De la Quebrada Argentine à la Bolivie : comme une envie de pulco citron …

 

 

Le fourgon est enfin sur ses 4 roues. Deux jours sans bruits suspects, sans cliquetis et autres grincements. A peine entend-on Charles en ronronnement de fond qui parle/chante/ /chouine/râle/parle/chante/chouine/râle … selon ses habitudes.

Jérôme a repris sa belle couleur rose. Je jauge la gravité des problèmes mécaniques à son changement de teint. Un peu comme ces petits personnages-baromètres de notre enfance qui viraient du rose au bleu en fonction de l’humidité dans l’air. Quand il devient vert, j’en déduis immédiatement que l’heure est grave !

Nous voici dans le Jujuy, sur la route 9 qui file droit au nord en direction de la Bolivie. A la sortie de Villa jardin de los Reyes où nous avons séjourné ces derniers jours, la belle route part à l’assaut des montagnes, offrant aux conducteurs une pente douce qui serpente le long du Rio presque à sec en cette saison. Comme je l’ai déjà dit, ici c’est officiellement l’hiver, en dépit de la petite trentaine de degrés au thermomètre. Néanmoins, seule l’absence de feuilles sur les arbres et les anoraks portés par certains argentins nous le rappellent.

P1050584

 

Les hauts sommets semblent saluer les automobilistes qui traversent la longue vallée et rien de prime abord ne paraît différencier ces montagnes de nos montagnes européennes. Quand, tout à coup, ciel !! Mais … c’est un cactus ! Que dis-je des centaines de cactées qui apparaissent dans le paysage ! Nous n’avions pas eu de voisinage aussi piquant depuis notre départ de France !

 

Instantanément, la vision de toutes ces cactées me donne une envie d’un hamac, d’un sombrero et … de pulco citron ! Allez savoir pourquoi … Il faut dire que nous avons beau être à 3000 mètres d’altitude, il fait chaud, très chaud. Trop chaud pour travailler, gringo … Jérôme me rappelle à l’ordre. Nous n’avons ni hamac, ni pulco citron. Et les sombreros, c’est au Mexique. Alors, en route ! Dommage …

 

Nous voici donc à Purmamarca. Ici les montagnes sont somptueuses. Un peintre, muni de sa palette, semble avoir recouvert les roches de multiples couleurs. Ici du rose et là de l’ocre. Ici du vert et là du jaune. Ici du bleuté et là de la rouille. Le tout se détache sur un fond de ciel azur. Le petit village, entièrement consacré au tourisme, propose une circuit pédestre pour visiter ce que les habitants nomme le colorado. Tiens ! Tiens ! Ce colorado à de faux airs de Rustrel, en beaucoup plus grand !

 

 

P1050593

 

 

 

Nous reprenons la route et traversons des paysages splendides, nous arrêtant dans quelques villages. Déjà les argentins que nous croisons semblent beaucoup plus boliviens que quelques kms avant. Leur physique est plus « andin » et surtout nous avons affaire à des personnes plus farouches. Il devient plus difficile d’obtenir des réponses à nos questions. Nous comprenons assez vite que pour en obtenir une, le plus sûr est de formuler la question de façon à obtenir un « oui » ou un « non » car nos interlocuteurs sont moins affables qu’auparavant. Un peu comme si nous les mettions mal à l’aise sans le vouloir.

 

 

P1050626

 

 

Jusqu’au moment fatidique de trouver un bivouac. Emportés par notre enthousiasme, nous roulons jusqu’au petit village de « Las 3 cruces ».  « Las 3 cruces », sa gendarmerie nationale, ses douanes et ses 17 habitants en hiver (13 l’été). Nous nous installons dans la rue principale. Chose étrange, il n’y a ni chiens, ni mobylettes. La nuit s’annonce paisible pour une fois. C’est sans compter sur le mal des montagnes qui s’abat sur Jérôme et moi, sans prévenir. Comment cela est-il possible ? Nous regardons l’altitude. Sans le savoir nous sommes à environ 3800 mètres. Comme la pente était douce, nous ne nous sommes doutés de rien. Nous nous couchons avec un bon mal de tête et ne tardons pas à nous endormir. Malheureusement, nous sommes réveillés en sursaut vers minuit par des explosions qui se rapprochent du fourgon. Nous entrebâillons un rideau : des hommes courent dans la rue dans notre direction en criant. Une émeute me murmure Jérôme ! Que faire ? Nous sommes coincés ! Un gars s’arrête en face du fourgon et allume une petite bombe artisanale, avant de partir rejoindre ses potes un peu plus loin. Elle explose. Mais … c’est une fusée de type « feu d’artifice » ! Ce n’est pas une émeute : ce sont 6 gars complètement saouls qui fêtent le jour de l’Indépendance bolivienne avec une nuit d’avance. Quelle ambiance à « Las 3 cruces » ! Ils finissent la soirée un peu plus loin sur le trottoir à picoler devant l’unique bar qui est … fermé ! Et nous à soigner notre  migraine à désormais double cause.

 

 

 

 

 

Le lendemain, nous passons la frontière bolivienne sans encombre. Un policier qui vient de nous flasher à 106 kms/h au lieu des 80 autorisés, nous laisse repartir sans payer l’amende normalement due. Nous nous rendons à Tupiza, charmante bourgade où la fête nationale bat son plein, par une superbe route. Charles fait un tour de manège. Nous décidons de bivouaquer en plein centre ville à côté d’un orchestre. Tout le monde est content. Même les boliviens qui veulent se faire en prendre en photo par nous !!

 

 

 

Charles à la vogue sous les yeux de la ravissante petite Oriana :

 

 

8 pensées sur “De la Quebrada Argentine à la Bolivie : comme une envie de pulco citron …

  • 12 août 2015 à 9 h 43 min
    Lien Permanent

    Comme je suis une fan ce ce pays dont je ne connais qu’une partie,j’adore tes commentaires Valérie, colorés, amusants et plein de détails croustillants!! Comme j’aimerai être à votre place et parcourir ce magnifique pays comme vous le faîtes. Bon voyage et continue à mettre de jolies nouvelles sur ce site,c’est super!! Bisous

    Répondre
  • 12 août 2015 à 14 h 31 min
    Lien Permanent

    J’adoooooore !
    Ça me renvoie à de vieux souvenirs … les couleurs des montagnes et les impressions de cette partie bolivienne de l’Argentine sont intactes !
    Bonne route. Au plaisir de lire et visualiser le prochain épisode ! Bises

    Répondre
    • 15 août 2015 à 21 h 05 min
      Lien Permanent

      Oui c’est superbe ! Vu l’état de vos dos, c’est mieux pour vous de profiter des photos sans les kms de pistes hi hi bises

      Répondre
  • 15 août 2015 à 1 h 21 min
    Lien Permanent

    Il semble que nous soyons entré en Bolivie presque en même temps ! Nous sommes à POTOSI ; après un passage à SUCRE, nous irons à UYUNI ; nous avons donc une chance de nous retrouver bientôt !

    Répondre
    • 15 août 2015 à 21 h 03 min
      Lien Permanent

      Cool ! On devrait être sur le salar en milieu de semaine prochaine ! Hâte de vous voir !!

      Répondre
  • 19 août 2015 à 21 h 30 min
    Lien Permanent

    Hello la famille,
    bon plus de problèmes mécanique c’est bien, belles photos et apparemment de superbes paysages ! Et le Pulco alors ? 🙂 Par contre te faire flashé à 106 km/h hahaha… tu es en balades pas en livraison ! Au plaisir…

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.