nous nous couchons vers minuit. Et là, débarquent petit à petit des dizaines de bagnoles de d’jeunes. Pas de souci on se doutait bien que cela arriverait. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’un mec allait se pointer avec une sono dans son coffre de bagnole crachant aussi fort que celle du stade de France. J’ai dû me cogner au plafond de peur quand la musique a commencé à hurler dans nos oreilles, réveillant Charles et Jérôme aussi. Les basses sont si fortes que les tôles du fourgon en tremblent ! Un truc de fou ! Inutile de vouloir rester, nous n’auront jamais le dessus. De toute façon, la ville résonne de boums boums partout. En accord avec Christian et Valérie nous rebroussons chemin à 3 heures du matin vers notre bivouac de la veille à 20 bornes de là … Quittant les lieux, Christian klaxonne furieusement pour montrer sa désapprobation. Pas de chance pour nous, les chiliens croient que ce sont des klaxons de joie (style sortie d’un match de foot) et se mettent à leur tour à klaxonner gaiement ! Bonjour le choc culturel hihi !
Les villes fantômes du désert
Le Norte grande n’offre pas à ses visiteurs que du désert inhabité et des villes côtières. Il est aussi parsemé de villes fantômes, dont certaines sont classées au patrimoine mondial de l’humanité. C’est le cas d’Humberstone, qui a fait fortune entre 1872 et 1960 avec l’exportation du nitrate de soude (salpêtre), avant de fermer boutique du jour au lendemain en raison de la concurrence des engrais chimiques. La ville, désertée, se visite. Les bâtiments plus ou moins bien conservés alternent avec ceux en ruine.
On entre dans les maisons : mais qui sont ces gens partis en laissant leurs biens ici ?
Ici le théâtre, l’école et la piscine municipale.
Plus loin, les restes du parc industriel sont encore debout. Mais pour combien de temps ?
La visite qui nous occupe une partie de la soirée et du matin suivant est très émouvante. Ou étrange. Je ne saurais dire !
Des affiches publicitaires vantent dans toutes les langues les bienfaits de cet engrais « naturel ».
Charles, Jérôme et Christian s’amusent comme des fous à monter dans les vieilles locos, à faire tourner les engrenages des grues. D’ailleurs, je ne sais plus lequel des trois a 6 ans !!
Avec tout cela, nous arrivons finalement à Arica. En 2 mois et demi nous avons parcouru les 5152 kms (hors détours nombreux) qui séparent Punta Arenas d’Arica, oasis en plein désert, ville des olives et … des momies !
Fantastique pays dans lequel nous aurons finalement passé 85 jours au total, autant que pour l’Argentine ! Notre région préférée ? Toutes !
Désormais, en route pour la Bolivie. Prochains arrêts : Michelin Arica (mieux qu’une curiosité, on voudrait y changer nos pneus), le parc national de Lauca au Chili, le parc national de Sajama en Bolivie, avant de gagner La Paz. Plus de nouvelles d’ici là ? C’est normal, nous entrons en Bolivie pays fâché avec le Wi-Fi ! Suivez-nous sur la balise : si on avance, c’est que tout va bien !
Étrange ambiance à Humberstone. Les scènes de vie semblent s’être figées !! Incroyable aussi que les maisons ne soient ni pillées ni dégradées sauf par l’usure du temps..
Bise bonne route
Coucou, alors nous aimerions savoir si ce qui est derrière le gros camion de vos copains Christian et Valérie, est une remorque… ou votre camion….. vous êtes tout petit, petit, petit à côté de ce monstre de camion de baroudeur ;-). Je vois que Jérôme fait le kakou sur le cheval… en bois, serait il aussi à l’aise sur un des miens… à tester et prise de photo à l’appui, mdr. gros bisous à vous 3 et bonne route pour la suite…