« Un voyage, c’est beaucoup de soustractions,

avant de pouvoir faire de belles additions »

– Citation de Valérie B., poétesse à ses heures perdues –

 

 

 

C’est LA question que tout le monde se pose : « est-ce que ça coûte cher de voyager ?? ». Les voyageurs pour anticiper, les autres par curiosité.

 

En fait, il est difficile de répondre à cette interrogation car ce qui est un gros budget pour les uns, est un budget insignifiant pour les autres. En plus, tout dépend de la façon dont le voyage se passe. Pour nous (hors achat du fourgon que nous avons amorti et continuons à amortir sur plusieurs années), l’année nous a coûté environ 25 000 euros à 3.

 

Pour ceux intéressés par une simulation, il existe désormais plein d’outils permettant de se faire une idée. En voici quelques-uns :

•  « un outil pour simuler le climat et le budget d’un voyage » proposé par le site J’ai une ouverture  !
• le dossier complet sur le site Tour du mondiste 
• le site planificateur à contre-sens 
• le site à contre-sens propose aussi un dossier, etc …

 

Voici quelques éléments de réflexion supplémentaires issus de ma réflexion personnelle !

 

 

Faut-il être riche pour partir ?

 

 

Non, absolument pas ! 

Il y a des voyageurs (jeunes en général) qui voyagent même sans argent  !

Pour ceux que ça intéressent ou qui sont  curieux, voici quelques liens :

–  L’histoire de 3 jeunes qui se sont lancés dans un tour du monde sans argent : http://www.bastamag.net/Voyager-sans-un-sou-en-poche-c-est

– L’expérience d’une famille : http://fr.forwardtherevolution.net/2012/10/questions-reponses.html

– Les combines pour partir sans un sou et travailler sur place : http://www.bastamag.net/Voyager-sans-un-sou-en-poche-c-est

– Voyager partout dans le monde avec 400 euros par mois : http://lesacados.com/voyager-moins-cher-partout-dans-le-monde

 

D’une façon générale, l’argent ne doit pas être un frein au voyage si le voyageur n’est pas exigeant sur son confort.

 

 

La voie du milieu

 

A titre personnel, comme nous étions un peu plus vieux mais que nous ne disposions pas des moyens d’un patron du CAC 40, nous avions choisi la voie du milieu.

Dans un voyage comme le nôtre, 4 postes budgétaires devaient être pris en considération.

 

1- L’achat du véhicule

C’est évidemment ce qui coûtait le plus cher.

Mais, là encore, tout est question de mesure. Il y a de magnifiques campings-cars poids lourds qui peuvent coûter plus de 200 000 euros, ou alors les « fourgons roots » des néo babas-cools qu’on achète pour une bouchée de pain. Notre fourgon se situait beaucoup plus vers le bas de l’échelle que vers le haut !

 

 

 

 

2 – L’acheminement du véhicule et des voyageurs

 

Beaucoup de voyageurs font désormais le choix d’acheter leur camping-car directement en Amérique. Ils économisent ainsi le coût du cargo et récupèrent l’argent investi dans celui-ci en le revendant sur place.

C’est économiquement avantageux, mais l’inconvénient c’est que les véhicules ont déjà beaucoup servi  et souffert et qu’il faut prévoir un budget réparation élevé.

Personnellement, nous souhaitions avoir notre propre fourgon, aménagé par nos soins et contenant nos affaires. Nous l’avons donc importé en Uruguay et exporté en Belgique depuis la Colombie, au retour. Evidemment, le coût n’est pas neutre. Environ 8 000 euros AR.

Les billets d’avion pour se rendre en Amérique et en revenir, constituent aussi une dépense importante, s’agissant des voyageurs.

 

3 – Le budget réparation

 

Voyager avec son véhicule c’est bien, mais il faut prévoir au minimum un budget pour son entretien. Au maximum un budget pour le faire réparer. 

Et presque par définition, plus il est ancien, plus ce dernier sera élevé. Il est néanmoins difficile de le prévoir au centime près en avance …

 

4 – Le budget vie quotidienne pendant le voyage 

 

Pour celui-ci, les simulateurs de budget peuvent aider à se repérer.

 

Néanmoins, en camping-car, il est clair qu’il coûte moins cher au quotidien de voyager que de rester en France chez soi.  Même en Islande où la vie est chère, voire très chère, nous avions moins dépensé là-bas que si nous étions restés chez nous !

 

Comment est-ce possible ? Ce n’est pas de la magie, mais une simple soustraction !

A la maison on dépense : loyer + assurance maison + courses + mutuelles + EDF + eau +  frais liés aux voitures + assurance voiture + essence + frais divers d’entretien de votre maison si vous êtes propriétaire + taxe d’habitation + taxe foncière + abonnement télé/internet + 72 forfaits en tous genres pour rester connectés ou divertis par la télé + shopping + jouets enfants (et j’en oublie)

En voyage on dépense : essence + frais réparation véhicule + courses + assurances diverses = grosses économies !!

 

Donc, le voyage est davantage un problème de trésorerie (avoir anticipé pour mettre la somme de côté) que véritablement d’argent au sens  « c’est trop cher !!! »

 

L’art de la soustraction

 

Donc, on l’aura compris, le préalable du voyage, quel qu’il soit, c’est de savoir soustraire :

– je soustrais de mes économies la somme nécessaire pour réaliser ce projet

– je soustrais de mes futurs frais, tous ceux que  je ne peux réaliser en voyage (parce que je n’ai pas de parabole sur le toit de mon véhicule et que l’abonnement télé est donc inutile, parce que je ne vais pas payer d’électricité, parce que je ne vais pas faire de shopping -où voulez-vous que je range mes achats ?!, etc) . Vous avez compris le principe !

Mais l’art de la soustraction c’est aussi de résoudre l’équation suivante : comment faire entrer le contenu d’une grande maison dans un petit fourgon ?

 

 

Illustration de la difficulté :

 

Ce qui nécessite un certain sens de l’essentiel !

Alors pour certains objets, c’est facile puisque avec une baguette magique on transforme ça :

 

 

en ça :

 

 

 

Pour le reste, il y a le vide grenier, le don, le stockage ou … la poubelle quand  l’objet est vraiment inutilisable.

Faire ce genre de tri est en soi une vraie thérapie hi hi ! On a devant les yeux tous les objets que nous avons patiemment amassés (= des heures de travail transmuées en objets, soyons lucides), que nous avons parfois protégés par des grilles, des volets ou autres systèmes d’alarme, pour lesquels nous serions parfois prêts à mourir plutôt que de se les laisser voler. Est-ce bien sérieux si on y réfléchit à tête reposée ???

Alors, en définitive, on a gardé quoi ???

– Les objets nécessaires pour manger, se tenir propres et au chaud, des outils pour réparer le véhicule

– Très peu de vêtements et chaussures

– Quelques jouets 

– Quelques médicaments et huiles essentielles

– Deux chaises pliantes et un tabouret + une table de camping

– Trois tablettes et un ordi portable

– Les appareils photos

Donc, absolument rien par rapport à ce que nous avions accumulé et transpiré ! Bien joué ! Nous nous sommes levés tous les matins pendant 20 ans pour collectionner des choses sans vie qui ont fini au mieux données, au pire recouvertes de poussière ou jetées !

 

 Et devinez quoi ? Absolument rien ne nous a manqué en voyage !