L’Andalousie sous son jour le meilleur !

Malaga, Iznajar, Zuheros, Sierra de Subbeticas, Cordoba

 

En sortant de Gibraltar, une petite idée me trottait dans la tête : profiter un peu de l’Andalousie. Cette région espagnole, nous la connaissions déjà tous, mais une chose est sure c’est qu’au cours des 4 visites déjà réalisées, je n’avais jamais pu y profiter d’un climat « raisonnable » permettant d’apprécier correctement ce que je visitais.

 

En effet, les souvenirs que j’ai de l’Andalousie sont soit brûlants, soit glaciaux (ici). L’un des trucs les plus dingues de ma vie a été d’y séjourner en juillet/août quand les températures sont inhumaines (et je ne crains pas la chaleur) et que les nuits sont encore plus chaudes que les journées (quand il fait jour, tu peux trouver de l’ombre qui te donne un effet paradoxal de « fraîcheur » – ce n’est pas le mot, mais je n’en ai pas de meilleur – tandis que la nuit, dans le noir, tu ne peux pas jouer sur ce contraste, quand le béton et le bitume recrachent toute la fournaise accumulée dans la journée et qu’il fait encore 38 degrés à 23 heures …). Mais paradoxalement, c’est aussi une des régions où nous nous sommes le plus caillés au mois d’avril, avec de la neige à Ronda, alors que nous dormions en 4×4 tente de toit et que nous n’avions pas grand chose pour nous couvrir. Bref, c’est une terre hostile 😁.

 

Cette fois-ci, et pour la semaine que nous comptions y passer,  une fenêtre météo correcte s’ouvrait devant nous. En si peu de temps et en pleines vacances scolaires françaises, nous avons décidé de limiter nos visites et de rester dans un axe Malaga- Cordoue, incluant la Sierra de Subbeticas. Nous n’avions aucune envie d’aller nous fourrer dans le tourisme de masse de Séville ou Grenade.

 

Malaga sans grand enthousiasme, finalement

 

De Malaga, je ne me souvenais que de ses rues ombragées par des tentures tendues au-dessus des ruelles de sa ville historique et de son fort surplombant sa baie un peu industrialo-commerciale. Les choses avaient-elles changé ? Eh bien, nous avons failli ne jamais le savoir tant le stationnement avec un van ou, a fortiori, un véhicule plus volumineux, est un casse-tête (sauf à se garer très loin du centre-ville) ! Une horreur ! Comme à Marbella où nous ne nous sommes finalement pas arrêtés. C’est grâce à un coup de bol monstrueux à 2 bornes de la ville historique que nous avons pu aller y faire un tour à pied…

 

 

 

Première surprise : la ville est devenue vraiment touristique et grouille de vacanciers en shorts déambulant dans ses ruelles. Le voyage vaut-il le détour ? Dans mon souvenir tout était plus mignon, même si l’hyper centre possède un certain cachet. Jugez en par vous-même :

 

 

 

Deuxième surprise : les tarifs des restos et des produits vendus dans les halles centrales. Il est loin le temps où l’Espagne était une destination bon marché ! Je ne sais pas si c’est la renommée de la charcuterie ibérique, l’inflation ou l’effet « gringo bingo », mais tout y est ridiculement cher ! Pour s’offrir 80 grammes de jambon Serrano sous vide, il faut débourser … 27 euros : ça fout presque la trouille hihi ! Les langoustines (vous savez, ces mini bestioles pleines de carapaces), elles, ont l’air plus abordables à première vue : 15 euros. Mais en regardant bien, c’est 15 euros … les 100 grammes !!! J’hallucine ! J’avais vu que des mouvements anti touristes se produisaient à Malaga, comme à Barcelone, et je comprends alors pourquoi… Nous passons donc notre route quant à la bouffe.

 

 

 

Troisième surprise : le fort est vachement plus haut que dans mes souvenirs hihi, mais la vue depuis le sommet reste sympa !

 

 

 

 

Toutes ces prises de conscience faites, nous décidons de ne pas y passer plus d’une demi journée et en repartons le lendemain matin, en direction du nord et de la Sierra de Subbeticas, de petites montagnes posées au milieu de plaines d’oliviers à perte de vue.

 

 

 

 

Iznajar et Zuheros, les villages médiévaux fleuris

 

Comme la France ou le Mexique, pour ne citer qu’eux, l’Espagne possède un programme touristique de « pueblos magicos » et Iznajar et Zuheros en font partie.

 

Après avoir visité toutes ces villes et dormis très mal, nous n’avions qu’une envie : partir en campagne et profiter du silence. Nous n’aurions pas pu espérer mieux que ces deux pueblos !

 

Iznajar, c’est une surprise qui s’apprécie d’abord de loin, suspendu qu’il est au-dessus d’un lac artificiel ! Si ce dernier est particulièrement bas, témoignant de la sécheresse qui sévit ici, le côté pittoresque du site est remarquable !

 

 

 

 

Après avoir garé le véhicule, nous nous lançons à l’assaut de ses ruelles étroites, sinueuses et pentues.

 

 

 

 

Dominé par un château en pierres datant du Moyen-Age, il est absolument charmant.

 

 

 

 

On prend vraiment plaisir à se promener entre ses maisons blanches ornées de fleurs où des concours de patios fleuris sont organisés chaque année.

 

 

 

Le soir venu, nous dormons en bord de lac et profitons d’une Andalousie fleurie comme jamais nous ne l’avions vue. Extra !

 

 

 

 

Le lendemain, nous poursuivons quelques kilomètres plus au nord. Zuheros est également un village médiéval blanc, doté d’un vieux château en ruines et d’une église dont le clocher n’est en fait que l’ancien minaret de la mosquée qui était là avant elle. Ces mélanges de cultures sont fascinants.

 

 

 

 

Ici, comme dans toute la région de Cordoue, c’est une monoculture d’oliviers qui s’étend sur des kilomètres à la ronde. On mesure pleinement pourquoi l’Espagne est le premier producteur mondial d’huile d’olives !

 

 

 

 

Nous dormons au pied d’un joli sentier de randonnée qui offre des vues bucoliques sur Zuheros.

 

 

 

 

Le réveil se fait au milieu d’un troupeau assez inattendu ! On adore !

 

 

 

 

Cordoue la multiculturelle

 

Il nous restait à parcourir quelques kilomètres pour rejoindre Cordoue. Même si je connaissais déjà, la visite culturelle me paraissait incontournable pour montrer à Carlito l’influence arabe en Andalousie, alors que nous voyons fréquemment l’influence andalouse au Maroc. 

 

Mieux, nous avions eu la chance de visiter début avril la Mosquée Hassan II de Casablanca, qui est l’une des rares dans lesquelles les non musulmans peuvent entrer au Maroc. Le guide était très bon et nous avait alors expliqué que cet édifice dont la construction a été achevée en 1993, reprenait non seulement des symboliques musulmanes (comme on peut s’y attendre), mais aussi juives et chrétiennes, afin de mettre en valeur les liens existant entre les 3 religions monothéistes.

 

Or, Cordoue possède l’un des monuments religieux les plus étranges et intéressants du monde : sa cathédrale-mosquée. D’abord temple romain, elle fut ensuite cathédrale sous les Wisigoths, puis mosquée jusqu’en 1236, avant de redevenir chrétienne depuis. Sa visite est passionnante, qui permet de mesurer les influences historiques, culturelles et architecturales des uns et des autres sur le long terme. Je ne vais pas tout détailler ici, le site officiel du lieu le faisant parfaitement (ici). En voici seulement quelques photos pour ceux qui ne connaissent pas :

 

 

 

 

Nous en ressortons instruits et émerveillés !

 

La soirée s’annonce douce en bord de Guadalquivir.

 

 

 

 

Une légende dit qu’il y a très longtemps,  le pont de Cordoue avait été assailli par des opposants au régime alors en place. Son accès avait été interdit à tous les habitants, isolant les deux parties de la ville. Mais on ne sait plus très bien pourquoi … De là seraient apparus les ponclotistes et leurs  fameuses théories du pont clos… Mais c’est une légende 😉 (ok, je sors …!)

 

 

Pont de Cordoue

 

Le lendemain, nous approfondissons notre visite, sachant que tous les monuments sont fermés les lundis à Cordoue 😐… Nous franchissons l’un des cinq niveaux d’enceintes de la ville :

 

 

 

Et pénétrons dans ce qui fut son quartier juif, aux ruelles blanches labyrinthiques :

 

 

C’est charmant, même si au soleil du mois d’avril, il fait déjà chaud ! Et comme tout le monde se met instinctivement à rechercher l’ombre en longeant les murs, nous nous retrouvons agglutinés à marcher comme des hiéroglyphes pour éviter les ardents rayons du soleil ! 

 

 

En mode survie à l’ombre

 

Plus loin, il reste des ruines romaines, mais c’est non seulement fermé, mais en en cours de réaménagement …

 

Restes d’un temple romain

 

Le mardi, nous passons notre dernière matinée à Cordoue et en profitons pour visiter le Real Alcazar, une forteresse bâtie par les rois chrétiens à partir du 14ème siècle, mais sur des vestiges mauresques. Ce qu’il en reste ne présente pas grand intérêt, même si quelques salles permettent de présenter des mosaïques romaines retrouvées dans la ville dignes d’intérêt :

 

 

Seuls les jardins aménagés aux 18ème et 19 ème siècles valent vraiment une visite.

 

 

 

C’est satisfaits que nous quittons l’Andalousie !

 

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