Armenia, Salento, Valle del cocora, Finca Ocaso, Filandia
Depuis presque un an El Gringo est allé partout pour découvrir le meilleur du café. Des steppes argentines aux volcans chiliens, des hauts plateaux boliviens aux déserts péruviens, des jungles équatoriennes aux Galapagos … Pas une plantation de café à visiter !!
El Gringo ne renonçant jamais, il a tout misé sur la Colombie dont on dit qu’elle est le 3ème pays producteur de café au monde. Depuis quelques jours quelques indices nous laissent deviner que nous sommes sur la bonne voie.
Pourtant, il faudra encore toute la patience et la perspicacité del Gringo pour parvenir à déguster un pur-Colombie-pour-les-palais-délicats-et-raffinés et s’apercevoir que, décidément, il préfère le chocolat chaud !!
Le point sur la recherche du Graal :
Des plantations au milieu de villages bariolés ?
Nous laissons Armenia derrière nous pour nous rendre dans deux jolis villages situés dans « el ojo del cafe » (comprenez l’œil du café). El Gringo est formel : on doit pouvoir visiter une finca de café à cet endroit !
Aussitôt arrivé à Salento, il saute dans une jeep Willys pour faire le tour des plantations !
En réalité, autour de la place principale on ne trouve que des bars, des mecs bourrés ou des palmiers ! Déception …
El Gringo nous entraîne alors dans les rues colorées du village. On y croise une multitude de boutiques de souvenirs, des restos, des bars et des chanteurs.
Son sang ne fait qu’un tour, quand à l’intérieur de l’une d’elles il découvre que l’on vend du café sous toutes ses formes, en grains, moulu, en confiture, en alcool… Nous sommes sur la bonne voie !
Pourtant, quand le soleil se couche, El Gringo n’a toujours pas croisé un plan de café. Un être (malveillant ?) lui souffle que, peut-être, dans la vallée del Cocora, il pourrait obtenir satisfaction …
Des palmiers au pays du café
Ne souhaitant pas vexer le Charles de Gaulle, El Gringo abandonne sa jeep pour entraîner ses parents vers la vallée del Cocora. Excellente idée ! C’est un dimanche de « pont » et la moitié de la Colombie se presse sur une route étroite et sans issue. Toute personne ayant un jour tenté d’approcher une station de ski un samedi de vacances de février verra de quoi je parle. El Gringo s’impatiente tandis que son père slalome comme il peut entre les voitures abandonnées sur la route par leurs conducteurs lassés d’attendre et les bus garés en file indienne sur le bord de la minuscule route.
Le temps est comme qui dirait … brumeux ! Est-ce pour cette raison que nous n’apercevons pas de plantations de café ?
Quand nous nous réveillons le lendemain matin, le soleil est revenu. Nous nous lançons à l’assaut de la vallée. Les palmiers dont les plus hauts font plus de 60 mètres, sont des palmiers à cire (on s’en servait avant pour en produire). La balade est superbe.
El gringo aimerait bien pouvoir dépasser les palmiers à cire :
Mais toujours pas de café …
Du café à Filandia ?
Comme il se met à pleuvoir (of course !), El gringo suggère de s’en aller. Direction le petit village de Filandia.
Mignon, lui aussi !
Mais toujours rien … Jugez-en par vous-même :
El Gringo récompensé de ses efforts !
Il faudra une volonté de fer pour qu’El Gringo trouve enfin ce qu’il cherchait ! Des français rencontrés au hasard d’une rue de Salento nous parle de la finca Ocaso (http://fincaelocasosalento).
Nous y arrivons en fin de matinée et une visite a lieu à 13 heures. Parfait !! Entre temps, nous prenons le temps de nous promener un peu dans la propriété. Hourra ! Il y a des arbres à café partout autour de nous !!
Comme El Gringo est un homme exigeant, il veut tout connaître du café. La délicieuse Camila le prend alors sous son aile pour tout lui expliquer.
Il s’agit ici d’une finca travaillant en collaboration avec des ONG environnementales. Pas de monoculture ici, les plans de café poussent à l’ombre d’autres arbres, dont des bananiers, afin, d’une part, de jouer sur la qualité du café et, d’autre part, de protéger la biodiversité. El Gringo se dit satisfait.
Ce dernier est ensuite invité à planter une graine de café qui deviendra dans deux ans un petit arbuste. Celui-ci sera replanté en pleine terre et produira du café pendant une vingtaine d’année.
Les baies sont cueillies à maturité, que leur couleur soit rouge ou jaune. El Gringo en ouvre quelques unes pour vérifier la quantité de sucre contenue par le mucilage. Il estime que les baies jaunes sont plus sucrées que les baies rouges.
Comme El Gringo n’aime pas se fatiguer inutilement, il se réjouit que des cueilleurs professionnels fassent le travail à sa place. Ici, on considère qu’en gagnant 500 pesos par kilo, c’est bien payé (environ 20 centimes d’euro) car les ouvriers sont logés et nourris gratuitement. Au final, ils gagnent environ l’équivalent de 20 euros par jour.
Les baies de café sont ensuite envoyées dans une machine qui sépare les graines de l’écorce. El Gringo essaye la machine manuelle et estime que le système est ingénieux.
Puis les baies vont prendre un bain de 10 heures et un second, avant d’être mise à sécher pendant une période variable.
C’est ensuite qu’intervient le tri. Deux dames trient à elles seules les 20 tonnes de café annuelles, séparant les grains de première catégorie (qui partent à 70% à l’exportation), des grains de second choix (qui sont vendus en Colombie). El Gringo qui ne se la laisse pas compter, vérifie que des grains pourris ne sont pas cachés en douce dans les sacs destinés à l’Europe. Il compte bien acheter la moitié de la production annuelle.
Toutefois, la délicieuse Camila le rassure et l’invite à préparer un bon café. El Gringo remarque alors que les grains de cafés sont blancs comme des bidets et qu’on ne va pas en tirer grand-chose. Camila lui explique alors qu’il faut les torréfier et que le mieux est une torréfaction moyenne (la plus forte étant réservée aux grains dégueus pour cacher leur goût !!).
Vient le moment de moulire le café. Non, de le moliner. Enfin, El gringo ne sait plus très bien comment on dit. Sa charmante maman lui souffle que le verbe « moudre » (qu’elle a conjugué en 5ème 2 à tous les temps et tous les modes, sous la férule de Bernard moulin, professeur de français) est peut-être celui qu’il convient à présent d’employer. Père et fils moulent donc le café.
Subjugué par la guide, Jérôme se dit prêt à préparer du café jusqu’au bout de la nuit s’il le faut. Mais El Gringo lui demande de ne pas se laisser distraire car il est entrain de renverser la casserole d’eau chaude à côté du filtre. D’ailleurs Camila ne semble pas intéressée.
Et maintenant, dégustation !! Humm !!! Bon !!
Et qu’en pense El Gringo ? Fin au palais, long en bouche, acidulé comme il le faut. Nous repartons avec 10 tonnes de café à partager. Il a enfin trouvé le meilleur !! Nous cherchons, quant à nous, un train pour tout transporter.
En attendant, Jérôme, on laisse les guides ici !! Y a pas de place dans le fourgon !
Jérôme, as tu pris le 06 de la guide …? c’est pas pour moi bien sûr (j’en connais une qui est susceptible de lire mon commentaire), c’est pour un copain qui part en Colombie bientôt…
Bravo à El Gringo pour sa persévérance! J’ai adoré le texte et Naël, les images. Il demande si c’est possible de lui ramener la petite jeep d’El gringo… pour ma part, je me contenterai de 500 grammes de café!
Gros bisous à vous de nous quatre!
Super!!
Salut
Quelle quête !! Il a l’air bon ce café ! Allez tchin tchin !
Bises
Delphine