Slow travel en Colombie…

Medellin, San Rafael (Antioquia)

 

29 janvier 2019. Je me réveille brusquement de plus de deux mois de léthargie colombienne ! Comprenez moi, messieurs-dames ! Après avoir parcouru plus de 6000 bornes aux USA en 5 semaines en octobre/novembre, battu tous les records du monde de course en aéroport, bousculé plus d’asiatiques en promenade que jamais nous n’avions pu en croiser dans toute notre vie, le retour en Colombie ne pouvait que s’annoncer délicieux !

 

Du fast and furious nord américain, nous sommes donc retombés dans le slow and quiet colombien. Et nous étions bien décidés à profiter pleinement de chaque seconde qui passe, de savourer chaque instant, de ne plus rien précipiter …

 

Et vous savez comment est la vie ? Formulez un voeux et elle se pliera en 4 pour le satisfaire. Pas forcément de la façon dont vous auriez imaginé la chose, mais elle vous donnera satisfaction…

 

Une autre conception du temps …

 

Ces 5 semaines aux US ont été pour nous une expérience. Nous avons replongé dans les trépidations d’une vie à l’occidentale où tout est fait pour non seulement ne pas perdre de temps, mais aussi et surtout en gagner. Des routes rectilignes incroyables, des véhicules surpuissants, des fast-foods en veux-tu en voilà …

 

Venga, pues !

 

Ce que je trouve fascinant, c’est que  cette frénésie nous a de nouveau happé pendant tout le temps de notre séjour américain, sans que nous soyons capables de nous en protéger (exactement comme lors de notre année passée en France au retour du voyage). Au pays de la vitesse, nous avons donc accéléré. Au pays de la vitesse, nous n’avons pas su nous extraire des codes sociétaux et avons malgré nous pratiqué une forme de tourisme sans âme que nous détestons habituellement. Certes, il n’en aurait tenu qu’à nous de faire les choses autrement, mais je vous promets qu’il est difficile de ne pas se laisser submerger par cette culture nord-américaine du « time is money« .

 

 

 

 

De retour en Colombie, les choses sont bien différentes pour qui a la chance de ne pas vivre dans une grande ville ou, simplement, d’y voyager. Je rigole toute seule quand je songe au temps qu’il nous aurait ici fallu pour parcourir 6000 bornes ! De tous les pays traversés, la Colombie est incontestablement celui où l’on se déplace le plus lentement. Et je rigole encore plus quand des français arrivent tout droit de notre beau pays, en pensant pouvoir effectuer 100 kms en une poignée de minutes car « leur-GPS-leur-a-dit ». Amis français qui me lisez, ne croyez jamais votre GPS en Colombie !!! C’est un fourbe, un menteur ! Il faut que vous sachiez deux choses TRES importantes : 1) les routes ne sont jamais rectilignes, elles tournent, montent, tournent, descendent à n’en plus finir dans les montagnes andines 2) les colombiens sont très très lents sur la route. Pour la première fois de ma vie, j’ai même pensé qu’il serait utile d’installer  des radars flashant les véhicules roulant à moins de 20 kms/h.Ce serait une manne inouïe pour les caisses de l’Etat colombien.

 

Deux conceptions de la vitesse

 

Ici, c’est pas l’homme qui prend la route, c’est la route qui prend l’homme tatata !

Alors, de retour des US, on a fait comme les autres : on s’est assis dans la voiture et on a attendu… Inutile de vouloir voyager loin en Colombie sans prendre l’avion, sauf à devenir fou ou … vieux à force d’attente … Dès lors, autant profiter du moment présent et  redonner un peu d’âme au voyage en prenant le temps de contempler et de rencontrer. Contrairement aux Etats-Unis, ici, tout s’y prête ! En plus, ça tombait bien, nous étions aux alentours de Noël et les villes se drapaient de leurs plus beaux atours …

 

 

Illuminations de Marinilla

 

 

… qui mène au bout du chemin (ou presque) !

 

Bon, en toute honnêteté, rester trop longtemps chez nous sans explorer quoi que ce soit me pèse. Quelques semaines après notre retour, je décidais donc mes 2 hommes de nous rendre « en ville », pour admirer les alumbrados de Medellin. 70 kms depuis Guatapé, mais c’est quand même toute une expédition nécessitant une nuit d’hôtel. Nous nous débarrassions par-là même définitivement de nos restes de réflexes nord-américains. Patience, patience …

 

Le thème était la megadiversité, je vous laisse l’apprécier en photos :

 

 

De là, nous avons appris que la Colombie était le 2ème pays au monde en matière de biodiversité :

  • 1er  quant aux oiseaux et aux orchidées,
  • 2ème s’agissant de la diversité des plantes, des amphibiens, des papillons et des poissons d’eau douce,
  • 3ème pays relativement aux palmiers et aux reptiles,
  • 4ème quant aux mammifères.

 

 

La classe ! N’allez plus au Costa Rica y a tout pareil ici, si ce n’est mieux  !

 

Alors, bien sûr, si tôt rentrés a casa, j’ai voulu aller voir par moi-même ce qu’il en retournait dans la nature. C’était sans compter sur les fêtes de fin d’année qui avaient rameuté des milliers de touristes à Guatapé. Milliers de touristes formant des embouteillages géants et nous empêchant de circuler en voiture et quasiment de sortir de chez nous pendant près de 9 jours … On voulait ralentir, nous allions donc être servis … Au moins étions-nous à l’abri d’éventuels coups de perches à selfies qui, ici aussi, font des ravages !

 

Version contemplative de Guatapé

 

 

J’en étais à connaître par coeur chaque fleur et brin d’herbe de mon jardin quand, ô miracle, tous ces braves gens sont rentrés chez eux. Libérés ! Délivrés ! En route pour voir la faune et la flore  à 30 bornes de chez nous ! Mais, la mairie en avait décidé autrement. Sans nous prévenir, elle avait brusquement décidé de paver le long chemin d’accès à notre maison, risquant de nous faire  prisonniers pour 5 semaines supplémentaires. Ben ouais … slow life … un matin, tu te réveilles, tu es enfermé dans ton jardin et n’as plus qu’à patienter … Tu devais prendre un avion, te rendre à un RV urgent, accoucher dans la semaine ? Tant pis pour toi ! Autant vous dire que vu le contexte, sortir en voiture de chez nous a nécessité quelques ruses … En revanche, rentrer s’est avéré impossible hihi.

 

 

Voilà …  t’as plus qu’à bouffer le sable si tu es pressé. Sinon, tu peux t’asseoir dedans et faire des châteaux…

 

Bref, pour nous remettre de cette inactivité forcée et à force de volonté, nous avons réussi à  filer en climat chaud dans la campagne tropicale de San Rafael . Pour finalement … ne rien faire. En définitive, ami voyageur, la Colombie devrait être considérée comme le pays idéal pour faire du slow travel. Puisque tu mets des plombes à aller d’un point A à un point B, puisque les paysages se ressemblent beaucoup à altitude similaire, puisque les villages sont tous aussi charmants les uns que les autres, puisque les colombiens sont incroyables partout … pourquoi rouler en tous sens alors que tu as tout sous la main dans la région que tu visites ? Viens, pose toi et profite ! Dans un rayon de 70 bornes autour de Medellin, tu as tout ce qu’il te faut pour découvrir sans te presser le paradis sur Terre !

 

 

C’est en tout cas ce que nous avons fait. On adore ce village hors des circuits touristiques, maltraité par les guérillas il y a peu encore, et qui offre des paysages sublimes, dans lesquels courent des rivières cristallines. 

 

Admirez plutôt :

 

 

 

Dire qu’il y fait toujours beau serait mentir, à en croire le petit Jésus. Mais il y fait toujours chaud.

 

Baromètre colombien

 

On y trouve une faune incroyable…

 

 

C’est pas eux qui diront le contraire

 

 

… et ce que j’aime le plus en Colombie, ce concept de « bons vivants » inégalable : les « pasadias » … Le genre d’endroit où, comme son nom l’indique, tu viens passer du bon temps. Une rivière, des hamacs, un resto et des boissons fraîches pour survivre aux 35 degrés locaux … No stress

 

 

 

En l’occurrence, pour ceux qui chercheraient cet endroit formidable, il s’agit de la Reserva Zafra qui offre en plus des possibilités de logement. Le lieu est non seulement formidable, mais en plus promeut un tourisme responsable ainsi que la protection des forêts tropicales attenantes contre leur éventuelle future annihilation par l’exploitation minière. Sa cancha a été replantée d’arbres en l’honneur des personnes tombées sous le feu de la guerilla.

 

 

On était bien et chaque seconde était désormais savourée à sa juste valeur …

 

 

 

 

Pour un peu, on se serait presque mis à croire en Dieu ….

 

PS – J’achève cet article par une vraie question à destination de nos amis colombiens : pourquoi la plupart d’entre vous se baignent tout habillés ? Si quelqu’un veut bien m’éclairer sur ce phénomène étrange …!

4 pensées sur “Slow travel en Colombie…

  • 29 janvier 2019 à 19 h 21 min
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    Valérie je me pose exactement la même question ! Pourquoi se baignent ils en jeans même sur la côte caraïbe, on pratique cette coutume haha

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  • 1 février 2019 à 16 h 06 min
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    SUPER …..comme d’habitude !!! Belles photos un régal chaque fois des commentaires . Des bisous à vous 3

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    • 14 février 2019 à 23 h 03 min
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      Merci Marco ! grosses bises à toi aussi !

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  • 20 février 2019 à 15 h 36 min
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    Salut,

    Simplement, parce qu’en Europe, nous sommes trop rigides.
    Ici, on plonge dans l’eau et puis on verra comment se sécher.

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