La région de Guatapé et ses trois extraordinaires monolithes

(Guatapé, El Peñol, San Vincente)

 

Voir aussi :

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Aujourd’hui, j’avais envie d’écrire un peu sur les trois curiosités géologiques qui entourent de près ou de loin le village de Guatapé : les monolithes dits du Peñon, du Peñolcito et de la Piedra de El Marial.

 

Comme je lis partout que le premier est beaucoup trop touristique (ce que je confirme pour vivre juste au pied), voici une alternative pour ceux qui souhaitent s’écarter des sentiers battus et qui prennent un peu de temps pour la découverte personnelle.

Suivez le guide !

 

La star incontestée : el Peñon de Guatapé

 

 

A tout seigneur, tout honneur, commençons par le plus grand, le plus gros et le plus connu de tous les monolithes colombiens : le Peñon de Guatapé.

 

 

 

 

 

Quelques virages après la sortie du village de El Peñol, on aperçoit de loin sa majestueuse silhouette qui domine le lac. Pas de doute, cette vision est saisissante et rappelle le pain de sucre de Rio.

 

Sa présence est à ce point emblématique que les municipalités de El Peñol et de Guatapé se sont longtemps battues la « paternité » de la Pierre. Il est aujourd’hui admis qu’elle fait partie du territoire de Guatapé. Mais, peu importe finalement, puisqu’il s’agit d’un site privé. 

 

Gravir ses 740 marches vous coûtera un moment de sport intense, mais aussi 18 000 pesos l’entrée. Elle est ouverte de 9h à 17h30, tous les jours de l’année.

 

 

Gloups

 

 

Haute de 220 mètres de haut, elle fut gravie pour la première fois en 1954 (sans escaliers ^^) par Luís Eduardo Villegas López.

 

 

 

 

Qui est-elle, d’où vient-elle ?!

 

Beaucoup d’hypothèses plus ou moins farfelues ont été émises, mais c’est la très sérieuse Université EAFIT de Medellin qui nous donne la réponse la plus géologiquement correcte. 

 

Le Peñon de Guatapé (comme ses collègues du coin) fait en réalité partie d’un ensemble plus vaste de roches appelées « batolithes antioqueños » qui se trouvent dans la cordillère centrale colombienne. Les « batolithes » appartiennent eux-mêmes au groupe des roches ignées (éruptives) qui se forment à partir du refroidissement du magma. Au sein de ce groupe, ils sont classés en tant que roches intrusives ou plutoniques, c’est-à-dire refroidies à l’intérieur de la croûte terrestre, à des kilomètres de profondeur dans des espaces envahis par ce magma, connus sous le nom de chambres magmatiques.(http://www.eafit.edu.co/ninos/reddelaspreguntas/tierra/Paginas/piedra-de-el-penol.aspx)

 

Le Peñon est donc un « batolito » qui s’est formé il y a environ 80 millions d’années et qui est lentement remonté à la surface par le double effet de la corrosion et des mouvements tectoniques ! Mais aussi gigantesque que soit cette pierre dans sa partie visible, elle s’étend également sous terre sur une superficie supérieure à 100 km² ! Un iceberg de pierre en quelque sorte !

 

 

 

 

 

Que signifient les lettres GI peintes sur un de ses côtés * ?

 

 

J’aurais envie de répondre que le « GI » peint à la surface de la pierre symbolise une faute de goût et un massacre en bonne et due forme d’une curiosité de la nature, mais je ne répondrais que partiellement à la question hihi.

 

 

 

 

Plus sérieusement, ces lettres ne signifient rien d’autre qu’un immense raté.
En 1988, le maire de l’époque de Guatapé conclut une convention avec le propriétaire de la Pierre pour peindre le mot « Guatapé ». Deux mois plus tard, les travaux furent lancés. Les lettres réalisées dans une peinture à base de caoutchouc (faite pour
perdurer 30 ans) commencèrent à être peintes. Chacune fait 30 mètres de haut. Toutefois, à l’époque, d’un point de vue administratif, la Pierre appartenait aussi au village de El Peñol, Guatapé n’étant qu’un « corregimiento » de ce dernier (un
« corregimiento » désigne des populations qui vivent sur un même territoire sans former de municipalité). Quand Guatapé devint une municipalité au plein sens du terme, la Pierre devint officiellement partie de son territoire.

 

 

 

Jolie vue depuis son sommet !

 

 

En attendant, en 1988, tel n’était pas le cas. El Peñol s’appuya alors sur la Loi n° 23 de 1973, en vertu de laquelle il est interdit de peindre ou d’écrire sur les attractions touristiques naturelles, pour faire interdire l’inscription du mot « Guatapé ».
30 ans  se sont écoulés … Et devinez quoi ? La peinture était de si bonne qualité que les lettres n’ont toujours pas disparu !

 

 

 

Autre vue très très partielle du sommet sur le lac

 

 

 

Le petit frère inconnu : el Peñolcito 

 

 

Si vous n’avez pas envie de vous frapper 740 marches pour escalader le Peñon de Guatapé et autant de visiteurs au mètre carré les week-ends fériés, envisagez son ascension en semaine tôt le matin ou … partez à la rencontre de son petit frère en louant une voiture, une moto ou un VTT !

 

 

Au détour d’une piste : surprise !

 

 

Son petit frère, c’est le Peñolcito, situé sur le territoire de la commune voisine de San Vincente. Pour être franche avec vous, s’y rendre nécessite (outre un moyen de locomotion) un bon GPS car le monolithe en question est perdu en campagne et sur des pistes sans indications routières. Voici le lien GPS pour le trouver : ici. On peut y accéder par les chemins depuis la ville de El Peñol (depuis la Replica del antiguo Peñol, prendre la direction de la Piedra de El Marial et continuer au GPS) ou depuis celle de San Vincente. Prévoir au moins 3 heures aller/retour, outre la visite.

 

Le Peñolcito est 2 fois moins haut que son homologue Guatapense, mais reste magnifique à contempler pour toute personne amoureuse de la nature.

 

Le rocher souriant

 

 

Ici, aucune boutique, aucun escalier pour faciliter son ascension, aucun touriste. Seules quelques familles vivent à son pied et se feront une joie de vous aider à en faire le tour ou à l’escalader pour les plus intrépides !

 

 

Un guide sympa

 

 

La pierre du Peñolcito possède une spécificité, à savoir ses « tunnels ». Il s’agit plus exactement de fentes causées par un décollement d’une première couche de roche, qui créent effectivement comme des passages le long du Peñolcito

 

 

 

 

De là, la vue est superbe.

 

 

 

 

C’est une chouette balade à faire sur une demie, voire une journée. Prévoir néanmoins de quoi boire et manger car les restos et tiendas ne courent pas les rues dans ce coin de l’Antioquia !

 

 

Géant vert

 

 

La petite soeur convertie au catholicisme :

la Piedra de El Marial

 

 

Si vous vous rendez au Peñolcito depuis le village del Peñol, vous passerez à proximité de la dernière curiosité géologique du coin : la Piedra de El Marial (adresse GPS ici)

 

 

En chemin …

 

 

Evidemment, il aurait été incongru que parmi tant de richesses naturelles, la Vierge ne finisse pas par se manifester quelque part. Notre Dame de Lourdes, priez pour nous !

 

 

Là, sur la droite de la photo ! Une pierre à 2 bosses !

Vue de trop près !

 

 

C’est ainsi que notre pierre n°3, d’abord appelée « piedra gorda » ou « dos cabezas » **, fut le théâtre d’une apparition surnaturelle. Ou presque, puisque, plus discrète qu’à Lourdes, la Vierge se contenta d’apparaître en rêve sous le rocher, au presbytérien José Dolores Giraldo à la toute fin du 19 ème siècle. Ni une ni deux, il lui fit la promesse de construire en son honneur une chapelle sous la pierre. Et comme on ne rigole pas avec cela, ainsi fut dit, ainsi fut fait. 

 

 

 

Depuis, il donc possible à chacun de se rendre à la Piedra de El Marial (une soixantaine de mètre de hauts) pour, au choix : admirer une fantastique vue sur le lac depuis son sommet, aller à la messe, remplir une bouteille d’eau bénite, voire, demander un miracle. Ou les 4 à la fois.

 

Ici, on trouve un snack au pied et les jeeps et les chivas en partance del Peñol vous y conduisent sans difficulté. 

 

 

Au milieu gauche de la photo, on aperçoit tout au fond le Peñon de Guatapé

 

 

A vous de jouer à présent !

 

 

* Sourcehttps://www.solopaisas.com.co/letras-piedra-guatape-penol/

** Source : http://colombiamaspositiva.com/regiones/embalses/el-penol/templo-de-la-divina-pastora-en-la-piedra-el-marial.html

3 pensées sur “La région de Guatapé et ses trois extraordinaires monolithes

  • 30 août 2019 à 21 h 44 min
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    Encore une histoire magnifique et des photos sublimes!!! Quel régal chaque fois . Merci et bisous à vous 3

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