Derniers jours avant la Patagonie

(San Rafael, Mallargue, Barancas)

 

Voici un mois que nous sommes revenus dans cet immense pays qu’est l’Argentine. 2000 kms parcourus depuis La Quiaca à la frontière bolivienne… Allons-nous trop vite ? C’est la question que nous nous posons souvent et surtout quand nous rencontrons d’autres voyageurs qui nous font douter (ou pas)…

 

Attrape ma roue !

 

Après une dizaine de jours passés à Mendoza et ses proches environs à attendre notre colis, il nous tardait de filer plus loin. Je crois que nous avons (re-re-re…)pris goût à ne pas nous engourdir dans une routine et à ne jamais savoir ce que nous ferons le lendemain, ni où nous dormirons le soir. S’il y a bien une 3 choses qui ne manquent ni à Jérôme, ni à moi ce sont notre maison, notre vie bien réglée et la sécurité qui est sensée en découler.

 

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D’autres sont sur la même longueur d’ondes que nous et, en particulier, les 4 cyclistes que nous rencontrons un peu avant San Rafael.  Il s’agit de Jérémy et Clément – la petite trentaine – partis depuis  2,5 ans pour un tour du monde en vélos. Au Guatemala, ils ont rencontré Woolfie et Sam, un allemand et un canadien de 21 ans ( !) qui, initialement, voyageaient chacun de leur côté et se sont ralliés aux deux premiers.

 

 

Existe-t-il une façon de voyager meilleure que les autres ? Un timing idéal ? Nous leur posons aussi la question. Pour eux le vélo est le moyen de locomotion parfait pour ce genre de voyage au long cours puisqu’il permet d’aborder les pays traversés avec une certaine lenteur et offre la possibilité de multiplier les rencontres avec les autochtones. Lenteur toute relative, quand même, puisque ces derniers temps en Argentine, les 4 amis parcourent entre 100 et 120 kms par jour ! La classe ! Nous sommes épatés ! Pourtant, on constate aussi que c’est une façon de voyager particulièrement spartiate : se doucher tous les soirs à l’eau froide au hasard des robinets trouvés, dormir sur un mince tapis de sol sous la tente, manger des aliments faciles à transporter et à cuisiner. Ils nous livrent d’ailleurs une recette qu’ils comptent breveter en revenant en France ( !), celle qu’ils se préparent tous les soirs depuis un mois : la purée au pâté !

 

Recette pour les gourmands : (bien sûr, tous les droits leur reviennent sur la recette !!)

  • 1 litre d’eau
  • 1 sachet de purée lyophilisée
  • 1 boîte de pâté
  • 1 oignon
  • Sel, poivre, épices

Préparez la purée en suivant les indications sur le sachet. Une fois prête, ajoutez la boîte de pâté et touillez bien. Coupez dedans un oignon cru en petits morceaux. Touillez bien pour que tout se mélange intimement. Salez et poivrez. Bon appétit !

 

Bref, ils ont du courage nos sympathiques cyclistes de pédaler toute la journée, de dormir à la dure et de se nourrir de cette façon ! Pour tous ceux qui seraient intéressés par leur périple, voici leur site internet (http://attrapemaroue.com) et celui qui leur  a donné envie de partir (http://solidream.net) . Avis aux sportifs (et aux autres aussi) !! Comme quoi voyager n’est ni une question d’âge, ni une question de moyens financiers ! Il existe des solutions pour tous !

 

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L’avantage du fourgon (et des autres moyens de transport motorisés) c’est qu’il permet de couvrir plus de distance et donc de s’écarter des axes principaux, le tout sans trop se fatiguer ! Pendant que nos cyclistes empruntent la route la plus droite possible (et on les comprend !!), nous choisissons de faire un détour par le superbe canyon du rio Atuel et ses deux lacs, le lac de Valle Grande et celui du Nihuil. Très beaux paysages encore une fois !

 

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Le soir, nous choisissons de bivouaquer loin de tous devant la laguna blanca del Sosneado. En face de nous se trouvent les montagnes dans lesquelles s’est écrasé en 1972 le vol 571 de la Fuerza Aeria Uruguaya resté célèbre pour la façon dont les survivants du crash ont accommodé les restes de leurs compagnons pour se nourrir, en attendant pendant plus de deux mois d’éventuels secours.

 

 

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Le matin, le soleil se lève ... c'est beau !

Le matin, le soleil se lève … c’est beau !

Le soir, le soleil se couche, c'est très beau !

Le soir, le soleil se couche, c’est très beau !

 

Comment nous sommes arrivés en Patagonie sans le vouloir !

 

Le lendemain matin, nous nous levons de bonne heure pour aller visiter la vallée de las lenas que le « guide vert » indique comme splendide. Nous nous y rendons, mais ne sommes pas forcément du même avis que son auteur. Ce qui devait nous prendre une journée, ne nous prend que deux petites heures et encore en traînant car les sites à voir sont entourés de barrières ne permettant pas de s’attarder à leur côté… Déception donc devant la laguna de la nina encantada et devant los pozos de las animas. Si vous passez dans le coin, ça ne vaut pas forcément le détour …

 

 

A midi nous sommes à Mallargue, la ville suivante. Déception encore car le musée astronomique que nous comptions voir n’ouvre qu’à 17 heures … Quant à la lagune où nous souhaitions dormir, elle n’a plus d’eau … Inutile également de vouloir visiter « la caverna de las brujas » (une grotte), les enfants n’y sont que très partiellement admis. Nous décidons donc de continuer un peu notre chemin par la route 40. Ce que nous ne savions pas c’est que de Bardas Blancas à Ranquill Norte (180 kms entre les deux), ladite route est soit en goudron défoncé, soit en travaux et donc en piste défoncée, soit en ripio défoncé. Bref, elle est atroce.

 

 

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N’ayant pas d’autre choix, et ne sachant pas à quoi nous attendre, nous nous engageons donc dessus et trouvons quelques kilomètres plus loin un pauvre gars entrain de faire du stop avec un sac à dos d’une bonne quarantaine de kilos. Il attend depuis le matin en plein soleil. Personne pour le prendre. Et pour cause, nous sommes presque seuls sur cette portion de « route ». Nous le faisons monter pensant l’avancer de quelques kilomètres. C’est Samuel, un vénézuélien qui descend bosser en Patagonie du sud. Il nous explique, à son tour, que pour lui faire du stop est la meilleure façon de voyager car c’est gratuit et que ça permet de faire plein de rencontres. Il faut juste ne pas être pressé ! Dans le fourgon tout le monde est content à part Charles qui trouve (à juste titre) que le nouveau compagnon assis à ses côtés, sent un peu fort. Ce qu’il ne manque pas de lui faire savoir en se bouchant le nez ostensiblement… ! Humm …

 

 

 

Le trajet s’éternise. Nous pensions nous arrêter à 17 heures, mais à 17 heures nous sommes au milieu d’un paysage volcanique qui, pour être sublime, paraît très hostile pour bivouaquer et faire dormir un auto-stoppeur sans eau ni nourriture  à côté du fourgon. Pas un village, personne … Nous roulons encore, avançant comme sur une piste bolivienne. Rien … Pas une âme qui vive. A 19 heures, nous avons fait presque 200 kms et arrivons à un hameau si petit que nous ne pourrons pas trouver l’eau qui nous manque. Nous continuons donc … C’est à ce moment qu’un couple de hollandais, en combi Wolkswagen, nous double comme des fous. Ils sont partis hier de La Quiaca à la frontière bolivienne et on fait en 2 jours ce que nous avons mis 1 mois à parcourir ! Comme quoi … Il y en a qui vont beaucoup beaucoup plus vite que nous !!

 

 

 

A 20 heures, nous franchissons enfin le rio Barrancas. Nous sommes dans  le premier petit village de Patagonie ! Problème, en Patagonie, comme au Chili, comme dans les provinces de San Juan et de Mendoza, il y a un contrôle sanitaire. Sorte d’inspection du véhicule pour s’assurer qu’on ne fait rentrer aucun fruit et légume, aucune viande ou œuf, aucun produit laitier, aucune plante ou graine. Charles qui est devenu un pourfendeur du gaspillage d’eau et qui, pour donner du poids à ses arguments, ne prend plus qu’une douche par semaine (les bonnes semaines), n’est pas très fier. Il a peur que l’auto-stoppeur (qui visiblement défend une cause similaire) et lui-même ne soient recalés au contrôle sanitaire. Par chance, aucun chien ne vient renifler leurs aisselles et nous entrons peinards en Patagonie ! Ouf ! Il y a un camping ! Nous devions rouler une heure ou deux. Nous avons passé 6 heures dans le fourgon … pfff … Ne rien prévoir en Argentine !! Nous abandonnons là notre auto-stoppeur avec qui RV est pris pour boire un verre à El Chalten où il part travailler !

 

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3 pensées sur “Derniers jours avant la Patagonie

  • 29 octobre 2015 à 8 h 09 min
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    salut les routards
    j admire vos photos de paysages et l authenticité de vos divers rapports humains
    bravo pour ce voyage réalisé de manière minimaliste j achète …
    une solution pour aller encore plus loin dans ce sens , pourquoi ne pas troquer votre valeureuse guimbarde contre un bon cheval et une roulotte avec nouveau parfum d ambiance à la clef
    et nouvelle distraction pour charles?
    bonne route au trot
    roland et joelle
    ecolos de circonstance

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    • 30 octobre 2015 à 17 h 58 min
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      Et encore … si tu savais tout hihi Je ne raconte que ce qui est avouable !!
      Bises à vous deux, on vous attend à Ushuaïa !

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