Voyage crevant !

Mexique : Ciudad Valles, Monterey, Colombia

USA : Texas, Nouvelles Orléans

Panama : Ciudad de Panama

 

 

C’est ici que le stress reprend le dessus !

 

Souvenez-vous que nous devions toujours aller au Panama et que, 3 semaines en arrière, la douane mexicaine ne nous avait accordé que 3 mois de présence sur son territoire pour le van. Nous n’avions donc qu’une alternative : refaire faire ses papiers à mon nom et le réenregistrer en douane mexicaine pour 10 ans ou le sortir aux USA, dans son « habitat naturel » si j’ose dire, où il peut rester indéfiniment.

 

Nous choisissons finalement de nous rendre jusqu’aux US où Carlito demande à retourner depuis très longtemps. Why not après tout, puisque nous n’en sommes plus très loin ? Trois semaines auparavant, nous avions regardé le prix des billets d’avion entre Houston, Texas, et Ciudad de Panama, et l’aller- retour valait environ 300 dollars par personne. Prix très correct.

 

Sauf que …

 

 

Nous sommes jeudi matin, à Ciudad Valles dans le San Luis Potosi. La chaleur continue de nous incommoder et nous projetons d’aller nous baigner dans une autre cascade de la Huasteca Potosina.

 

Néanmoins, disposant d’une connexion internet, nous en profitons pour demander nos ESTA américains et regarder les vols d’avion pour réserver le nôtre dans un futur plus ou moins lointain. Et là … mauvaise surprise : le prix a été multiplié par 2,5 depuis notre ultime recherche. On a beau regarder toutes les dates sur 3 mois, on ne trouve que des AR à 850 euros par personne.

 

Je vois que l’escroquerie de la guerre en Ukraine fonctionne à plein régime…Alors que le prix de l’essence continue à stagner au Mexique entre l’équivalent de 80 centimes d’euro et 1,10 euro le litre et qu’il est environ à 1,15 dollars au Texas, par magie le kérosène des avions du même continent, lui, a flambé. On nous prend vraiment, vraiment pour des imbéciles.

 

Que faire ? Attendre encore ? Les acheter quand même ? Carlito qui fouille de son côté sur les comparateurs revient tout content : il nous a dégoté un « Nouvelle-Orléans / Atlanta / Ciudad de Panama » à 265 dollars AR par personne. Mais … la « promo » n’existe que pour le jeudi 9 juin 2022, le reste du temps c’est hors de prix. On recalcule le ratio nombre de kms supplémentaires/ essence du van et nous en déduisons que ça reste quand même beaucoup moins cher d’aller jusqu’à la Nouvelle Orléans que de prendre l’avion depuis Houston ou San Antonio ou Dallas. Roule ma poule ! Cerise sur le gâteau, à notre retour, nous pourrons nous balader dans le sud des US que nous souhaitions visiter depuis longtemps.

 

 

 

La Huasteca de Monterey dans le stress du voyage

 

Adieu cascades ! Si on décompte le jour même qui est déjà bien entamé et le jeudi suivant, date du vol d’avion, il nous reste 6 jours pour parcourir presque 2000 bornes, passer une douane, recevoir nos ESTA, trouver une assurance américaine et un storage pour le van : ça va être chaud, chaud, chaud !!!

 

Alors, on fonce. Après une nuit à Matehuala, nous arrivons le vendredi en fin d’après-midi dans la grande ville de Monterey. J’aurais voulu rendre visite à Jacques (qui se reconnaîtra), mais nous sommes trop affairés. Ce sera pour plus tard dans l’année.

 

 

 

En effet, bien que disposant de nombreux sites internet et contacts d’assureurs américains à qui j’envoie à chacun un mail, personne ne me répond du jeudi matin au vendredi soir. Le website de Progressive, en particulier, qui me renvoie systématiquement sur un call center aux US, alors que je n’ai pas de forfait international pour les joindre. Nous sommes dégoûtés car nous ne voulons pas entrer aux US sans assurance. Mais, par ailleurs, le temps nous est compté.

 

 

 

A la nuit tombée, alors que nous admirons les fabuleuses montagnes de la Huasteca de Monterey au coucher du soleil, un agent de Thum insurance finit par me dire qu’il examinera mon dossier le lundi matin, tous les assureurs des US ou presque étant fermés le WE. Soulagés d’avoir au moins une réponse, nous sommes néanmoins inquiets de ne pas pouvoir passer la frontière le lendemain samedi car le chrono reste toujours enclenché.

 

 

 

 

Nous dormons sur le parking du parc naturel de la Huasteca et les premiers rayons du soleil nous encouragent à partir marcher dans ces splendides montagnes pour nous détendre un peu.

 

 

 

Les décors sont d’une beauté exceptionnelle comme en témoignent les photos. Ce sont sûrement les plus belles montagnes du Mexique que nous ayons vues !

 

 

Chèvres sauvages aux longues cornes

 

 

Nous consacrons l’après-midi à réunir les documents demandés par l’assureur, imprimer nos ESTA et autres billets d’avion. Il fait encore 40 degrés à l’ombre et à la télé du snack où nous déjeunons, le présentateur commente sur un ton totalement détaché aussi bien « les 18 000 restes humains qui viennent d’être découverts dans une fosse clandestine de la région », que toutes les manifestations qui ont lieu à Monterey et environ en raison des coupures d’eau quotidiennes dues à la sécheresse qui sévit dans le coin. Así es Mexico

 

 

Nous passons une nouvelle nuit sur le parking de la Huasteca, toujours aussi stressés et peu fréquentables, et reprenons la route au petit matin en direction de la frontière.

 

 

Un passage de frontière de plus

 

 

Nous optons pour un passage de douane à « Colombia » (c’était plus fort que nous hihi) quelques dizaines de bornes à l’ouest de Nuevo Laredo, pour entrer au Texas.

 

Un dernier tacos pour la route et un plein d’essence à 80 centimes d’euro le litre, puis nous passons en 2 fois 3 minutes la douane côté mexicain : le TIP du van est annulé au Banjercito et les passeports tamponnés aux migraciones. Nous sommes les seuls en ce dimanche 13H30 !

 

 

 

 

Côté américain, pour une fois, ô joie !!!, tout se passe à une vitesse folle. Le van est enregistré par photo/radar en une minute chrono. A la police et aux services migratoires, nous présentons nos ESTA (absolument nécessaires désormais, même par voie terrestre) et passeports, avant de payer 6 dollars chacun de taxes. C’est fait, nous avons nos 3 mois de validité sur le sol américain ! Et personne, nulle part, ne nous demande un test PCR ou notre carnet de vaccination anti covid. On dirait qu’au Texas, tout cela est de l’histoire ancienne. D’ailleurs le masque n’est plus porté par personne. Quel contraste avec le Oaxaca resté bloqué en mars 2020  !!! Tout cela fait un bien fou !!!

 

 

 

Il reste que nous sommes aux US, mais toujours sans assurance. Que faire ? Le parking de la douane est en plein soleil (aucun arbre ou abri) et il fait très très très chaud. Tant pis ! Comme l’endroit est désert, nous reprenons la route pour 1) avancer un poil dans notre trajet 2) ne pas mourir de chaleur, en attendant le lendemain, dans un véhicule non refroidi et non ombragé

 

En fin d’aprem, sans avoir croisé âme qui vive sur la route, ou presque, nous nous garons dans le State Park de « Choke Canyon ». A l’ombre et à 17 heures, le thermomètre du parc annonce 43,9 degrés. Notre objectif : brancher la clim du van pour passer une nuit fraîche à l’intérieur. Or, le camping de ce State Park offre un « full hook up » qui tombe à pic et permet de le faire. En plus l’endroit, au bord d’un lac, est très mignon, rempli de biches et autres bestioles type alligators.

 

 

 

 

On se couche en espérant que l’assureur ne nous fera pas faux bond le lendemain car tout est assez strict et compliqué aux US…

 

 

 

Feu vert !

 

 

A 10 heures du mat’ l’assureur nous envoie enfin notre attestation d’assurance. Soulagement !

 

Il nous reste encore 1000 bornes à faire en 2 jours, néanmoins …

 

Les routes étant en superbe état, nous traversons le Texas rural, puis Houston comme des balles … Pas le temps de faire du tourisme. On retrouve les panneaux publicitaires à l’américaine qui défigurent les routes : celui qui promeut des avocats spécialisés en accidents de la route, celui où le Christ fait la promo de sa secte protestante préférée, celui pour une marque de bière, celui pour une assurance santé meilleure que les autres, etc, etc … Et puis, plus flippant, celui qui annonce le retour de la saison des ouragans et demande à chacun de s’y préparer. C’est clairement une des objections que j’avais soulevée à Jérôme et Carlito pour ne pas aller garer le van en Louisiane, mais bon…

 

 

 

En attendant, le soir du lundi, nous nous endormons en face des lagunes de Annuack Park, un bel endroit pour le camping sauvage.

 

 

Puis, nous reprenons la route le mardi matin, espérant être dans la journée à proximité de La Nouvelle Orléans, à 525 bornes de là. En effet, il nous reste encore à y trouver un storage pour le van et on ne veut pas prendre le risque d’y être le jeudi, jour du départ, au risque de se retrouver le bec dans l’eau.

 

A midi, nous stoppons dans un centre commercial, dont l’immense magasin principal est un « Target » (sorte de « Galeries Lafayette »). Deux choses m’y étonnent. 1) la propagande transgenre qui y est faite, avec un rayon entier consacré au phénomène, incluant des livres pour bébés leur expliquant qu’ils ne sont ni filles, ni garçons … Bueno … 2) l’état des toilettes publiques qui, comme souvent dans le pays, est très douteux (j’ai vu que d’autres étrangers que moi,  étaient eux aussi choqués, d’ailleurs). C’est un truc qui me déconcerte, surtout en arrivant de Colombie, pays soit disant moins développé, mais où tu pourrais boire directement l’eau des WC publics tellement ils sont impeccables … C’est peut-être idiot, mais pour moi, l’état des toilettes publiques parle assez bien d’une société, de ses mœurs, de sa propreté et de l’estime que chaque personne s’accorde et accorde aux autres une fois qu’elle est libérée des regards extérieurs. Bref … no comment

 

 

 

A la frontière du Texas et de la Louisiane, une autre propagande contestable nous est imposée sur d’immenses panneaux lumineux : « Il n’y a pas d’armes dangereuses, seulement des personnes dangereuses les utilisant ». Dans le contexte de la tuerie récente dans une école au Texas, c’est consternant …

 

Nous « dormons » à l’entrée de la Nouvelle-Orléans, à proximité d’une jolie lagune où nous observons le ballet des alligators à la tombée de la nuit. L’endroit est néanmoins hyper bruyant, calé entre une usine à gaz, l’autoroute, le chemin de fer et une ligne aérienne… Pffff … Nuit pourrie !

 

 

La Nouvelle-Orléans, enfin !!!

 

Nous sommes mercredi matin et nous décollons le lendemain. J’ai vaguement réservé via internet une place pour le van dans un storage, mais nous préférons y passer immédiatement pour nous assurer que c’est OK. Nous traversons la ville pour le trouver et arrivons « dans la zone de chez zone ». Ma réservation n’a pas été prise en compte car je n’ai pas fourni de numéro de tel américain (faute d’en avoir un) …. Je fulmine. Heureusement, il reste une place, dans un hangar. Nous acceptons, mais tant que nous ne pouvons pas donner un numéro de tel américain et une adresse sur place, il est inutile de vouloir y prétendre … Ils m’énervent ces faiseurs de faux problèmes, c’est fou comme ils m’énervent !!! Je suis à 2 doigts d’inventer un faux numéro et une fausse adresse, mais notre pote Marcus nous sauve la mise en nous offrant ses coordonnées en Oregon. Avec ce sésame, nous pouvons donc revenir le lendemain pour garer notre véhicule à l’abri des intempéries (moyennant 125 dollars par mois).

 

Morts de fatigue nerveuse, nous partons visiter le quartier français de la Nouvelle Orléans, histoire de nous changer un peu les idées. 

 

 

En semaine, le quartier est un peu morne et les tarifs affichés dans les snacks nous paraissent extravagants (10 dollars sans les impôts la crêpe nutella de base, par exemple) …

 

 

 

 

Dans la fameuse rue « Bourbon », néanmoins, l’ambiance est un peu plus animée avec tous les concerts ayant lieu dans les bars la bordant.

 

 

 

 

En fait, je crois que nous sommes trop fatigués pour vraiment apprécier la visite. Nous y reviendrons avec un oeil neuf en septembre !

 

 

 

 

En attendant, notre finale de « Panama express » se poursuit …

 

 

 

Le sprint final 

 

Si vous m’avez suivie jusque-là, bravo ! Perso, je me fatigue rien qu’à me remémorer tout ça hihi ! Mais, attendez, ce n’est pas fini ! 

 

 

Bien au chaud à côté d’une jolie copine rouge

 

 

En ce jeudi matin, date du vol d’avion pour Panama via Atlanta, nous fonçons au storage. Dios est grand, aucun autre pseudo problème idiot ne nous est opposé. A part un. Je pensais commander un UBER pour aller à l’aéroport, mais la brave dame du storage refuse de me donner son code Wifi. J’ai beau la supplier, lui faire valoir que nous allons rater notre avion, elle refuse. Son règlement intérieur lui interdit strictement de me communiquer le code du Wifi. Et aux US, la loi c’est la loi, aucune souplesse n’est permise en rien (l’horreur !!!). Or, nous sommes dans la zone, au milieu de nulle part et personne ne pourra nous aider avec internet. Adieu UBER !! Mais aussi, adieu taxis, car là où nous sommes, aucun ne passe. Grand moment de lassitude… Nous nous mettons donc à la recherche d’une ligne de bus urbains. Par chance, une passe non loin et par prévoyance nous n’avons que 13 kgs de bagages chacun, sur notre dos. 

 

Seuls dans la zone

Anne ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? Même en centre-ville c’est pas si simple …

 

 

De fils en aiguilles, nous arrivons donc à l’aéroport de la Nouvelle Orléans, curieusement, très en avance. Je demande donc au guichet s’il est possible d’ avancer l’heure de notre vol prévu à 20 heures. C’est non. Super. Nous passons donc l’après-midi dans un endroit glacé en petites vestes et bermudas d’été alors qu’il faudrait de bons gros blousons et pantalons pour résister à leur abominable clim réglée à 15 degrés et pulsée à fond (dehors il fait 38). Seul un joli concert live de jazz nous réchauffe un peu (le coeur en tout cas hihi).

 

 

Qui a eu l’idée de planter un orchestre de jazz dans une chambre froide ?!

 

 

A l’embarquement pour Atlanta, où nous devons passer la nuit, nous apprenons, un peu stupéfaits, que les règles d’entrée au Panama ont (encore) été modifiées … le jour même ! Pfffff … Nous ne sommes donc plus dans les clous, ayant pris les précautions nécessaires en fonction de la règle antérieure (sans pouvoir connaître la nouvelle qui a pris tout le monde de court, forcément). Ces conneries commencent sérieusement à me gonfler +++.

 

Poco importa, nous passons la nuit dans un hôtel d’aéroport et au matin, je me mets donc à remplir les nouveaux formulaires du Panama, qui demandent désormais des scanns de ton passeport et de ton carnet de vaccination. Et comme c’est nouveau, ça ne marche pas très bien. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois pour chacun pour qu’enfin le site web me délivre un QR code qui nous permettra d’entrer au Panama. Ne recevant aucun mail de confirmation, je suis contrainte de le prendre en photos, en espérant que ça fera foi.

 

L’aéroport d’Atlanta étant le plus grand du monde (en volume de passagers), nous y partons un peu tôt pour ne pas rater l’avion. C’est une bonne idée car chaque terminal offre une belle expo photos, sculptures ou peintures.

 

 

 

S’il n’est pas interdit de se balader avec son flingue dans le hall d’entrée, il est en revanche impossible de passer la douane avec, celui-ci devant voyager en soute. Nous voici rassurés !

 

 

A 12 ans et demi Carlito goûte le premier Mc Do de sa vie : conclusion de l’intéressé : c’est bof

 

 

Heureusement le vol de 4 heures se passe à peu près bien, si on omet les turbulences qui n’ont presque pas cessé et l’atterrissage en vrac. Il est 20 heures au Panama. Aux « migraciones« , mes photos de QR code sont acceptées sans souci. Ouf , nous y sommes presque !

 

Malheureusement, les loueurs de voitures sont fermés et nous nous rabattons sur la solution bus,  métro et  taxi . Il est 23 heures quand nous franchissons la porte de chez nous.

 

Hourrrrrrra ! Nous sommes les premiers ! Nous avons remporté la grande finale de Panama express ! Il manque juste les danseuses et Stépahane Rotenberg ! Une caméra aussi, pour immortaliser l’instant où nous nous affalons de fatigue …

 

La suite un jour, quand j’aurai dormi 2 mois …

 

Heureusement, le canal est toujours là !

2 pensées sur “Voyage crevant !

  • 21 juin 2022 à 9 h 48 min
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    Ouf ! Je suis fatigué avec vous rien qu’en lisant vos articles. Mais il faut dire que j’avais du retard et que j’ai du enchainer 6 articles !!
    Franchement, j’admire votre énergie et votre capacité à surmonter toutes les difficultés que vous rencontrez, c’est une belle leçon de ténacité.
    Cela dit, les récompenses valent la peine. Les paysages et les oeuvres d’art sont splendides et on se sent plongés au coeur des différents pays et populations grâce à tes photos. Merci 🙂
    On vous souhaite bon repos, et on vous embrasse tous les 3.
    Et promis, on priera Dios de vous accorder ses faveurs pour la suite de vos aventures !!

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    • 23 juin 2022 à 16 h 38 min
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      hola amigo ! ton message me fait bien plaisir ! J’espère que vous allez bien ?

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