Guanajuato, San Miguel de Allende
Avant d’en venir à ces 2 superbes villes, je voudrais vous confesser que 5 choses m’ont étonnée, au Mexique :
– la première est sans conteste les rapports que les mexicains entretiennent avec les piments ! C’est bien simple, on en retrouve partout, de la nourriture aux shampoings ! Le premier jour, tu ne fais pas gaffe, tu te contentes de demander si le burritos que tu envisages d’engloutir n’est pas trop piquant. Et comme son vendeur t’a juré que tel n’était pas le cas, tu le fourres en confiance dans ta bouche avant de te mettre à cracher du feu, pleurer et jurer parce que tu n’as pas le même sens du « piquant » que lui !!! Le deuxième jour, tu recommences, pensant avoir eu à faire à un farceur la veille. Même cause, même effet ! Alors, le 3ème jour, tu ne poses même plus la question et tu débarques directement au resto avec un extincteur que tu pulvérises sur tes tacos à titre préventif. Non mais !
– la deuxième concerne le plastique. Au Mexique, comme partout ailleurs dans le monde, le plastique à usage unique règne en maître. Sans commentaire sur ce point. Ce qui nous a davantage surpris c’est cette façon qu’ont les restaurateurs d’emballer leurs assiettes dans des sachets en plastique, sur lesquels ils déposent le plat commandé, afin de ne pas avoir à faire la vaisselle ensuite … Pratique quand il n’y a pas l’eau courante dans le boui-boui en question, plus contestable le reste du temps hihi
– la troisième tient à la pilosité masculine. Après 40 ans, il semble de bon ton pour beaucoup d’hommes d’arborer une moustache en signe de virilité. Quelqu’un sait-il s’il s’agit d’une véritable tradition ou s’il s’agit d’un tour joué par mon imagination ?
– la quatrième concerne le langage : j’ai beau parler couramment l’espagnol, ça ne me sert à rien ou presque !!! D’une part car tous les mexicains s’obstinent à me parler en anglais quand bien même je leur réponds dans leur langue natale sans faire de fautes. Ma tête de gringa probablement !D’autre part car les mexicains ne parlent pas, ils font la course !!! Ils ont un débit de paroles hallucinant qui, systématiquement, me contraint à les faire répéter. Un vrai dialogue de sourds !
– la dernière est le rapport d’attraction/répulsion que les mexicains entretiennent avec la mort. Pas une une de journaux sans photos des malheureux assassinés de la nuit. Pas une une télévisée pour rappeler l’augmentation constante de la violence dans le pays. Et … paradoxalement, pas un bibelot sans une tête de mort décorée…. sans un clin d’oeil plus gai et plus désinvolte à la mort … sans une relativisation absolue de cette dernière dans les musées des momies qui fleurissent au Mexique. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à visiter celui de Guanajuato …
Guanajuato, la superbe colorée
Nous arrivons à Guanajuato par le nord de la ville. De celle-ci nous ne savons qu’une chose : qu’il est difficile d’y circuler en gros véhicules car son réseau routier est essentiellement souterrain, le trafic se déroulant dans des tunnels plus ou moins larges et plus ou moins mystérieux pour qui ne connaît pas le plan sur le bout des doigts.
Souhaitant éviter une prise de tête routière et familiale, nous nous garons prudemment sur un parking de supermercado à l’entrée de celle-ci, où nous passerons 2 nuits tranquilles.
Nous nous lançons à l’assaut de la ville en bus, lequel plonge à toute vitesse dans les entrailles de la ville ! Sensations garanties ! Nous évitons de justesse des voitures mal garées, stoppons en plein milieu de tunnels pour laisser descendre et monter les passagers au courant que des arrêts de bus se trouvent dans ces improbables endroits … Sous terre, impossible de se repérer. Aussi nous fions-nous au chauffeur qui nous invite à ressortir à l’air libre par une petite ouverture latérale au milieu d’un tunnel, sûr que nous sommes bien dans le centre historique ! Et de fait, nous y sommes !
Notre première impression de la ville est bleutée (couleur de la première façade que nous croisons) et nous rappelle un peu certaines ruelles italiennes. Au bout de quelques pas, le charme opère.
Nous passons notre première soirée, sans but, à déambuler dans le quartier du Jardin del Union, cette magnifique petite place triangulaire abritant kiosques et fontaines au milieu de ficus centenaires.
Des étudiants déguisés en « étudiants-troubadours », nous proposent des tours nocturnes de la ville, tandis que des orchestres jouent ci et là dans les restaurants voisins. Le vie est douce et la basilique resplendissante au coucher du soleil.
Tandis que les rues s’obscurcissent, nous rejoignons notre parking de supermercado en taxi !
Le lendemain, nous décidons de visiter plus sérieusement cette ville dont les habitations cascadent le long des pentes des collines, tels des petits dominos colorés posés en équilibre. Comme tous les visiteurs passés un jour par ici, nous adorons.
Notre premier RV est au musée des momies. Le genre d’endroit que je n’affectionne pas particulièrement, mais il me semble que le négliger nous faisait un peu passer à côté de cet aspect là de la culture mexicaine. De fait, le musée des momies n’est pas une arnaque : il n’y a bien que des momies hihi. Pour faire de la place dans les cimetières de la ville, des corps desséchés en ont été retirés et sont désormais exposés. Il s’agit de momies récentes puisqu’elles datent du 20 siècle, certaines personnes n’étant mortes qu’il y a une quarantaine d’années ! Bon, pas de quoi s’attarder non plus dans cet endroit un peu macabre. Et cela d’autant moins que chaque fois que nous avons rendu visite à des momies, leur malédiction s’est abattue sur nous et nous sommes tombés en panne ^^! J’étais donc presque mal à l’aise en sortant quand, tout à coup, un vendeur des rues nous a proposé de lui acheter … des momies en sucre !!! Effet hilarant garanti, après l’effet glauque du musée !
Un petit tour ensuite au joli marché de la ville, dont le bâtiment s’inspire d’une gare parisienne. On y mange une viande rôtie fameuse !! Que nous avons bien sûr arrosée à l’extincteur histoire de ne pas finir la bouche en feu !
Mais finalement, l’essentiel de la ville consiste à se perdre dans ses ruelles, à flâner dans ses jardins, à visiter ses églises …
Nous étions presque au comble du bonheur quand nous nous sommes aperçus que le soir même serait organisée une fête de la bière non loin de la basilique…. L’occasion était trop belle !
Après un coucher de soleil magnifique au sommet de la Bufa offrant une vue spectaculaire sur la ville, nous partons déguster des côtelettes d’agneau rôties (ça devait faire environ 4 ans que nous n’en avions pas mangé puisqu’en Colombie, on ne mange pas de mouton) arrosées de bières artisanales.
Dans la chaleur nocturne de la ville, nous prenons une nouvelle fois conscience de notre chance de voyager et la savourons seconde après seconde.
A votre santé !
San Miguel de Allende, la superbe un peu snob
Alors, que vous dire de San Miguel de Allende ? Qu’elle est au Mexique du centre ce que Gordes est au Lubéron ? Qu’elle est la seule ville visitée depuis la frontière des US à être saturée de gringos ? Qu’elle est la ville qui a failli causer notre divorce à cause de rues étroites et d’un GPS pourri ? Un peu tout ça, en fait …
Parlons tout d’abord de la beauté de San Miguel, cette petite ville coloniale classée à l’UNESCO (comme Guanajuato, au demeurant), parfaitement restaurée et mise en valeur dans des seules teintes rougeâtres, orangées ou ocres.
Ses églises sont si belles, que les cortèges de mariés se succèdent en leur sein, donnant à la ville un côté endimanché bien sympathique. Car, à San Miguel, on se marie « chic » : les robes de soirées rivalisent d’élégance ou d’excentricité, tandis que les costumes cravates adoptent un air satisfait de fréquenter tout ce beau monde. Je vous jure que nous n’avons pas fait exprès d’être dans l’axe des photographes officiels, habillés en quasi pouilleux, pour gâcher les photos de mariage des futurs conjoints hihi
A l’abri des regards des patios se dévoilent peu à peu, tous plus ou moins transformés en boutiques d’artisanat luxueux ou en restaurants. Curieusement, des objets que nous avions convoitées à Dolores de Hidalgo, pueblo magico situé à une trentaine de bornes de là, ont vu leur prix être multiplié par 2 ou 3 … L’altitude, probablement.
A moins que ce ne soit l’invasion d’américains qui fassent flamber les prix. C’est bien simple, ils sont ici chez eux, population sympathique et BCBG. J’imagine que cette forte présence nord-américaine a dû faire tourner la tête aux vendeurs de rue qui, tous sans exception, se trompent sur le rendu de monnaie. Nous n’avions encore jamais eu à faire face à ce problème au Mexique. Mais à San Miguel, les vendeurs de rue ne savent pas compter. Ou alors, ils ont oublié. A moins qu’il ne s’agisse d’un problème de conversion du dollar en pesos. Bref, ils ne voient aucun mal à essayer de t’arnaquer si ta vigilance baisse.
San Miguel, c’est aussi la ville aux rues et ruelles ultra étroites et parfois ultra pentues. Pour ne pas avoir à les affronter avec le CC, nous l’avons encore une fois stationné en début de ville. Malins que nous sommes. Enfin, pensons-nous. C’est au moment de repartir que les difficultés apparaissent. Plutôt que de faire 10 bornes supplémentaires pour aller chercher le contournement de la ville, nous nous laissons tenter par les sirènes du GPS qui semblent nous chuchoter que traverser la ville avec le CC est tout à fait possible. Perso, j’ai un doute énorme car de nombreux panneaux interdisent le centre aux plus de 3,5 tonnes et que nous avons constaté par nous-mêmes l’étroitesse des lieux. Mais comme je suis absolument nullissime en guidage GPS, je décide de ne rien dire, histoire d’éviter de me faire rabrouer par le pilote. Paraît que je ne sais pas lire un GPS !!! Et pour cause, le nôtre est nul et se perd dès qu’il se trouve dans une ville. Bref, nous voilà partis, le pilote sûr de sa technologie et de sa capacité à la déchiffrer. Certes, mais voilà … Une fois encore, la technologie s’égare dans les ruelles, calcule et recalcule encore et encore, nous enjoint de passer par des rues piétonnes ou à sens unique, nous fait faire demi-tour là où une FIAT 500 échouerait. Normalement, nous ne suivons jamais le guidage aveuglément, nous en servant seulement de trame. Mais là, nous sommes pris au piège d’une ville à angles droits parcourus de cortèges nuptiaux, de nombreuses voitures et de busetas. Chaque rue s’avère un cauchemar : des véhicules mal garés rétrécissent le passage et nous manquons de les accrocher ; la circulation dense et à double sens nous empêche de tourner en angle droit quand nous en avons besoin, les mexicains ne nous faisant aucun cadeau ; les pentes mettent à rude épreuve l’embrayage déjà bien faible. Hum … cette ville nous rappelle un peu Cusco ! Dans le CC le stress est à son comble : je suis fâchée contre le GPS mais je jubile un peu de voir qu’il joue les mêmes tours à mon mari qu’à moi. Et que ma nullité en la matière a quelques excuses. Jérôme, quant à lui, est fâché contre la terre entière et surtout contre sa délicieuse épouse, qu’il étranglerait volontiers s’il pouvait lâcher le volant ! Par chance, il ne le peut pas ! C’est ainsi que pendant une grosse demie heure nous tentons de nous faufiler dans San Miguel de Allende sans véritablement en trouver la sortie. C’est le hasard qui, finalement, nous offrira la solution d’une rue plus large que les autres, débouchant sur une autre similaire. Nous sommes sauvés ! Mais quelle horreur de ville à traverser en camping-car ! Quant au divorce, il sera remis à plus tard ! Pas le temps ! Nous devons être à Mexico avant le 10 mai !!!
Un conseil : prenez le contournement !!!
Vive les cartes papiers … et surtout les voies de contournement ! On s’est fait piégé une fois, à Cuzco, en suivant des français en camping-car très surs deleur GPS …. appareil qui voulait absolument nous faire prendre un escalier ! Quand à notre arrivée sur le place centrale … elle s’est faite les roues coincées par les trottoirs ! Alors je comprends votre douleur!!! Maintenant, vous savez …. jusqu’à la prochaine fois !
Au final comment marche votre extincteur de piment ?
Je suis curieuse… et je vois bien qui pourrait en avoir vu besoin pendant le voyage?
Bien ! ça donne un petit goût pas désagréable aux tacos hihi