Le somptueux Colorado nous redonne envie

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… Quand soudain … nous arrivons au Colorado !

 

Ok, me direz-vous, j’ai ménagé le suspense juste pour un passage d’État à un autre ?! C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous, à ce moment-là, ça veut dire beaucoup (et c’est pas Suzanne qui n’apprécie pas davantage que nous les ghost towns qui dirait le contraire, pas vrai, amiga?!) !

 

Dans notre esprit, Colorado rime avec retour vers une certaine forme de civilisation et surtout vers des paysages moins monotones et plus intéressants que ceux parcourus depuis Dallas.

 

Oh ! Ne vous méprenez pas, tout n’est pas beau, ni génial dans cet Etat et l’accueil des « gens du voyage » dans les villes de riches se résume malheureusement trop souvent aux panneaux suivants « GO OUT !!! », « F*ck RV » ou «Beware of the dog ! » (sauf à connaître quelqu’un of course, mais ce n’est hélas pas notre cas). Néanmoins nous pensons pouvoir trouver au Colorado quelques curiosités naturelles encore inconnues de nous.

 

On avance, on avance, on avance …

 

Notre parcours de la semaine

 

 

En ce lundi matin 1er mai, nous quittons Raton sans regret. La prochaine ville annoncée est au Colorado et s’appelle Trinidad. Hélas, c’est une cousine germaine de celle que nous venons de quitter en un peu plus vivante et avenante.

 

 

 

Il se met à pleuvoir. L’ambiance familiale est toujours aussi morose : confinés dans un petit espace, garés sur un parking, contraints par la pluie à ne pas faire grand-chose d’amusant, c’est une de ces journées que chaque famille du monde devrait vivre au-moins une fois pour tester la solidité de ses liens et celle des nerfs de chacun hihi.

 

 

Nous occupons finalement une partie de celle-ci en nous rendant à la bibliothèque histoire de continuer le programme scolaire de Carlito (qui est évidemment furieux de l’idée hihi).

 

 

Heu-reux ! (PS – c’est un ordinateur durci pour ceux qui se poseront la question et c’est très utile en voyage car ça ne se casse pas)

 

Miracle, le lendemain le soleil est de retour, enfin partiellement. Bon, disons qu’il ne pleut plus. Nous prenons l’autoroute qui file vers le Nord en direction de Denver. Sur notre gauche immédiate se trouve la haute chaîne des rocheuses encore un peu enneigées, sur notre droite tout aussi immédiate s’étend à perte de vue l’immense plaine du Colorado (celle qui débouche plus loin sur les grandes plaines du Kansas). Surprise : bien que nous soyons au printemps, au pied des montagnes et à la fonte des neiges, les prés sont ici aussi secs que ceux du Nouveau-Mexique. Jaunes, ratatinés comme ceux vus en septembre après un été torride : ça fait climatiquement peur !

 

(Je ne remets pas une photo de plaines jaunes, vous avez compris le principe depuis 2 articles ?!!)

 

Nous obliquons au niveau de Colorado City (un bled minuscule mais comptant la plus grande communauté de polygames des US – allez savoir ^^) pour nous enfoncer dans la forêt de Pike San Isabel. Rien d’exceptionnel sauf pour Carlito qui y trouve de la neige fraîche.

 

 

 

Cependant, au détour d’un virage, nous tombons sur cette étrange construction (qui n’a pas de nom et n’est pas répertoriée dans les guides), fruit du délire d’un particulier.

 

 

 

Le moral revient ! Cet endroit est juste dingue et il est possible d’y pénétrer, de gravir ses escaliers, puis de passer d’une passerelle en fer forgé branlante à une autre. En bas, il est clairement écrit « à vos risque et périls ».

 

 

 

 

C’est franchement dangereux car à des dizaines de mètres du sol, sans protections particulières et très brinquebalant : néanmoins, ça amuse follement père et fils qui testent toutes les structures. Je retiens mon souffle à chaque fois , mais, gracias a Dios, ils reviennent sains et saufs tout en se jurant de ne jamais recommencer car « ça tient par des bouts de ficelles ». Bueno… Dios était avec nous ce jour-là… On le remercie pour ses bonnes œuvres.

 

 

 

 

Nous poursuivons et cherchons un endroit pour dormir. Il a trop plu pour s’aventurer off-road et toutes les petites villes sont formelles : « NO OVERNIGHT RV» !!! Le truc qui gonfle bien quand tu es crevé et qu’aucune solution ne se dégage rapidement. De guerre las, nous faisons encore 50 bornes et trouvons un camping sec (donc sans aucune commodité) à 18 dollars la nuit, à proximité des Royal Gorge Bridge. On n’a pas d’autre choix pour le soir.

 

Pas de regret néanmoins car les vues au coucher du soleil sont splendides.

 

 

Premier choc esthétique : les Royal Gorge Bridge

 

 

Au matin, à être aussi prêts nous filons visiter les Royal Gorge Bridge. Au loin se dessine un magnifique pont suspendu qui enjambe un vertigineux canyon. Il a été le plus haut du monde.

 

 

 

 

Nous nous approchons et déchantons vite : pour marcher sur le pont et user (A/R) des télécabines qui le longent, il faut compter 35 dollars par adulte et 30 par enfant de plus de 2 ans. Soit 100 balles pour nous 3. La via ferrata est à 120 par personne, le rafting à 175… c’est tellement cher que même les américains font demi-tour. Nous les imitons.

 

Bonne pioche ! Quelques centaines de mètres plus loin, nous tombons sur un sentier qui permet d’admirer les gorges librement et gratuitement.

 

 

 

C’est splendide et assez amusant de voir y circuler le train touristique !

 

 

Le magasin le plus incroyable du séjour !

 

Nous reprenons la route vers Denver. Nous ne voulons ni dormir à Pueblo, ni à Colorado Springs les 2 grandes villes que nous longeons : elles ont mauvaise réputation point de vue délinquance et drogués. Après les fantômes, il est hors de question de pioncer avec des zombies qui rôdent non loin !

 

Comme il est tard, nous stoppons sur le parking d’un magasin très étonnant mais dérangeant si on défend la cause animale (ou pas, d’ailleurs)  : le Bass Pro Shop. On ne connaissait pas cette chaîne de boutiques même si, rétrospectivement on s’est souvenu que nos amis Cathy et Philippe et ma nièce Brune nous en avaient parlé.

 

 

 

 

Il est tard et la nuit pointe son nez. Carlito qui est parti en éclaireur revient au triple galop pas très très fier : il pense que nous sommes tombés sur une espèce de club de chasse étrange qui épingle aux murs ses trophées et craint qu’on ne connaisse le même sort que les bestioles si on y entre hihi.

 

En effet, quand nous ouvrons la porte de l’immense bâtiment, nous entrons dans un superbe salon offrant d’accueillants fauteuils clubs en cuir patiné et de confortables tapis, tous disposés devant un immense et chaleureux feu de cheminée. Au mur, des photos du siècle dernier sont disposées élégamment, tandis que de nombreux animaux empaillés complètent la décoration. Ce qui pourrait être glauque ailleurs est, au contraire, assez cosy dans un cadre  montagnard. Carlito ne s’y trompe pas et élit domicile devant la cheminée, trop content de se débarrasser du froid extérieur.

 

L’endroit est vite adopté !

 

Nous poursuivons et débouchons finalement sur le plus gigantesque magasin de chasse et de pêche que nous ayons eu l’occasion de visiter dans toute notre vie ! Genre Le vieux campeur mais en extraordinaire !

 

 

 

Toute la déco intérieure est raffinée dans un style montagnard. Je me heurte d’emblée à un rayon de vêtements « montagnes » pour femme : tout est beau et à prix raisonnable. Sur ma droite le rayon pêche me propose d’acheter un hors bord ou une barque, de choisir parmi des milliers de cannes à pêche ou d’hameçons.

 

Bien que je ne sois pas fan du tout en temps normal, j’admire ici les scènes naturelles reconstituées partout et qui impliquent des dizaines d’animaux empaillés. C’est trop trop bien fait pour sortir en courant offusquée sans y jeter un oeil ! Dans le fond, on dirait un musée d’histoire naturelle. Je finis quand même par me demander comment ils font pour ne pas avoir toutes les associations de protection des animaux sur le dos 🤔. En tout cas il ne doit pas y avoir beaucoup de clients vegans 😁 

 

 

 

Plus loin, je tombe sur le rayon déco, puis l’immense rayon camping avant de tomber nez à nez avec un gigantesque aquarium gardé par un ours. La classe, il y a même une cascade !

 

 

Pendant ce temps, Jérôme inspecte le rayon vêtements pour hommes et surtout chasse : tous les guns, les flingues et les carabines en vente aux US sont sous son nez (munitions incluses). Et beaucoup sont en vente aussi libre que les assiettes ou les raquettes de plages. Inouï !

 

 

Après un détour par la zone « épicerie fine », nous rejoignons Carlito et nous affalons devant le cheminée pour nous remettre de nos émotions : ça change des Walmart 😅Il est 22H30 le magasin ferme !

 

 

 

En route pour Pike Peak !

 

Après avoir rêvé de Jack l’éventreur toute la nuit, nous  nous réveillons ravis : il fait très très beau !

 

Or, nous ambitionnons de nous rendre à Pike Peak, un sommet qui culmine à 4300 mètres et se gravit soit en train, soit en voiture. C’est un peu pour lui que nous sommes  revenus dans le Colorado.

 

L’entrée est payante (15 dollars par adulte, 5 par enfant). Nous l’acquittons avec plaisir et nous lançons à l’assaut de la montagne.

 

 

Nous progressons doucement car la route est raide, angoissant un peu pour le retour car les freins risquent de chauffer fort en descente.

Après plusieurs arrêts avec vues panoramiques sur toute la région, nous arrivons au sommet !

 

 

Jérôme a le mal des montagnes et j’ai mal aux oreilles.

 

Premier refuge construit en 1891 et actuel visitor center

 

La vue est fantastique  !

 

 

C’est aussi ce que se disent ceux qui arrivent au sommet en train !

 

 

Par contre, il fait vraiment froid.

 

 

Le retour se fait aussi en plusieurs étapes, les pentes vertigineuses que nous longeons étant bien effrayantes. Les freins chauffent, bien sûr, mais nous arrivons finalement en bas sans encombres.

 

 

A la sortie de Pike Peak nous entrons presque directement dans un autre décor très étonnant compte tenu de celui que nous venons de parcourir : celui de Garden of the Gods.

 

 

Les photos en parleront mieux que moi  car le contraste est saisissant ! 

 

 

 

Retour à Rocky Moutain !

 

Satisfaits (enfin!) de notre journée, nous reprenons la route en direction de Denver et passons la nuit à Boulder, dans sa banlieue. L’idée ? Retourner au parc national de Rocky Mountain (déjà visité en septembre : ici) pour voir les montagnes enneigées.

 

On sera bien servis. Le temps est à nouveau à la pluie quand nous en approchons et vire carrément à la neige quand nous y arrivons.

 

 

 

Seul mon fils est ravi. Nous voulions voir le Bear lake, inapprochable l’an dernier. Pas de souci, nous nous garons sur son parking et partons à pied. Un rayon de soleil refait son apparition. Le chemin d’accès est sous 50 cms de neige et nous sommes en baskets. Le lac est bien au bout : recouvert de neige donc … invisible ! On ne l’aura donc jamais vu 😄!

 

 

Carlito s’amuse tellement à glisser dans la neige que nous poursuivons notre marche hésitante jusqu’à un autre lac, tout aussi blanc. C’est pas grave, on rigole comme des fous !

 

 

 

Quelques photos de plus et nous quittons le parc en milieu d’aprem, ravis malgré tout.

 

 

Direction Fort Collins

 

Après avoir passé la nuit dans une zone commerciale acceptant les ploucs de notre genre, nous continuons plein nord.

 

Petite halte dans la délicieuse ville de Fort Collins (une fois n’est pas coutume).

 

Elle présente deux spécificités :

  • sa rue principale a inspiré les « main streets » des parcs Disney

 

 

 

  • et … son centre-ville est traversé par la voie ferrée (je veux dire que les trains de marchandise qui font 2 bornes de long passent dans une rue du centre sans aucune protection, comme s’il s’agissait d’un tramway. C’est très étrange!)

 

 

La ville est tellement sympa qu’on y mange même au resto !

 

Finir le Colorado en beauté : Walden et son refuge de vie sauvage 

 

A Fort Collins, nous obliquons plein ouest, empruntant la superbe route 14 donnée comme « scenic byway ».

 

 

Nous traversons des gorges très encaissées, passons des cols très enneigés. C’est un régal.

 

 

 

Puis, nous arrivons à Walden un village de 2000 âmes situé sur les hauts plateaux (2500 m) aux confins du Colorado et du Wyoming. Jamais entendu parler. Mais il y a une dump et un robinet d’eau mis gracieusement à dispositions des voyageurs par la municipalité.

 

Main Street

 

 

Nous l’apprendrons par la suite, mais il y a eu jusqu’à 2,50 mètres de neige cet hiver dans cette zone, cette dernière venant juste de finir de fondre à la mi-avril. D’où l’aspect jauni des prés.

 

 

Nous dressons notre bivouac auprès du lac San Jon.

 

 

Nous sommes immédiatement séduits par la lumière de fin d’après-midi qui illumine les paysages.

 

 

Des milliers de pélicans américains (aux becs jaunes) nichent sur la petite île en face de nous.

 

 

 

Le vacarme des oiseaux est assourdissant, on dirait presque des ânes qui braient. Se joignent à eux tous les piaillements des autres oiseaux du coin, canards, oies sauvages et autres dont je ne connais pas le nom.

 

 

Le réveil est splendide.

 

 

 

Nous décidons de passer une journée et une nuit de plus à explorer ce refuge de vie sauvage.

 

Un chien de prairie

 

Nous le quittons d’ailleurs avec regret. Tout comme nous disons adios au Colorado. C’est sûrement l’Etat que nous aurons visité le plus à fond et qui, au jour de la publication, nous a le plus plu avec l’Utah. Direction le Wyoming !

 

Une pensée sur “Le somptueux Colorado nous redonne envie

  • 20 mai 2023 à 20 h 20 min
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    Ouf ….nous sommes rassurés ….vous êtes encore en vie
    Cette fois les paysages sont magnifiques( sauf le musée des animaux empaillés j’ai horreur de ça )
    Les lumières les oiseaux les animaux sauvages l’eau la montagne c’est sublime.
    Nous attendons avec impatience la prochaine étape !
    Ici temps pourri ….hier nous avons eu ENFIN un bel orage digne de ce nom depuis plus de 6 mois d’attente ….il était temps dame nature va être contente !!!
    Demain nous avions prévu une rando dans le Lubéron mais vu le mauvais temps chacun portera son pique nique chez Henri et Monique on ne va pas se laisser abattre
    En attendant de vous lire portez-vous bien des bisous à vous 3

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