Retour poussif à la montagne !

Lima, Chavin de Huantar, Huaraz

 

 

Visiter le Pérou n’est pas de tout repos ! Il faut sans cesse passer des rives du Pacifique aux plus hauts sommets et les distances sont grandes ! Le temps de trajet entre un endroit et un autre est donc assez long, surtout quand, en plus, nous nous organisons comme des empotés !  Y a des semaines comme ça !

 

 

 

L’inefficacité péruvienne serait-elle contagieuse ?!

 

 

Il est une chose très frappante pour un européen visitant l’Amérique du sud et, plus particulièrement le Pérou, c’est la durée du temps de travail des autochtones, laquelle semble s’étirer en longueur du matin au soir, du lundi au dimanche … Aucun d’entre nous n’accepterait a priori de travailler aussi longtemps pour gagner aussi peu.

 

Pourtant, à y regarder de plus près, ce qui choque davantage encore c’est l’inefficacité collective. Parce qu’en effet, travailler c’est bien, mais le faire efficacement c’est mieux (de là à dire que ça permet de libérer du temps … hihi) ! Et sur ce point … disons que les péruviens ont soit beaucoup à apprendre, soit, au contraire, de très bonnes à leçons à donner sur la façon de bosser sans stress !

 

En visite chez eux, nous recevons donc chaque jour notre leçon de patience et de tolérance. Aux caisses des supermarchés, par exemple. Aucun français ne supporterait d’attendre trop longtemps dans une file d’attente. Si vous prétendez le contraire, vous êtes soit un menteur, soit un péruvien ! Au Pérou, les gens sont d’un stoïcisme qui force l’admiration. La caissière commence à enregistrer les produits du chariot n° 1. En même temps, elle les emballe. Tiens ! Son téléphone sonne. Elle répond donc : c’est sa meilleure copine et elles doivent régler leur samedi soir. Elle finit par raccrocher. Ah ! oui ! Il y a 15 chariots qui font la queue. Avec tout ça, son rouge à lèvre file un peu. Elle se remaquille un petit coup. Tiens ! Au fait, elle manque de sacs en plastique. Elle part donc en chercher dans la remise, laissant les clients n° 1 à 15 et la caisse en plan. Elle revient. Ouf ! Le client n° 1 finit par payer. 12 minutes se sont écoulées. Nous sommes chariot n° 15, la journée va être longue ZZZzzz

 

 

banner_empresa3

Chez « plaza vea » on sourit efficacement, c’est déjà ça !

 

 

Néanmoins, nous avons reçu notre plus belle leçon par les chauffeurs de taxi « officiels » (donc professionnels, en théorie) de Lima.

 

 

 

Encore un efficace !

Encore un efficace !

 

 

Nous y arrivons en fin d’après-midi, bien décidés à n’y faire qu’une courte halte pour changer nos plaquettes arrières de freins. Après avoir garé le Charles de gaulle dans la cour d’un hôtel, nous repérons une boutique de « repuestos » dans laquelle nous passons commande pour le lendemain matin. Le chauffeur de taxi qui nous y conduit est cependant formel : c’est trop cher. Il propose de venir nous chercher le lendemain matin à 9 heures pour nous conduire dans « le » quartier des freins. Le lendemain, nous nous tenons donc prêts pour l’heure dite avant de comprendre qu’il ne viendra pas. Pfff … Nous décidons donc de demander à un autre taxi de nous ramener à la boutique de la veille. C’est facile c’est à 800 mètres à vol d’oiseau. Au bout de 45 minutes à tourner dans la ville, le second lascar nous avoue ne pas savoir où se trouve la rue que nous cherchons et se voit dans l’obligation de nous ramener à notre hôtel. Il est presque midi et nous sommes très très fâchés ! Il nous faudra prendre 4 taxis au total pour qu’enfin l’un d’eux finisse par arriver à la boutique … qui nous avoue ne pas avoir commandé les plaquettes… Devant ma très mauvaise humeur, le vendeur part dare-dare les chercher à l’autre bout de la ville comprenant que rien ne va m’amuser ce matin-là ! Comme quoi … en se fâchant un peu on arrive à les faire accélérer hihi

 

D’ailleurs, l’accélération n’est pas inconnue des péruviens. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, en voiture, ils savent parfaitement appuyer sur le champignon, prêts à se foutre en l’air pour gagner une place au péage, dans un bouchon ou n’importe où ! Paradoxalement, ils sont tellement pressés d’arriver qu’ils finissent par bloquer la circulation des villes, le sport national étant non seulement de ne jamais se faire doubler, mais aussi d’empêcher les autres d’avancer, quitte à faire des dépassements sur les trottoirs ou à arrêter sa voiture en plein milieu d’un carrefour déjà surchargé de bagnoles. L’inefficacité collective, vous dis-je !

 

 

Et voici d'autres coupables de la mauvaise circulation en ville : les triporteurs !

Et voici d’autres coupables de la mauvaise circulation en ville : les triporteurs !

 

 

Eh bien, figurez-vous que cette inefficacité est contagieuse ! Nous voici reprenant la route en direction des montagnes, nos plaquettes changées. Plusieurs cols à 4500 m nous attendent et la sécurité, c’est primordial ! C’est en redescendant d’un sommet que nous entendons soudainement un « crouic-crouic » dans les roues avant. Un « crouic-crouic » ?! Jérôme descend voir, sûr de son fait : ça peut pas être un roulement, ça peut pas être les plaquettes avant elles étaient bonnes y a pas longtemps. Il remonte : « tu vas rire ! Les plaquettes avant sont mortes elles aussi ! ». Super drôle. On a galéré pour trouver celles de l’arrière à Lima (ce modèle est très rare au Pérou), c’est sûr qu’on va dégoter celles de l’avant à bouzoulézoi au fin fond des montagnes … On aurait pas pu vérifier à Lima ?!!! Saleté de virus de l’inefficacité !

 

 

 

 

Bien sûr, à Huaraz, ville de montagne pourtant fortement peuplée, personne ne connaît les plaquettes de freins pour Fiat Ducato… Il nous faudra donc les faire « vulcaniser », c’est-à-dire recoller ! Et voilà le travail !

 

 

 

 

 

Le site archéologique pas rentable : le Chavin de Huantar !

 

 

 

 

P1150973

 

P1150901

 

 

 

Je tiens officiellement à remercier tous les guides qui vantent le « Chavin de Huantar » comme étant un site in – con – tour – nable du nord Pérou  😉   :mrgreen: ! Grâce à leurs précieuses informations nous avons pu pleinement profiter d’une piste pourrie pour voir un site qui est certainement très intéressant d’un point de vue historique et scientifique, mais pas tant que ça d’un point de vue touristique !

 

 

P1150902

 

 

 

Nous voici donc lancés sur un aller /retour de 120 kils avec un col à 4500 mètres à franchir, sur une route partiellement ensevelie sous les éboulements quotidiens et pleines de trous provoqués par les fréquents séismes. La beauté des paysages ne compense pas vraiment l’inconfort du voyage, beaucoup trop occupés que nous sommes à éviter les obstacles. D’autres sont encore en plus mauvaise posture que nous puisque nous ne croisons pas moins de 3 bus ainsi qu’une voiture de voyageurs italiens en panne.

 

P1150903

 

 

Le site du Chavin de Huantar est réputé au Pérou pour être le plus grand et le mieux conservé des sites cérémoniels de la civilisation éponyme. Constitué d’un ensemble de pyramides tronquées et de places de cérémonies, il daterait du premier millénaire avant JC.

 

 

Le site vu de loin

Le site vu de loin

 

 

Dans la réalité sa conservation est très relative puisqu’il a beaucoup souffert des différents tremblements de terre. En outre, de nombreux abris en paille ont été construits pour le mettre à l’abri, ce qui le dissimule presque entièrement à la vue…

 

 

 

Place circulaire pour rites chamaniques

Place circulaire pour rites chamaniques

Déjà une place centrale !

Déjà une place centrale !

 

 

Seules les galeries « labyrinthesques » sont accessibles et permettent de mieux cerner l’intérêt, l’importance et le caractère technique de l’architecture du site.

 

 

 

 

C’est dans cette partie souterraine que fut découvert à la croisée de deux couloirs un monolithe de 4,5 m de haut appelé El Lanzon, considéré comme l’idole principale à vénérer.

 

 

Qui suis-je à la croisée des chemins ?

Qui suis-je à la croisée des chemins ?

 

 

Pourtant, il ne reste plus grand-chose surplace des pièces sculptées, à part deux monolithes et stèles et quelques têtes qui servaient de clefs de voûte.

 

 

Tête "clef de voûte"

Tête « clef de voûte »

P1150956

P1150948

 

 

Dommage donc … Au fait ! Pensez à refaire un peu la route hihi !

 

 

 

 

Huaraz, ville au passé et au futur tragiques

 

Nous voici finalement à Huaraz, étape logistique « freins / lessive ». Si les alentours sont époustouflants quand les nuages s’en vont,  la ville étant dominée par les hauts sommets de la Cordillera Blanca, cette dernière est en revanche très moche !

 

 

Une fois n'est pas coutume, j'emprunte une photo

Une fois n’est pas coutume, j’emprunte une photo

 

P1160005

P1150980

P1160016

 

 

Petite circonstance atténuante : la ville a été de nombreuses fois détruite par des tremblements de terre. Le plus meurtrier d’entre eux date de 1970, mais toute la région se trouve concernée. En effet, plusieurs lagunes glaciaires d’altitude sont sous haute surveillance puisque le débordement de certaines a déjà causé des milliers de morts dans le coin. La ville de Huaraz, quant à elle, voit son existence suspendue au débordement du lac Palcacocha qui la domine. Lac que certains scientifiques estiment plein à craquer, sans mauvais jeu de mots ! mais il semblerait que les hommes politiques locaux ne s’en soucient pas vraiment, des travaux d’envergure n’étant pas jugés comme « immédiatement rentables » ! Efficacité, efficacité !! :mrgreen:  :mrgreen:

 

Tout au juste existe-t-il encore une rue de la Huaraz d’antan. On l’a cherchée, on l’a trouvée ! La voici :

 

 

 

 

En attendant, les lamas espèrent  le retour du soleil !

 

 

 

Et le temps, comme la laine, filent !

 

 

P1150965

 

 

 

 

2 pensées sur “Retour poussif à la montagne !

  • 23 mars 2016 à 11 h 57 min
    Lien Permanent

    Je découvre le nord péruvien … Je vous dis à bientôt pour d’autres aventures 😉
    Bise

    Répondre
    • 28 mars 2016 à 0 h 15 min
      Lien Permanent

      Salut Delphine ! Bon WE de Pâques à toi ! Tu verras que nous n’avons pas été rivés d’aventures cette semaine encore !

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.